Le kamishibaïya aime « offrir des histoires aux gens »
Publié le 3 mars 2023
Les globe-reporters et globe-reportrices de l’école Saint-Bernard dans le 11ème arrondissement de Paris veulent poser des questions à un ou une kamishibaïya. Leur envoyée spéciale rencontre Hiromi ASAÏ, comédienne et conteuse qui connaît cet art narratif japonais sur le bout des doigts.
Cultures et patrimoine
La classe-rédaction de CE1/CE2 de l’école Saint-Bernard à Paris souhaite en savoir plus sur le kamishibaï, une sorte de petit théâtre japonais ambulant. Quand elle reçoit leur liste de questions, leur envoyée spéciale Océane SEGURA est intriguée. Elle n’a jamais entendu parler du kamishibaï et se demande si elle va réussir à trouver une personne à interviewer sur ce sujet.
Après quelques recherches sur le site de la Maison de la Culture du Japon à Paris, la journaliste tombe sur le nom de Hiromi ASAÏ. Comédienne et conteuse née au Japon, elle donne des spectacles avec ses kamishibaïs dessinés par différents artistes peintres. Pas de doute, c’est la personne idéale pour répondre aux questions des globe-reporters et globe-reportrices. Océane la contacte immédiatement et reçoit rapidement une réponse positive.
Malheureusement, l’interview ne peut pas se faire dans les jours qui suivent car Hiromi ASAÏ n’habite plus en région parisienne, elle a déménagé en Bretagne. Elle propose tout de même gentiment à l’envoyée spéciale de la rencontrer lors de son prochain passage à Montreuil quelques semaines plus tard. Le rendez-vous est pris pour un samedi en début d’après-midi.
Le jour J, Océane SEGURA prépare son micro enregistreur et son appareil photo avant de prendre la ligne 9 du métro direction Montreuil. Elle retrouve la conteuse dans un petit café du centre commercial Croix de Chavaux. Elles commandent deux cafés et montent à l’étage pour réaliser l’interview au calme.
Une fois l’enregistrement terminé, Hiromi ASAÏ sort son kamishibaï de sa housse de protection. L’envoyée spéciale est stupéfaite par la beauté des dessins du conte japonais qui y est représenté. La comédienne lui montre plusieurs planches peintes et posent pour quelques photos à côté des dessins et quelques portraits autour de la table du café. Les deux femmes échangent encore quelques minutes autour de la carrière de Hiromi ASAÏ au théâtre et de ses ateliers kamishibaïs, puis Océane s’en va pour reprendre le métro.
En temps normal, le reportage se serait terminé ici mais la journaliste va vivre une dernière mésaventure. Alors qu’elle retourne dans la station pour prendre la ligne 9, où elle prend quelques photos, elle est apostrophée par une salariée de la RATP. Très virulente, celle-ci lui dit qu’il est strictement interdit de prendre des photos dans le métro et insiste pour qu’elle supprime immédiatement celles qui sont sur son appareil. Très surprise et un peu démunie face à cette situation, l’envoyée spéciale s’exécute pour pouvoir repartir.
Un plus tard, elle apprendra qu’en réalité elle avait le droit de garder ses photos, et que le métro est un espace public où il est possible de prendre des photos. En effet, il faut demander une autorisation pour un lieu privé, mais le métro ne fait pas partie de cette catégorie. Un employé de la RATP ne peut pas demander de les supprimer. C’est une mésaventure qui peut arriver à tout journaliste, et c’est pour cela qu’il est essentiel de connaître ses droits.
Heureusement, Hiromi ASAÏ sauve le reportage de la classe-rédaction en envoyant à Océane quelques clichés pris lors de ses représentations. Une belle façon d’illustrer les réponses de la conteuse.