En Roumanie, le mystère des pierres vivantes

Publié le 18 janvier 2015

Raluca Popa travaille dans l’association Kogayon qui gère une réserve de pierres un peu particulières... Le phénomène géologique a intrigué les élèves d’UPE2A de Diderot à Besançon.

Développement durable et environnement

Qu’est-ce que les « pierres vivantes » ?

En Roumanie, nous les appelons les trovants. Les habitants de la région disent que les trovants sont « des pierres qui grossissent ». Ce qui est en partie vrai : selon l’explication scientifique, les trovants se forment à l’intérieur des gisements de sable et de gravier, par un processus qu’on appelle concrétion.

Comment ces pierres grossissent ?

L’eau dissout les substances minérales des roches qu’elle traverse. Quand elle circule parmi les granules de sable et de gravier, elle dépose ces substances, qui forment une espèce de « ciment » qui lie les granules entre elles.

Ce processus continue de nos jours à l’intérieur de la montagne de gravier et de sable de Costești. Mais, une fois sortis à la surface, les trovants ne grossissent plus !

Pourquoi trouve-t-on ces pierres en Roumanie ?

Il y a 100 millions d’années, une grande partie de la région qu’on appelle aujourd’hui l’Olténie était couverte par des eaux. Dans cette mer se jetaient de nombreuses rivières qui descendaient des montagnes et qui transportaient des sédiments (du sable, du gravier).

L’histoire géologique des trovants commence il y a plus de 7 millions d’’années, lorsque la partie nord-ouest ce cette mer se remplissait progressivement de sédiments. Pendant cette période-là, un ancien fleuve a créé un delta dans la zone où se trouve aujourd’hui le musée des trovants.

Trouve-t-on ce phénomène ailleurs ?

Oui, on trouve ce phénomène à plusieurs endroits, tant en Roumanie que dans le monde. En Roumanie, on trouve des trovants dans plusieurs régions sur la colline du Feleac (departement de Cluj), à Ulmet et Chiojdu (Buzău), à Cașolț (Sibiu), à Hășdat (Bacău).

On en trouve également en Afrique du Sud, Chine, Australie, Mexique, Argentine, Pérou, Russie, Kazakhstan, Espagne, République Tchèque et… en France !

Décrivez-nous votre musée.

Il s’agit d’un musée en plein air, aux pieds d’un versant d’où les trovants se sont détachés. Les trovants ont des formes et des dimensions diverses et sont disposés par terre. Depuis 2005, le musée est classé comme réserve naturelle. Il est situé à Costesti, près de la ville de Ramnicu Valcea, au nord-ouest de Bucarest. L’association Kogayon gère cette réserve depuis 2006.

Nous avons en projet la construction d’un centre pour les visiteurs dans le nord de l’Olténie. Ce centre sera situé tout près du musée et offrira des informations sur l’ensemble des objectifs touristiques de la région, y compris le musée des trovants.

Costesti, au nord-ouest de Bucarest

- le site de l’association Kogayon (uniquement en roumain)
- le site du musée des trovants (uniquement en roumain)
- plus de photos de trovants (merci à l’association Kogayon qui nous permet de les utiliser)

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