Pourquoi des agriculteurs français sont en colère ?
Publié le 4 avril 2024
Dominique ROUQUETTE est éleveur de vaches de race Holstein dans l’Aveyron, dans un petit village situé à 30 kms de Rodez dans le midi de la France. Cet éleveur qui est également maire de son petit village d’Anglars-Saint-Félix détaille pour les rédacteurs et rédactrices en chef Andrei, Sofia, Sabina, Amelia, Alexandra, élèves du Collège Unirea en Roumanie, ce qui provoque la colère des agriculteurs.
Economie, histoire et politique
Entre 600 000 et 700 000 visiteurs ont visité le salon de l’agriculture en 2024. Soit quasiment l’équivalent de la population de Marseille et un peu plus que la population de Lyon. C’est dire si, 60 ans après la création de ce salon, le succès est encore au rendez-vous et il attire toujours les foules.
Deux lieux d’exposition sont particulièrement prisés par les visiteurs. Il y a la zone de dégustation et de vente de produits locaux. Mais c’est surtout dans toute la zone dédiée aux animaux que les visiteurs se pressent. Parents et grands-parents y amènent leurs enfants et petits-enfants, peut-être avec l’espoir que ces derniers gardent un lien avec la nature et les animaux, eux qui ont bien peu l’occasion de passer des vacances à la ferme.
L’immense hall d’exposition est divisé en secteurs : les bovins, les ovins, les porcins, les volailles. Des animaux triés sur le volet pour leurs qualités et leur esthétique, leurs éleveurs espérant remporter les concours auxquels leurs animaux seront présentés pendant toute la durée du salon.
Cette 60ème édition du salon a été particulièrement politique. Les agriculteurs avaient promis d’utiliser l’évènement pour se faire entendre. De ce point de vue leur objectif a été rempli. En particulier avec la venue, dès le jour de l’ouverture, d’Emmanuel MACRON, président de la République, qui a eu toutes les peines du monde à se faire entendre et à couper le ruban pour l’inauguration.
Les revendications des agriculteurs sont multiples, mais on peut en distinguer deux principales : vivre de leur travail avec des prix de vente de leurs produits qui leur permettent de vivre. Et moins de démarches administratives très chronophages, eux qui ont déjà des journées très longues. Tous évoquent la difficulté de vivre de ce métier, et le désespoir qui guette certains, les poussant parfois au suicide.