Alice, Laura, Méline, Mélyna, Perrine, Zoé de la rédaction du collège d’Aumale en Normandie s’intéressent au regard qu’une Française expatriée porte sur la Grèce et sa cuisine. Amandine BEAUGENDRE a ouvert une boutique de bagels au centre d’Athènes. Elle répond à leurs questions.
Sciences, cultures et patrimoine
Au cœur d’Athènes, à deux pas de la place centrale de Syntagma, trois jeunes touristes asiatiques font leur entrée dans une petite boutique de bagels à emporter. Après consultation du menu, les visiteuses commandent chacune une des « gourmandises » sucrées ou salées que vante la devanture de l’établissement. De l’autre côté du comptoir, Amandine BEAUGENDRE prend la commande, puis met les mains à la pâte pour servir ces clientes de passage. À ce moment précis, son employée revient d’une courte pause, l’interview va pouvoir commencer.
Si notre correspondant en Grèce, le journaliste Joël BRONNER, est à l’entrée d’Amandine’s Bagels ce jeudi-là vers 13h30, c’est parce que l’appétit pour le journalisme des globe-reportrices de la commune d’Aumale, en Normandie, semble en corrélation directe avec leur appétit tout court ! Une cuisinière française expatriée en Grèce : voilà en effet le profil de la personne recherchée au départ par les élèves du collège Henry DUNANT.
En ligne, les recherches autour des mots clés « cuisinière française Athènes » ne donnent pas de résultats satisfaisants. Pour trouver la perle culinaire rare, rien de tel alors que les ressources de la communauté francophone d’Athènes ! Via un mot sur les messageries instantanées, Joël interroge plusieurs de ses connaissances qui sont aussi expatriées dans la capitale grecque.
Certaines réponses débouchent sur une impasse. D’autres mènent à une piste pas tout à fait adaptée, comme celle d’une vendeuse de fromages ou bien la patronne d’un restaurant qui ne cuisine pas. Puis arrive un nouveau message : « je connais une Française qui est en Grèce depuis une dizaine d’années et qui a ouvert une petite boutique de bagels (…) Ça t’intéresse ? » Originaires d’Europe centrale, les bagels se présentent sous la forme de petits pains ronds avec un trou au milieu… la réponse est oui, ça l’intéresse !
La piste est lancée à partir de la fin février, mais la période n’est pas pratique pour Amandine. Puis en mars, c’est au tour de Joël de ne pas être disponible en raison de l’intensité de l’actualité en Grèce, à la suite d’une collision meurtrière entre deux trains, qui suscite un fort mouvement de colère sociale dans le pays. De fil en aiguille, la discussion reprend fin mars et, 15 jours plus tard - Amandine étant très occupée - une date d’interview est finalement calée au dernier moment. Voilà pourquoi vers 13h30, ce jeudi-là, une fois les touristes asiatiques parties avec leur bagel, Amandine et Joël s’installent dans le hall de l’immeuble voisin qui abrite deux grands fauteuils et une petite table. L’entretien peut commencer !
« On fait les pains nous-mêmes. On fait les croissants. On fait les gâteaux, des pâtisseries à la française, mais pas uniquement... » Amandine raconte au micro comment elle a confectionné un magasin à son image autour du « fait maison » (home made) et comment elle est arrivée à Athènes dans le cadre d’un stage lorsqu’elle avait une vingtaine d’années puis n’est finalement jamais repartie.
Au cours de l’interview, la trentenaire évoque aussi les difficultés sociales d’une partie de la population grecque, frappée par une décennie de crise économique, ainsi que les conditions de travail souvent pénibles des employés de la restauration en Grèce. Avant de conclure – et ce ne sont probablement pas les globe-reportrices de Normandie qui la contrediront : « la nourriture, c’est le moteur de la vie ! »