La Grèce est un pays connu pour produire un excellent miel. Les globe-reporters de Koropi, près d’Athènes, se posent la question de ses usages non alimentaires dans un pays comme la Roumanie. Denis WALGRAFFE, apiculteur dans le village de Bârzava (Csíkborzsova en hongrois), répond à leurs questions.
Sciences, cultures et patrimoine
La rédaction en chef de Koropi souhaite découvrir les spécificités roumaines d’une activité rurale considérée comme un formidable indicateur de la biodiversité ; l’apiculture. Notre reporter en Roumanie, le journaliste Benjamin RIBOUT se déplace dans une région plutôt atypique en Roumanie : le pays sicule. La région est située à l’est de la Transylvanie, dans les montagnes des Carpates.
Les Sicules sont des populations de langue hongroise, présentes sur place depuis 1.000 ans. C’est tout près de la ville de Miercurea Ciuc, dans le village de Bârzava (Csíkborzsova en hongrois) que Benjamin rencontre un apiculteur sicule pas comme les autres, Denis WALGRAFFE.
Denis est liégeois d’origine. Né en Belgique, il y a près de 50 ans, il est venu faire sa vie en pays sicule où il est marié et a deux enfants. Denis vit à Csíkborzsova depuis 20 ans. Archéologue de formation, Denis s’occupe désormais de ses enfants et passe beaucoup de temps dehors, dans son potager ou à la taille des arbres. Un peu partout dans le village, il grimpe aux arbres ou sur les toits (Denis est également alpiniste).
Passionné d’abeilles de longue date, il a attrapé le virus par sa mère et par un ami espagnol, apiculteur professionnel en Cantabrie. Ce dernier l’a encouragé à installer des ruches dans sa Transylvanie d’adoption. Une fois que Denis a maîtrisé le hongrois (la langue parlée par la majorité des gens en pays sicule), il s’est alors inscrit à une formation de la société apicole locale où il a obtenu un diplôme.
Denis, qui possède aujourd’hui une trentaine de ruches, ne se considère pas comme professionnel. Il fait l’apiculteur par passion des abeilles. Il aime beaucoup le miel aussi bien sûr. Il est aussi sensibilisé à la protection des insectes.
Il nous explique tout ça dans cette interview réalisée au tout début de la fin de l’hiver. En pays sicule, les hivers sont d’ordinaire longs (la région est considérée comme la plus froide de Roumanie) mais, cette année, comme partout ailleurs, l’hiver a été comme raccourci. Changements climatiques, pollution, produits sains, agriculture raisonnée et à échelle locale, voici des notions qui jalonnent les propos de Denis.
Lui n’a pas ses ruches aux mêmes endroits, mais dans trois lieux différents, « c’est même déconseillé de les avoir au même endroit, pour se protéger en cas de coup dur », raconte-t-il dans la chaleur de sa maison traditionnelle sicule. « Certaines années j’ai pu perdre 80% de mes ruches ici au village », rajoute Denis.
Ce jour-là, il nous emmène à deux rues de chez lui, dans ce petit village où tout le monde se connaît, pour aller rendre visite aux abeilles de ses 13 ruches installées sur le terrain d’un voisin à Csíkborzsova.