Vivre dans la campagne roumaine, un retour aux choses simples

Publié le 28 janvier 2015

Rencontre avec Maria et Michel Vinay, un couple franco-roumain installé dans la campagne roumaine, près de Bistrita. Autour d’un dîner avec de bons produits, ils répondent aux questions des CM1-CM2 de Gévezé, dans la campagne française près de Rennes.

Vie quotidienne

Michel Vinay et son épouse Maria, 68 et 63 ans, vivent depuis 13 ans dans le village de Livezile, à 10 kilomètres de Bistrita, dans le nord de la Transylvanie. Livezile signifie "verger", car il y a beaucoup de pommiers. Michel préfère dire que c’est un bourg, car il y a 3 000 habitants. Michel est originaire de Besançon. Il a rencontré Maria, qui est roumaine, à Bistrita, et il n’est plus reparti en France.

Michel et Maria dans leur maison de Livezile

Quelles sont les différences entre les maisons des villes et celles des campagnes ?

Ici, il y a deux sortes de maisons : les roumaines et les saxonnes, c’est à dire allemandes. Les maisons roumaines sont basses, elles n’ont pas d’étage. Les saxonnes sont beaucoup plus hautes, avec un étage ou surélevée. Elles ont des dépendances : étable, grange, grenier, écurie, etc

La nôtre est saxonne et très vieille. Des personnes nous conseillaient de la démolir pour en reconstruire une autre, mais moi j’ai préféré tout restaurer. Le plafond des pièces est très haut, à 3,40 mètres. C’est dur à chauffer l’hiver ! Les maisons saxonnes ont une cour pavée pour accueillir les chevaux. Il y en avait une vingtaine quand nous avons acheté la maison. Ici vivaient plusieurs générations d’une même famille.

La maison de Maria et Michel en été

Élèvent-ils les mêmes animaux qu’en France ?

Les Roumains élèvent principalement des cochons, car c’est la base de la nourriture. Ils élèvent également des chevaux utilisés pour tirer les charrettes. Il y a aussi des volailles, des lapins et des moutons. Les moutons sont consommés à Pâques uniquement, on n’en trouve pas le reste de l’année. Ils sont exportés en Turquie.

Les paysans ont des vaches pour le lait et la viande. Le soir, on reste devant chez nous et on voit les vaches qui rentrent du pré. Elles empruntent la route internationale, les voitures doivent zigzaguer pour les éviter. C’est marrant. Les paysans ont une ou deux vaches, guère plus. Nous on a eu quelques poules et deux cochons dont on s’est débarrassé, car il ne s’entendaient pas avec nos chiens. Et puis on a deux chats.

Michel fabrique ses propres charcuterie qu’il fait sécher dans son grenier

Cultivent-ils les mêmes plantes qu’en France ?

On cultive surtout le choux qui sert à faire les sarmale. On le met dans des tonneaux avec du sel pour faire fermenter. Tous les légumes sont cultivés, les Roumains en mangent beaucoup.

Avez-vous le même mode de vie que nous à la campagne ?

C’est assez différent. En France, on ne voit personne dans les rues, tout juste un tracteur de temps en temps. Tout le monde est chez soi. Ici, les gens sont dans les rues, au bord de la route. Ils se parlent, il y a beaucoup de fêtes. C’est une autre vie qui n’existe plus en France. Ce qui me plait dans ce pays, c’est la liberté, l’espace. Il n’y a pas de protocole comme en France.

Maria met la table dans la cuisine, chauffée au poêle à bois

Quel est le véhicule le plus utilisé ?

Le cheval est utilisé pour labourer les champs mais aussi pour se déplacer en tirant une charrette. Avant, on voyait beaucoup de vieilles Dacia, la Renault 12, celle du temps de Ceausecu. Le voisin en a encore une, mais toutes les autres ont été remplacées par des Logan et surtout des 4x4. Le bus est fréquent, mais pas le vélo.

Quels sont les métiers principaux dans les campagnes ?

Il y a beaucoup de de paysans, naturellement. Nos voisins sont tous paysans. Il y a aussi des potiers, des artisans du bois, des menuisiers, des sculpteurs. Les Roumains sont très bons dans le travail du bois. En France aussi, mais c’est moins répandu.

Au menu, pommes de terre, saucisses aux champignons et vin faits par Michel

Y-a-t-il beaucoup de déforestation à la campagne ?

Les habitants coupent du bois pour se chauffer. Mais le plus grave, ce sont les grandes sociétés qui coupent du bois massivement pour l’exporter en Europe. En Roumanie, on ne replante pas, contrairement à la France où l’on doit replanter deux arbres pour un coupé.

Ont-ils beaucoup de machines dans les campagnes ?

Pas vraiment. Des tracteurs, on en voit passer un ou deux de temps en temps. Les paysans labourent avec la charrue avec le cheval. C’est possible car ce sont des petites étendues dans notre région. Ils font les foins avec la faux, comme en France il y a une cinquantaine d’années.

Le diner est accompagné d’un verre de tuica, faite par Michel

y-a-t-il des apiculteurs en Roumanie ?

Je n’en connais pas, mais il y en a beaucoup en effet. Le miel est certainement meilleur qu’en France parce que les gens n’utilisent pas de pesticides. Globalement, les légumes sont très bons et les marchés extraordinaires.

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Michel raconte l’histoire de sa rencontre avec la Roumanie et sa maison

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  • Michel raconte l’histoire de sa rencontre avec la Roumanie et sa maison

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Les partenaires de la campagne

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