A Saint-Martin de Boulogne (62), les globe-reporters enquêtent sur l’océan de demain. Quelles innovations sont en cours afin de lutter contre la pollution en mer ? Ils interrogent Loeiza LANCELOT, chargée de projet chez l’association de producteurs FROM Nord à Boulogne-sur-Mer. L’organisation est partenaire du Parc Naturel Marin des Estuaires Picards et de la mer d’Opale, le porteur du projet de conception du filet biosourcé (projet TEFIBIO).
Le projet TEFIBIO est porté par le Parc Naturel Marin des Estuaires Picards et de la mer d’Opale. C’est cet interlocuteur que la journaliste Sidonie HADOUX, notre envoyée spéciale, contacte en premier lieu. Malheureusement, après plusieurs relances, la réponse tombe : « Pas de souci pour répondre aux questions, mais c’est absolument impossible avant les fêtes de fin d’année. »
Notre journaliste écrit alors un email à l’un des partenaires du projet, l’association FROM Nord. La réponse est très rapide : Loieza LANCELOT répond dans la journée afin de proposer un rendez-vous au sein des locaux de l’organisation à Boulogne-sur-Mer. Loeiza est chargée de projets au sein de l’association. Elle accueille Sidonie dans le hall d’entrée du bâtiment, situé rue du Commandant Charcot. Elles vont ensuite s’installer dans la salle de réunion pour procéder à l’interview.
En se présentant, Sidonie apprend que Loeiza est en charge du suivi de ce projet depuis peu. Mais elle en connait les aspects et les enjeux principaux. En revanche, Loeiza est aussi en charge d’un autre projet innovant : le projet SELUX. Ce dernier vise à développer un système de filets avec des dispositifs lumineux afin de faciliter la fuite des poissons qu’on ne veut pas pêcher en raison de leur taille ou de leur espèce. Le secteur de la pêche a pris conscience des enjeux de développement en faveur d’une activité plus soutenable pour l’écosystème marin.
En faisant ses recherches sur le projet TEFIBIO, Sidonie trouve des informations chiffrées sur le site d’Aquimer, un autre acteur intéressant.
« L’Académie des Sciences des États-Unis a estimé l’apport total de débris marins liés à la pêche (engins de pêche : filet, casier, …) dans les océans à approximativement 640 000 tonnes par an (soit environ 6 % des détritus plastiques marins). À l’échelle mondiale, le seul secteur de la pêche consomme près de 1,5 million de tonnes de textile technique par an, ce qui représente 2 milliards d’euros (source DGIS). En France, ce marché représente 40 milliers de tonnes pour 126 millions d’euros. L’utilisation d’engins de pêche biodégradables pourrait donc diminuer les quantités de macrodéchets en mer. »
À la fin de l’interview, Sidonie tire le portrait de son interlocutrice. Et afin d’offrir un choix diversifié de photos pour illustrer le travail des globe-reporters, la journaliste se promène dans le quartier de Capécure pour prendre quelques clichés. Capécure est une vaste zone industrielle et logistique à Boulogne-sur-Mer regroupant les entreprisses spécialisées dans les activités de la pêche.
Portrait de Loeiza LANCELOT après l’interview qui s’est déroulée dans la salle de réunion © Globe Reporters
Après l’interview, Sidonie fait un tour dans le quartier de Capécure à Boulogne-sur-Mer, où se trouvent les entreprises spécialisées dans les produits de la mer © Globe Reporters
Avec 377 000 tonnes de produits traités chaque année, le pôle boulonnais est leader sur le marché européen. La zone d’activité de Capécure représente 54 entreprises de mareyage, 19 entreprises de seconde transformation, 40 entreprises de négoce. Au total, la filière emploie 5.000 salariés directs et quelque 500 intérimaires. (Source : Agglomération du boulonnais) © Globe Reporters
Capécure est aussi la principale plateforme logistique européenne de distribution des produits de la mer. L’activité de transport de marée emploie déjà 600 personnes. Et la gare routière de marée (11.000 m², 112 portes de chargement) est la plus grosse d’Europe. (Source : Agglomération du boulonnais) © Globe Reporters
Quelques 130 bateaux de pêche artisanale et côtière ainsi que les flottilles au large contribuent à ramener 50 000 tonnes de poissons par an à la filière. (Source : Agglomération du boulonnais) © Globe Reporters
Pêche et écorage emploient 850 marins pêcheurs et 80 personnes à terre. (Source : Agglomération du boulonnais) © Globe Reporters
Notre envoyée spéciale termine sa visite sur le port, avant de reprendre la route. Le bruit des mouettes, l’air iodé et la brise fraiche : voilà qui ravigote avant de reprendre la route. © Globe Reporters