Expulsions et pollutions : la face cachée des JO de Paris 2024
Publié le 24 janvier 2022
Les globe-reporters et globe-reportrices de l’école de la rue de l’Ourcq à Paris s’intéressent aux grands travaux d’aménagements en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Car les conséquences sont nombreuses, tant d’un point vu humain qu’environnemental : expulsions, pollution, destruction de terres agricoles, etc. Hamid OUÏDIR, membre du Comité de Vigilance JO 2024 de Saint-Denis répond à leurs questions.
Droits humains, solidarités et citoyenneté
Tous les pays qui accueillent les Jeux olympiques et paralympiques ont une chose en commun : les grands travaux. Car pour accueillir cette grande compétition internationale, de nombreux aménagements sont souvent nécessaires. Même dans une région très urbanisée comme l’Île-de-France. Il faut par exemple créer des logements pour les dizaines de milliers de sportifs et sportives, de spectateurs et spectatrices, de journalistes ou autres professionnels qui vont venir suivre les Jeux. Il faut aussi construire ou améliorer des lieux existants pour les épreuves : piscines, stades, etc. Et pour que tous ces endroits soient accessibles au public, il faut des routes, des gares, prolonger des lignes de métro, etc.
Les jeunes rédacteurs et rédactrices en chef souhaitent faire un point sur tous ces travaux et enquêtent sur leurs conséquences, non seulement sur les personnes, mais aussi sur l’environnement. Pour répondre à leurs questions, notre envoyée spéciale, Chloé DUBOIS, s’adresse au Comité de Vigilance JO 2024 Saint-Denis, qui s’oppose à de nombreux projets sur le département de la Seine-Saint-Denis. Et il y en a beaucoup ! Sur la page du réseau social Facebook, le Comité se présente comme un collectif « citoyen de vigilance des JO à Saint-Denis » qui s’intéresse en particulier aux « transformations urbaines, aux spéculations et aux héritages des équipements sportifs ». Ils informent et alertent la population à propos de la face cachée de tous ces bouleversements.
Au sein du Comité, c’est Hamid OUÏDIR, qui revient le premier vers notre journaliste. Le père de famille est d’accord pour répondre à nos questions. Il nous parle principalement du projet d’aménagement des axes routiers autour du Carrefour Pleyel, à Saint-Denis, tout près de l’école de ses enfants. Hamid est très mobilisé contre ces travaux, car il estime, entre autres, que de nouveaux accès autoroutiers vont polluer l’air que respirent les quelques centaines d’élèves du groupe scolaire Anatole FRANCE.
Hamid OUÏDIR est également engagé contre d’autres projets en lien avec les JO et il est aussi représentant délégué en tant que parent d’élèves et membre de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE).
Pour discuter de ces sujets plutôt compliqués, Hamid OUÏDIR propose à Chloé DUBOIS un rendez-vous le vendredi 14 janvier, aux alentours de 15h, devant le groupe scolaire Anatole FRANCE. Ainsi, il peut faire visiter à Chloé le quartier pour que nous nous rendions compte de l’étendue des chantiers. Ces chantiers sont à quelques rues d’écart et ils encerclent l’école. Autour du groupe scolaire, c’est une sorte de triangle de routes et de travaux !
Après cette « ballade », Chloé et Hamid cherchent un endroit un peu plus calme pour réaliser l’interview. Ils s’installent dans l’arrière-salle d’un café. On entend le bruit de la machine à café ou d’autres clients qui discutent. Chloé pose nos questions, y compris celles relevant d’autres projets d’aménagements urbains - qui ont par exemple conduit aux expulsions des résidents du foyer Adef, à Saint-Ouen, où vivaient encore 286 habitants fin 2019, selon Le Parisien, le journal quotidien de Paris.
Pouvez-vous vous présenter et nous dire ce qu’est le Comité de vigilance des JO 2024 à Saint-Denis ?
Pourquoi et comment vous êtes-vous engagé dans ce collectif ?
Pour accueillir les JO, de nombreux projets d’aménagements sont prévus. Ici, Carrefour Pleyel, quel est le projet ?
Qu’est-ce qui pose problème avec ce projet, pour l’environnement ou la santé des enfants ?
Comment s’organisent votre lutte et votre résistance au projet ?
Vous avez aussi saisi la justice ?
Dans le département de la Seine-Saint-Denis, il existe d’autres grands projets qui nécessitent de détruire des endroits qui existent. Pouvez-vous nous parler du parc de L’aire des vents, où doit être bâti un « village des journalistes ».
Et qu’en est-il du solarium, qui doit être construit à la place des Jardins ouvriers d’Aubervilliers ?
Dans le cadre d’un autre projet, la construction d’un village Olympique, il y a également eu des expulsions, notamment celles des personnes résidant au sein du foyer Adef. Ont-ils été obligés de partir ?
Comment les travailleurs ont réussi à être relogés ? Comment ont-ils fait pression ? Et où ont-ils été relogés ?
Des étudiants ont-ils également été expulsés de leurs logements universitaires ?
Avez-vous un message à adresser aux Globe-reporters ?