Elisabeth, Angélique, Gabriela et Konstantina de la rédaction du collège 2 de Koropi, en Grèce, enquêtent sur l’ampleur des récentes inondations dans le nord de la France durant l’hiver 2024. Dans la ville de Blendecques, un habitant sinistré, répond à leurs questions.
Environnement et transition énergétique
Début novembre 2023, la petite ville de Blendecques dans le nord de la France a fait la Une des journaux. Ce petit bourg d’à peine plus de 5 000 habitants a vu la rivière Aa sortir de son lit et inonder des quartiers entiers.
L’eau s’était à peine retirée, les maisons commençaient à sécher que de nouvelles pluies ont fait déborder de nouveau l’Aa début janvier 2024 inondant pour la troisième fois en deux mois des quartiers entiers. Toute la région des Hauts de France était en alerte rouge crues et inondations, mais c’est cette région du Pas-de-Calais qui a été la plus touchée.
C’est une zone à risques, car avant que la rivière Aa atteigne la mer, elle traverse une zone de polders, une zone située en dessous du niveau de la mer. A ce risque est venu s’ajouter des pluies diluviennes : en 3 semaines il est tombé l’équivalent de 3 mois de pluie et en 3 mois l’équivalent d’un 1 de précipitations.
Les terres étaient donc gorgées d’eau, incapables d’absorber ces nouvelles chutes de pluie. Comble de malchance, ces abondantes précipitations sont arrivées au moment de grandes marées : le niveau très élevé de la mer a ralenti l’écoulement des eaux de la rivière Aa.
Derrière l’église de Blendecques, un quartier a été plus particulièrement touché : il est situé entre deux bras de l’Aa. Les ravages sont particulièrement visibles dans l’impasse A : un couple sort ses courses de sa voiture, mais refuse de témoigner : tous les sinistrés ont beaucoup perdu, ils n’ont pas forcément envie d’être interrogés. Dans l’impasse toutes les maisons sont provisoirement abandonnées, pour le moment inhabitables.
Un homme s’avance avec son chien, un cocker noir. Il accepte bien volontiers de faire visiter sa maison à notre envoyée spéciale, la journaliste Valérie ROHART. Il n’a pas besoin de montrer jusqu’où le niveau de l’eau est monté : la trace est visible sur tous les murs : environ 1m20.
La maison est quasiment vide : il ne reste rien dans la cuisine. Sur les murs, les placoplâtres ont été découpés, retirés ainsi que l’isolation afin de permettre aux parpaings de sécher. Par miracle les carreaux au sol ont tenu, mais pas la pompe à chaleur dehors qu’il faudra changer.
Le terrain autour de l’impasse A appartenait à son beau-père qui a fait construire les maisons. Dont deux pour ses enfants. Ils sont donc trois de la même famille à être sinistrés. Dominique MAHIEU le confie à notre envoyée spéciale : beaucoup de journalistes sont venus « couvrir » (faire des reportages) ces inondations, mais il n’a pas toujours le cœur à leur répondre.
Comment s’est passée la dernière inondation de début janvier 2024 ?
Où habitez-vous maintenant parce que la maison est complètement inhabitable ?
Que vous dit l’assurance ? Est-ce qu’elle vous dit qu’il faut se débarrasser de la maison ?
Vous avez des enfants ? Est-ce qu’ils étaient là au moment des inondations ?
Lors des deux précédentes inondations en novembre, vous n’étiez pas là, vous étiez en vacances au Sénégal. Qu’est-ce que ça fait d’arriver et de voir sa maison comme ça ?