Les rédacteurs et rédactrices en chef des écoles Félix FAURE et Télégraphe de Paris souhaitent interroger un champion ou une championne de l’handisport. Mais le reportage ne se passe pas comme prévu.
Éducation, jeunesses et sports
C’est l’histoire d’un échec ce qui n’est pas si rare dans la vie des journalistes. Les rédacteurs et rédactrices en chef de l’école Félix FAURE, à Paris, souhaitent réaliser l’interview de Théo CURIN, un nageur handisport qui a participé aux Jeux olympiques. Il a aussi réalisé de nombreux défis, notamment la traversée à la nage du lac Titicaca en Amérique du sud, soit 122 km en 11 jours entre la Bolivie et le Pérou, 2021.
Notre envoyée spéciale, la journaliste Océane SEGURA, le contacte, mais il ne répond pas favorablement. Le sportif est « submergé par les sollicitations de ce type », explique son attachée de presse. Le célèbre sportif en situation de handicap n’a pas une minute à accorder aux globe-reporters et globe-reportrices du 15ème arrondissement de Paris.
Ni une ni deux, Océane, en liaison avec la classe-rédaction de Félix FAURE, décide d’élargir ses recherches aux deux personnes ayant accompagné Théo CURIN lors de sa traversée du lac Titicaca à la nage. Pas de chance de ce côté-là non plus, la nageuse et l’aventurier sont eux aussi trop sollicités. D’autres sportifs envisagés par notre envoyée spéciale refusent à leur tour ou ne répondent tout simplement jamais.
Océane contacte alors Chloé DUBOIS, sa collègue journaliste qui est l’envoyée spéciale d’autres classes de Globe Reporters Juniors. Quelques jours plus tôt, Chloé a réalisé l’interview de Ludivine MENOS, une ancienne athlète plusieurs fois médaillée en paranatation. Elle est aujourd’hui chargée de l’intégration paralympique chez Paris 2024. Océane demande a Chloé l’adresse mail de son contact au service communication de Paris 2024 pour tenter de trouver une autre personne disponible. Malheureusement, cette fois encore, c’est l’impasse, car on lui propose d’interviewer à nouveau Ludivine MENOS.
La discussion téléphonique entre nos deux journalistes leur permet de se rendre compte qu’elles sont à la recherche d’un interlocuteur ou d’une interlocutrice assez similaire.
De son côté, Chloé, envoyée spéciale de l’école Télégraphe, cherche à interviewer un ou une sportive en situation de handicap qui doit participer aux Jeux paralympiques de 2024, à Paris. L’angle de l’article : en savoir plus sur les entraînements et les épreuves paralympiques, mais aussi sur les attentes et les espoirs des sportifs et sportives autour de cette grande compétition internationale.
Lorsque Chloé reçoit l’interview des globe-reporters et globe-reportrices, elle sait que la tâche ne va pas être facile. Les emplois du temps des athlètes sont souvent très serrés. Et Chloé n’est pas une spécialiste du monde du sport. Elle ne fait jamais de reportage dans ce domaine et ne dispose pas d’un carnet d’adresses efficace en lien avec cette thématique. Ce qui, quand on doit réaliser un reportage dans des temps limités, peut aider.
Chloé envoie une série de mails et messages - sur Twitter ou Instagram par exemple - à des athlètes de différentes disciplines. Comme Pauline DEROULEDE, Marie PATOUILLET ou encore Nélia BARBOSA. Malheureusement, aucune réponse ne lui parvient.
En parallèle, elle contacte le service communication du Comité paralympique et sportif français. C’est Marion WATELLE, directrice de la communication, qui lui répond : « Pourriez-vous me recontacter à partir du 17 mars. Nous serons de retour des Jeux paralympiques de Pékin. Je n’aurai malheureusement pas la possibilité de traiter cette demande avant ». Cette réponse laisse entrevoir la possibilité d’une future interview, mais malheureusement, celle-ci serait hors délais.
Dans l’impasse, Chloé propose donc à Océane de mutualiser leurs recherches et de réaliser une seule interview en combinant les questions de leurs deux classes. Mais là encore, nos deux journalistes ne se heurtent qu’à des réponses négatives. Que ce soient des sportifs, des associations, des fédérations, le mot d’ordre est simple : pas de réponse ou alors négative.
Après plusieurs semaines de recherches, la deadline du projet est dépassée. Plus d’autre choix que d’abandonner. Même si c’est assez rare, il arrive qu’un ou une journaliste ne trouve pas de personne disponible en temps et en heure pour répondre à une interview, il faut alors passer à un autre sujet malgré la frustration.
Un carnet de reportage réalisé en mars 2022