La traite négrière, une mémoire qui n’est plus occultée au Bénin

Publié le 28 janvier 2018

Modeste ZINSOU est guide et responsable de l’office du tourisme de la ville d’Ouidah. C’est un spécialiste de l’histoire de l’esclavage au Bénin. Tout en accompagnant notre envoyée spéciale sur la route suivie par les esclaves, il réponds aux questions des globes-reporters Fizza et Sloan du Collège Paul Verlaine de Paris et des globe-reporters du collège Henri Dunant d’Aumale.

HISTOIRE, POLITIQUE ET ECONOMIE

Ouidah est à 42 kilomètres de Cotonou, sur la route Nationale 1 qui mène au Togo, le pays voisin. C’est une route en très bon état sur laquelle circulent de nombreux camions chargés de marchandises à destination des pays voisins.

Nous arrivons à Ouidah en début de matinée pour en savoir plus sur l’histoire de l’esclavage. Cette région d’Afrique a été très touchée par la traite négrière. De nombreux habitants de l’époque ont été déportés et sont passés par cette ville qui compte aujourd’hui environ 160 000 habitants. C’est d’ici que, pendant plus de quatre siècles, les navires partaient chargés d’esclaves.

Au début, les prisonniers étaient vendus par les différents royaumes des alentours qui se libéraient ainsi de leurs prisonniers de guerre. Puis ce marché est devenu très lucratif et la demande d’hommes très élevée. Ce sont plusieurs millions de personnes qui arrivèrent enchaînées à Ouidah et qui furent vendues comme esclaves.

Sous la chaleur du mois de janvier, nous allons parcourir, avec notre interlocuteur, les 5 kilomètres que les esclaves faisaient pour arriver aux plages. Ils étaient ensuite embarqués de force puis envoyés dans des conditions inhumaines vers une terre inconnue d’eux à l’époque : l’Amérique.

Modeste ZINSOU est né à Ouidah. Après avoir fait ses études à Cotonou, il s’est installé dans sa ville d’origine qu’il aime et à laquelle il se sent très attachée. Sa grand-mère, une prêtresse vaudou, lui a transmis son amour pour cette ville et la mission de sauvegarder la mémoire urbaine et l’histoire de la citée afin qu’elle ne tombe pas dans l’oubli. Il nous accompagne tout au long du parcours et réponds aux questions des globe-reporters.

Sources photographiques

Ce monument avec ses pythons sacrés enroulés dans les colonnes trône à l’entrée de la ville de Ouidah
Ce monument avec ses pythons sacrés enroulés dans les colonnes trône à l’entrée de la ville de Ouidah
C’est sous cet arbre de la place des enchères, aujourd’hui place Chacha, que les esclaves étaient vendus aux marchands d’esclaves européens
C’est sous cet arbre de la place des enchères, aujourd’hui place Chacha, que les esclaves étaient vendus aux marchands d’esclaves européens
Une fois marqués à feu vif par les négriers, les captifs empruntaient cette rue qui les conduisait, 5 kilomètres plus loin, en bord de la mer où les attendaient les navires
Une fois marqués à feu vif par les négriers, les captifs empruntaient cette rue qui les conduisait, 5 kilomètres plus loin, en bord de la mer où les attendaient les navires
Sur ce chemin en direction de la mer, à cet endroit précis, il y avait à l’époque l’arbre dit de l’oubli. Les rois béninois obligeaient les esclaves à en faire le tour pour qu’ils oublient leurs origines avant de partir vers une destination inconnue
Sur ce chemin en direction de la mer, à cet endroit précis, il y avait à l’époque l’arbre dit de l’oubli. Les rois béninois obligeaient les esclaves à en faire le tour pour qu’ils oublient leurs origines avant de partir vers une destination inconnue
Aujourd’hui, cette sirène commémore tous ceux et toutes celles qui ont quitté Ouidah comme esclaves et qui ne sont jamais revenues
Aujourd’hui, cette sirène commémore tous ceux et toutes celles qui ont quitté Ouidah comme esclaves et qui ne sont jamais revenues
La route des esclaves, un chemin de sable rouge, qui mène vers l’Océan Atlantique où les navires attendaient pour partir vers l’Amérique
La route des esclaves, un chemin de sable rouge, qui mène vers l’Océan Atlantique où les navires attendaient pour partir vers l’Amérique
Parfois, les esclaves passaient des semaines accroupis dans des cages comme celle de la photo, appelées cages zomaï, ce qui veut dire
Parfois, les esclaves passaient des semaines accroupis dans des cages comme celle de la photo, appelées cages zomaï, ce qui veut dire " là où la lumière n’entre point "
Monument à l’emplacement de la fosse commune retrouvée non loin de l’endroit où se trouvaient les cages zomaï
Monument à l’emplacement de la fosse commune retrouvée non loin de l’endroit où se trouvaient les cages zomaï
Vue de la fosse commune des captifs morts avant la déportation
Vue de la fosse commune des captifs morts avant la déportation
Lieu du dernier adieu sur la route vers la mer, cet arbre dit
Lieu du dernier adieu sur la route vers la mer, cet arbre dit " du retour " était l’arbre de l’espérance, pour que les âmes de ces personnes reviennent après leur mort
Au bout de la route des esclaves, la Porte de non-retour. C’est là que les pirogues attendaient pour embarquer les esclaves sur les navires ancrés au large. Ce monument est classé par l’UNESCO
Au bout de la route des esclaves, la Porte de non-retour. C’est là que les pirogues attendaient pour embarquer les esclaves sur les navires ancrés au large. Ce monument est classé par l’UNESCO
Vue de la plage depuis la Porte de non-retour
Vue de la plage depuis la Porte de non-retour
Beaucoup d’hommes et de femmes se jetaient à la mer depuis les pirogues avant d’arriver aux navires. La mer qui est très dangereuse à cet endroit les avalait
Beaucoup d’hommes et de femmes se jetaient à la mer depuis les pirogues avant d’arriver aux navires. La mer qui est très dangereuse à cet endroit les avalait
Ce monument avec ses pythons sacrés enroulés dans les colonnes trône à l’entrée de la ville de Ouidah
C’est sous cet arbre de la place des enchères, aujourd’hui place Chacha, que les esclaves étaient vendus aux marchands d’esclaves européens
Une fois marqués à feu vif par les négriers, les captifs empruntaient cette rue qui les conduisait, 5 kilomètres plus loin, en bord de la mer où les attendaient les navires
Sur ce chemin en direction de la mer, à cet endroit précis, il y avait à l’époque l’arbre dit de l’oubli. Les rois béninois obligeaient les esclaves à en faire le tour pour qu’ils oublient leurs origines avant de partir vers une destination inconnue
Aujourd’hui, cette sirène commémore tous ceux et toutes celles qui ont quitté Ouidah comme esclaves et qui ne sont jamais revenues
La route des esclaves, un chemin de sable rouge, qui mène vers l’Océan Atlantique où les navires attendaient pour partir vers l’Amérique
Parfois, les esclaves passaient des semaines accroupis dans des cages comme celle de la photo, appelées cages zomaï, ce qui veut dire
Monument à l’emplacement de la fosse commune retrouvée non loin de l’endroit où se trouvaient les cages zomaï
Vue de la fosse commune des captifs morts avant la déportation
Lieu du dernier adieu sur la route vers la mer, cet arbre dit
Au bout de la route des esclaves, la Porte de non-retour. C’est là que les pirogues attendaient pour embarquer les esclaves sur les navires ancrés au large. Ce monument est classé par l’UNESCO
Vue de la plage depuis la Porte de non-retour
Beaucoup d’hommes et de femmes se jetaient à la mer depuis les pirogues avant d’arriver aux navires. La mer qui est très dangereuse à cet endroit les avalait

Sources sonores

  • Comment était le Bénin avant la colonisation ?

  • Que disent les historiens béninois à propos de l’esclavage ?

  • A partir de quand le royaume du Dahomey a-t-il fournit des esclaves aux Européens ?

  • Quels sont les peuples qui ont fondé le royaume du Dahomey et ensuite le Bénin ?

  • Reste-t-il des conséquences négatives liées à la colonisation ?

  • Apprend-on l’histoire de l’esclavage à l’école ?

  • Que pensent les enfants du passé douloureux de l’esclavage ?

  • Est-ce qu’un jour est consacré au Bénin à l’abolition de l’esclavage ?

  • Combien d’esclaves ont été vendus au Bénin ?

  • Est-ce que certains esclaves ou des descendants sont revenus au Bénin ?

  • Aujourd’hui, des familles sont-elles encore " montrées du doigt " car elles ont participé à la vente d’esclaves ?