Les cèdres libanais : trésors de la réserve du Shouf
Publié le 8 février 2021
Les globe-reporters de l’école des quatre saisons à Mont-Saint-Jean ont préparé une interview pour Lina SARKIS, directrice de la réserve naturelle du Chouf. En raison de la situation sanitaire, notre envoyée spéciale Sidonie HADOUX, ne peut se rendre sur place. La rencontre se fait alors en visioconférence, et nos apprentis journalistes nous rejoignent en direct de la Sarthe pour poser leurs questions.
Environnement et transition énergétique
Lina SARKIS est coordinatrice de projets pour la réserve naturelle et biosphère du Chouf. Sidonie HADOUX a contacté la réserve via leur site internet. Plusieurs jours plus tard, elle reçoit un email :
Bonjour Sidonie,
Je vous remercie pour votre intérêt dans notre travail.
Malheureusement, et vu les circonstances actuelles, on ne peut organiser une rencontre « physique », mais je suis prête à discuter et répondre à vos questions via Skype ou autre moyen de rencontre.
Je reste à votre disposition pour organiser une réunion.
Cordialement,
Lina
Ne pas pouvoir se déplacer est évidemment un problème car un tel sujet nécessite de se rendre sur place, d’observer, de prendre des photos, de ressentir... Mais la situation sanitaire au Liban est dramatique, et elle nous oblige à la plus grande prudence. L’interview se fera alors en visioconférence, ce qui permet aux globe-reporters de poser eux-mêmes/elles-mêmes leurs questions.
L’organisation de la visio prend encore quelques jours. Une tempête s’abat sur le Liban empêchant Lina SARKIS d’avoir accès à internet. Les réseaux de wifi au Liban sont encore un peu précaires … il n’est pas rare de ne plus avoir internet parce qu’il …pleut ! Même à Beyrouth, Sidonie en a fait l’expérience.
D’ailleurs le jour de l’interview, Sidonie se rend compte qu’elle n’a plus de 4G sur son téléphone libanais. Elle utilise d’habitude le partage de données mobiles pour pouvoir réaliser les visioconférences. Autrement, difficile de garder une connexion stable. Elle sort au petit matin pour acheter un nouveau forfait, or les deux magasins où elle se rend n’ont plus de cartes. Elle rentre alors en vitesse à son domicile afin de demander de l’aide à ses colocataires ! La wifi ne fonctionne plus depuis deux jours ici. Finalement, ils aideront Sidonie à se connecter au réseau wifi du … voisin !
L’interview a lieu, et les globe-reporters sont un peu stressé.e.s. Rien de plus normal pour une première interview.
A la fin de l’interview, Sidonie demande à Lina SARKIS si cette dernière peut leur envoyer des photos. Lina s’exécute quelques jours plus tard et accompagne cet envoie d’un message de remerciement chaleureux. Son mail contient également une surprise :
« Je vous envoie aussi- pour partager avec les enfants- un poème d’ Alphonse de Lamartine sur les cèdres du Liban. Il y a un cèdre dans l’une des forêts qui porte son nom. »
Aigles qui passez sur nos têtes,
Allez dire aux vents déchaînés
Que nous défions leurs tempêtes
Avec nos mâts enracinés.
Qu’ils montent, ces tyrans de l’onde,
Que leur aile s’ameute et gronde
Pour assaillir nos bras nerveux !
Allons ! leurs plus fougueux vertiges
Ne feront que bercer nos tiges
Et que siffler dans nos cheveux !
Fils du rocher, nés de nous-même,
Sa main divine nous planta ;
Nous sommes le vert diadème
Qu’aux sommets d’Éden il jeta.
Quand ondoiera l’eau du déluge,
Nos flancs creux seront le refuge
De la race entière d’Adam,
Et les enfants du patriarche
Dans nos bois tailleront l’arche
Du Dieu nomade d’Abraham !
C’est nous quand les tribus captives
Auront vu les hauteurs d’Hermon,
Qui couvrirons de nos solives
L’arche immense de Salomon ;
Si, plus tard, un Verbe fait homme
D’un nom plus saint adore et nomme
Son père du haut d’une croix,
Autels de ce grand sacrifice,
De l’instrument de son supplice
Nos rameaux fourniront le bois.
En mémoire de ces prodiges,
Des hommes inclinant leurs fronts
Viendront adorer nos vestiges,
Coller leurs lèvres à nos troncs.
Les saints, les poètes, les sages
Écouteront dans nos feuillages
Des bruits pareils aux grandes eaux,
Et sous nos ombres prophétiques
Formeront leurs plus beaux cantiques
Des murmures de nos rameaux.