Variations fantastiques au fil des saisons

Publié le 18 juin 2019

"România Vertiges de saison" nous emmène dans une Roumanie mystérieuse. Nous avons posé quelques questions à son auteur, Pierre Jacquemin.

Carnet de route

Cher(e)s globe-reporters 

Au cours de la campagne Roumanie, je suis restée en France, j’éditais les articles, les sons et je les mettais en ligne. Pour me rapprocher un peu de la Roumanie, j’ai voulu m’imprégner de l’atmosphère du pays à distance. J’ai la chance d’avoir encore ma grand-mère, elle a vécu en Roumanie jusqu’à l’âge de sept ans et on a beaucoup parlé de ces souvenirs. J’aime bien aussi découvrir un pays à travers les livres et le cinéma. J’ai notamment lu le roman "Le bûcher" de Györgi Dragomàn (Gallimard) et regardé Mère et fils, un film de Calin Peter Netzer. Avec Elodie après son retour, nous voulions aussi manger dans un resto roumain à Paris qui a l’air délicieux, mais nous n’avons pas réussi à organiser cela : ce n’est que partie remise. En attendant, pour me consoler, j’ai cuisiné des sarmale. J’ai aussi lu un autre livre dont j’avais envie de vous parler, même s’il vise plus un public d’adultes, je pense qu’il peut intéresser des globe-reporters à partir de 13-14 ans, surtout ceux qui aiment bien le mystère et le fantastique (avec une escapade au château de Bran !) 

Son auteur, Pierre Jacquemin a étudié le Serbe et le grec moderne. Il a beaucoup voyagé et apprend aussi le roumain, il va très souvent en Roumanie. Je l’ai contacté via sa maison d’édition pour lui poser quelques questions 

Comment commence votre histoire avec la Roumanie ?

En 1992, alors que j’étudie le serbo-croate en Serbie, je visite la Roumanie avec un ami. Les régimes communistes s’effondrent les uns après les autres et je voulais voir ce pays après la chute de Ceausescu. J’ai été très séduit, c’était un pays en ruines, mais l’accueil, la gentillesse des gens m’ont frappé. J’ai rencontré beaucoup de monde. D’ailleurs quand je suis retourné récemment présenter mon livre à Bucarest, j’ai retrouvé une amie qui m’avait hébergé à l’époque et était venue m’écouter. J’ai décidé d’apprendre le roumain, mais contrairement à ce que l’on croit c’est difficile : j’ai laissé tomber. Plus tard, j’ai repris l’apprentissage de cette langue : je l’étudie depuis trois ans. 

C’est important pour vous de parler roumain ?

Je vais vous raconter une anecdote. Mon professeur de serbo-croate qui est devenu un grand ami m’avait dit : tu vas écrire sur la Roumanie, tu vas présenter ton livre dans ce pays. La moindre des courtoisie c’est de pouvoir leur parler en roumain. Et puis bien sûr, on touche à la culture, à la profondeur du pays à travers la langue.

La forêt qui a inspiré l’auteur pour la première nouvelle (photo : Pierre Jacquemin)

Comment votre livre a-t-il été accueilli en Roumanie ?

Il y avait beaucoup de monde à la signature organisée dans une librairie de Bucarest, ils n’avaient pas prévu assez de livres en fait ! Ma prof de roumain m’a dit qu’elle retrouvait toute sa Roumanie dans ce livre. Des lecteurs se sont étonnés aussi de ma façon de m’emparer des personnages, de m’y couler. Ils ont aussi apprécié que le livre reflète une image plutôt favorable du pays. 

Quelques mots sur « România, vertiges de saison » 

Hiver 1991 : dans une Roumanie encore étourdie par la chute de Ceausescu, un jeune homme et son ami d’enfance font un long voyage en train pour retrouver leur famille, mais lorsque le wagon s’arrête en pleine campagne, un autre voyage commence. Un écrivain qui s’isole dans un village de montagne pour écrire est troublé par des rencontres improbables mais familières. A Bucarest, à la veille de son vol pour la France, un Français hébergé par un ami Roumain se retrouve seul dans son immense appartement où il espère passer une nuit paisible. Un couple de touristes français et pris au piège d’un appétit de sensations fortes. 

Les quatre nouvelles de ce recueil nous emmènent en Roumanie au fil des quatre saisons, un prétexte pour nous faire voyager dans le temps et à travers différentes régions du pays. Le point commun de ces récits : le fantastique qui les traverse, qui tient autant de la légende urbaine que des mythes du folklore, l’étrangeté qui se saisit du narrateur ou des personnages se transmet au lecteur comme un envoûtement. 

Rômania, vertiges de saison. Pierre Jacquemin, éditions Riveneuve, 2019. Prix : 15 €

Stéphanie Wenger

 

Les partenaires de la campagne

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  • Institut français de Roumanie