Après l’incendie, la forêt panse ses plaies

Publié le 12 février 2023

En août 2022, Noah, Titouan, Enzo, Camille et Nathan ont vu dans les médias les flammes ravager 1 400 hectares à Baugé-en-Anjou, une commune à 40 km de là où ils habitent. Manuel HUET, technicien forestier territorial à l’ONF, répond a leurs questions.

L’Anthropocène : état des lieux

Les incendies de l’été 2022 en France ont marqué Noah, Titouan, Enzo, Camille et Nathan. D’autant qu’ils ont vu dans les médias les flammes ravager 1 400 hectares à Baugé-en-Anjou, une commune à seulement une quarantaine de kilomètres de là où ils habitent. Les globe-reporters souhaitent donc poser des questions à une personne qui a pris part activement à la lutte contre ce gros incendie.

Notre correspondante dans la région, la journaliste Hélène BIELAK, tente d’abord de joindre les sapeurs-pompiers du Maine-et-Loire. À plusieurs reprises, elle appelle, envoie des mails à la personne en charge de la communication des pompiers. Mais silence radio.

Alors, elle décide de prendre contact avec l’Office national des forêts (ONF), l’organisme en charge de gérer les forêts publiques. Là, elle a tout de suite quelqu’un au téléphone à qui elle explique sa demande. On la met en lien avec Manuel HUET, un technicien forestier qui travaille à Baugé en Anjou et qui a pris part à la lutte contre l’incendie l’été 2022. Hélène l’appelle pour convenir d’un jour et d’une heure de rendez-vous. Manuel lui envoie par texto un point GPS pour le retrouver en pleine, forêt le Jour-J.

Le jour du reportage, il fait froid, mais un grand soleil brille. En arrivant dans la zone de rendez-vous, Hélène est frappée par la multitude d’arbres couchés, calcinés, déracinés. Le passage des flammes a laissé beaucoup de stigmates. Avant la zone était dense et boisée, aujourd’hui il n’y a plus que quelques arbres qui tiennent debout. Malgré le beau temps, c’est un paysage de désolation qui s’ouvre devant ses yeux. Cela lui fait un petit pincement au cœur.

Elle est un peu en avance. Ça tombe bien, car Manuel aussi. Il est accompagné de Mégane sa chienne, qui le suit partout dans son travail. Manuel confie qu’il passe beaucoup de temps en ce moment à répondre aux journalistes et que c’est important pour lui. Plus il parle de la forêt, plus il espère que les gens se sentiront concernés pour mieux la protéger.

Hélène et Manuel vont passer une bonne heure ensemble à se promener au milieu d’une forêt qui panse, tant bien que mal, ses plaies.

Un reportage réalisé le 8 février 2023

Sources photographiques

En août 2022, la forêt de Pugle à Clefs, commune déléguée de Baugé-en-Anjou, qui a brûlé était surtout constituée de pins maritimes. Mais des feuillus (chênes, châtaigniers) ont aussi été très affectés. Les flammes ont mis à nu leurs racines © Globe Reporters
En août 2022, la forêt de Pugle à Clefs, commune déléguée de Baugé-en-Anjou, qui a brûlé était surtout constituée de pins maritimes. Mais des feuillus (chênes, châtaigniers) ont aussi été très affectés. Les flammes ont mis à nu leurs racines © Globe Reporters
L’incendie a ravagé 1400 hectares à Baugé en Anjou, dont 1280 hectares de forêt. Tous les pins maritimes sont morts. Quant aux feuillus, Manuel HUET attend de voir ceux qui repartiront au printemps. Mais le technicien estime à la louche que seulement 1 arbre sur 3 survivra © Globe Reporters
L’incendie a ravagé 1400 hectares à Baugé en Anjou, dont 1280 hectares de forêt. Tous les pins maritimes sont morts. Quant aux feuillus, Manuel HUET attend de voir ceux qui repartiront au printemps. Mais le technicien estime à la louche que seulement 1 arbre sur 3 survivra © Globe Reporters
En faisant son tour d’inspection, Manuel HUET constate que certains feuillus, qu’il pensait avoir survécu aux flammes, sont en fait morts. Il nous montre la différence en cassant deux branches : à gauche, l’arbre est toujours bien vivant alors qu’à droite, la branche est toute sèche, signe que l’arbre est mort © Globe Reporters
En faisant son tour d’inspection, Manuel HUET constate que certains feuillus, qu’il pensait avoir survécu aux flammes, sont en fait morts. Il nous montre la différence en cassant deux branches : à gauche, l’arbre est toujours bien vivant alors qu’à droite, la branche est toute sèche, signe que l’arbre est mort © Globe Reporters
Manuel HUET est technicien forestier à l’ONF. Pendant ses journées de travail, sa chienne Mégane l’accompagne partout © Globe Reporters
Manuel HUET est technicien forestier à l’ONF. Pendant ses journées de travail, sa chienne Mégane l’accompagne partout © Globe Reporters
Mégane est mi-border collie, mi-épagneul breton. Elle suit son maître comme son ombre au milieu des troncs calcinés © Globe Reporters
Mégane est mi-border collie, mi-épagneul breton. Elle suit son maître comme son ombre au milieu des troncs calcinés © Globe Reporters
« Le lundi 8 août à midi, on apprend qu’un feu a pris à 7 km d’ici. Le lendemain mardi, il était rendu ici », rapporte Manuel HUET © Globe Reporters
« Le lundi 8 août à midi, on apprend qu’un feu a pris à 7 km d’ici. Le lendemain mardi, il était rendu ici », rapporte Manuel HUET © Globe Reporters
Manuel HUET ramasse des cônes, laissés par les pins coupés. « On se pose la question de replanter des pins avec les graines de ces cônes », explique-t-il © Globe Reporters
Manuel HUET ramasse des cônes, laissés par les pins coupés. « On se pose la question de replanter des pins avec les graines de ces cônes », explique-t-il © Globe Reporters
En mars, 300 arbres vont être replantés lors d’une journée citoyenne lancée par la mairie. Si Manuel HUET salue l’action « symbolique », il nuance son impact : « il faudrait replanter 1 200 arbres à l’hectare ». © Globe Reporters
En mars, 300 arbres vont être replantés lors d’une journée citoyenne lancée par la mairie. Si Manuel HUET salue l’action « symbolique », il nuance son impact : « il faudrait replanter 1 200 arbres à l’hectare ». © Globe Reporters
Après l’incendie, des milliers d’arbres ont été rapidement tronçonnés pour éviter qu’ils dépérissent et deviennent inexploitables pour l’industrie du bois. Ils seront ensuite transformés en palettes, panneaux de bois aggloméré, etc. © Globe Reporters
Après l’incendie, des milliers d’arbres ont été rapidement tronçonnés pour éviter qu’ils dépérissent et deviennent inexploitables pour l’industrie du bois. Ils seront ensuite transformés en palettes, panneaux de bois aggloméré, etc. © Globe Reporters
Manuel HUET fait partie des 8 300 salariés de l’ONF. Dans les années 1990, ils étaient 15 000 © Globe Reporters
Manuel HUET fait partie des 8 300 salariés de l’ONF. Dans les années 1990, ils étaient 15 000 © Globe Reporters
En août 2022, la forêt de Pugle à Clefs, commune déléguée de Baugé-en-Anjou, qui a brûlé était surtout constituée de pins maritimes. Mais des feuillus (chênes, châtaigniers) ont aussi été très affectés. Les flammes ont mis à nu leurs racines © Globe Reporters
L’incendie a ravagé 1400 hectares à Baugé en Anjou, dont 1280 hectares de forêt. Tous les pins maritimes sont morts. Quant aux feuillus, Manuel HUET attend de voir ceux qui repartiront au printemps. Mais le technicien estime à la louche que seulement 1 arbre sur 3 survivra © Globe Reporters
En faisant son tour d’inspection, Manuel HUET constate que certains feuillus, qu’il pensait avoir survécu aux flammes, sont en fait morts. Il nous montre la différence en cassant deux branches : à gauche, l’arbre est toujours bien vivant alors qu’à droite, la branche est toute sèche, signe que l’arbre est mort © Globe Reporters
Manuel HUET est technicien forestier à l’ONF. Pendant ses journées de travail, sa chienne Mégane l’accompagne partout © Globe Reporters
Mégane est mi-border collie, mi-épagneul breton. Elle suit son maître comme son ombre au milieu des troncs calcinés © Globe Reporters
« Le lundi 8 août à midi, on apprend qu’un feu a pris à 7 km d’ici. Le lendemain mardi, il était rendu ici », rapporte Manuel HUET © Globe Reporters
Manuel HUET ramasse des cônes, laissés par les pins coupés. « On se pose la question de replanter des pins avec les graines de ces cônes », explique-t-il © Globe Reporters
En mars, 300 arbres vont être replantés lors d’une journée citoyenne lancée par la mairie. Si Manuel HUET salue l’action « symbolique », il nuance son impact : « il faudrait replanter 1 200 arbres à l’hectare ». © Globe Reporters
Après l’incendie, des milliers d’arbres ont été rapidement tronçonnés pour éviter qu’ils dépérissent et deviennent inexploitables pour l’industrie du bois. Ils seront ensuite transformés en palettes, panneaux de bois aggloméré, etc. © Globe Reporters
Manuel HUET fait partie des 8 300 salariés de l’ONF. Dans les années 1990, ils étaient 15 000 © Globe Reporters

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter ?

  • En quoi consiste votre travail lorsqu’il y a des feux de forêt ?

  • Question bonus : Pouvez-vous expliquer ce qu’est l’ONF ?

  • Comment a été géré le feu de forêt l’été dernier et par qui ?

  • Est-ce qu’il y a eu des bâtiments touchés par l’incendie ?

  • La forêt est-elle aménagée contre les risques d’incendie ?

  • En vivant à côté d’Angers, sommes-nous exposés à ce danger ?

  • Existe-t-il des technologies pour limiter ces feux ?

  • Pouvons-nous connaitre d’autres épisodes d’incendies comme ceux d’aout 2022 ?

  • Quelles sont les conséquences sur la faune et la flore ?

  • Comment reconstruisez-vous la forêt après un feu de forêt ?

  • Question bonus : Vous avez un message pour les globe-reporters et globe-reportrices ?

Téléchargements

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