La corvée d’eau ; le quotidien des jeunes filles d’Itampolo

Publié le 3 mai 2024

Les globes-reporters et globe-reportrices de la classe-rédaction 4ème Serena Williams du collège Pierre NORANGE s’intéressent à la quête de l’eau dans le sud de Madagascar. Esthela, élève de 3ème au collège public d’Itampolo, ville du sud-ouest de Madagascar, répond à leurs questions.

Education et jeunesse

Se rendre à Itampolo depuis la ville de Tuléar n’est pas une mince affaire. Notre envoyée spéciale, la journaliste Tatiana MIRALLES doit prendre un bateau rapide de Tuléar jusqu’à Anakao. Il faut ensuite monter à bord d’une voiture et suivre la route du littoral. C’est en fait une piste de sable qui longe la côte.

Pendant le trajet, la voiture tombe en panne et stoppe au milieu de la route. Après plusieurs heures en plein soleil, Tatiana comprend que la voiture ne repartira pas. Il faut donc mobiliser un autre véhicule, mais il n’y a qu’une seule voiture dans les alentours. Il faut donc attendre.

La nuit tombe sur la brousse. Tatiana et sa collègue Florence attendent toujours dans la lumière de la lune. Florence accompagne Globe Reporters en tant que traductrice du malgache au français. Soudain, deux phares trouent l’obscurité. C’est le nouveau chauffeur. Ce n’est que très tard qu’elles arrivent toutes les deux à Itampolo. Au petit matin, elles découvrent les plages de sable blanc et la ville de pécheurs.

C’est sous une grande chaleur qu’elles sont reçues dans la cour du collège public d’Itampolo par le directeur, les professeurs et des élèves. Tatiana réalise un entretien avec le directeur, Rabeanjara Jean Franck Joseph ANDRIATSINAHASITRANIRAINY. Puis elle se tourne vers les élèves pour ce questionnaire destiné à en savoir plus sur les conséquences du manque.

À Itampolo, ville du sud-ouest de Madagascar, l’eau potable n’est disponible que seulement depuis quelque temps dans quelques points de la ville. Mais il faut aller le chercher. Et ce sont les filles qui sont les responsables de l’approvisionnement en eau de la famille.

Quand Tatiana explique le thème de l’interview, c’est Esthela qui se porte volontaire pour répondre. Elle a 15 ans et est en classe de 3ème. Chaque jour, elle effectue 2 voyages jusqu’à la source d’eau pour ramener un bidon de 20 litres d’eau potable qui servira à faire à manger.

Esthela s’assoit à la table mise dans la cour, à l’ombre d’un des bâtiments des classes pour parler de sa vie quotidienne. Tous les jours, avant et après être allée à l’école, elle va chercher de l’eau avec ses copines. Ce qui nous semble une corvée insupportable, pour Esthela c’est un moment de liberté et de rigolade.

Elle explique aussi que ses frères ont, eux aussi, leurs tâches quotidiennes. Ils se lèvent très tôt pour amener les troupeaux à la forêt. Quand ils doivent aller loin avec les bêtes, ce sont eux qui manquent parfois l’école.

Esthela répond aux questions de la rédaction en malgache. Florence se charge de la traduction en français. Une fois l’interview finie, Esthela rejoint ses amies de classe.

Un reportage à Itampolo réalisé le 26 mars 2024

Sources photographiques

Esthela se porte volontaire pour répondre aux questions de la rédaction et explique que chercher de l’eau fait partie des tâches ménagères © Globe Reporters
Esthela se porte volontaire pour répondre aux questions de la rédaction et explique que chercher de l’eau fait partie des tâches ménagères © Globe Reporters
Portrait d’Esthela, étudiante de 4ème au collège public d’Itampolo © Globe Reporters
Portrait d’Esthela, étudiante de 4ème au collège public d’Itampolo © Globe Reporters
Esthela va chercher de l’eau 2 fois par jour, avant et après l’école. Mais pas question de rater ses cours © Globe Reporters
Esthela va chercher de l’eau 2 fois par jour, avant et après l’école. Mais pas question de rater ses cours © Globe Reporters
Esthela pendant l’interview © Globe Reporters
Esthela pendant l’interview © Globe Reporters
Esthela avec ses amies de classe du collège public d’Itampolo © Globe Reporters
Esthela avec ses amies de classe du collège public d’Itampolo © Globe Reporters
La route du littoral longe la côte depuis Anakao et mène à Itampolo © Globe Reporters
La route du littoral longe la côte depuis Anakao et mène à Itampolo © Globe Reporters
Pêcheurs au large d’Itampolo © Globe Reporters
Pêcheurs au large d’Itampolo © Globe Reporters
Esthela se porte volontaire pour répondre aux questions de la rédaction et explique que chercher de l’eau fait partie des tâches ménagères © Globe Reporters
Portrait d’Esthela, étudiante de 4ème au collège public d’Itampolo © Globe Reporters
Esthela va chercher de l’eau 2 fois par jour, avant et après l’école. Mais pas question de rater ses cours © Globe Reporters
Esthela pendant l’interview © Globe Reporters
Esthela avec ses amies de classe du collège public d’Itampolo © Globe Reporters
La route du littoral longe la côte depuis Anakao et mène à Itampolo © Globe Reporters
Pêcheurs au large d’Itampolo © Globe Reporters

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter ?

  • Pourquoi ce sont les filles qui doivent aller chercher l’eau ?

  • Comment faites-vous pour aller chercher l’eau ?

  • Combien de temps vous faut-il pour aller chercher de l’eau ?

  • Combien de litres d’eau portez-vous par jour et combien de fois par semaine ?

  • Que faites-vous après avoir été chercher de l’eau ?

  • Quelles sont les conséquences si vous ne voulez pas aller chercher de l’eau ?

  • À quelle heure vous réveillez-vous pour aller chercher de l’eau ?

  • Est-ce que le fait d’aller chercher de l’eau vous cause des difficultés à l’école ?

  • Que font les garçons quand vous allez chercher l’eau ?

  • Qui va chercher de l’eau quand vous êtes malade ?