Thérèse O’BOMSAWIN, la mémoire vivante de la communauté d’Odanak

Publié le 27 décembre 2019

Thérèse O’BOMSAWIN est née en 1927 et connaît plein d’histoires sur les autochtones d’Odanak. Elle connaît aussi des vieux chants en langue abénakise. Elle est ravie de répondre aux questions des globe-reporters réunionnais du collège LAFOSSE et à celle d’Océane, de Rachel, d’Audrey, d’Alicia et de Diana du collège POMPIDOU à Montgeron.

DROITS HUMAINS ET SOLIDARITE

Être journaliste, c’est faire des reportages et des rencontres qui peuvent marquer pour toute une vie. C’est le cas avec Thérèse « Thalaz » O’BOMSAWIN. A 92 ans quand notre envoyée spéciale la rencontre. C’est la deuxième femme la plus âgée de la communauté d’Odanak. La doyenne a seulement un an de plus.

Malgré les ans, Thérèse reste très active. Elle continue à conduire sa voiture quand il fait jour, prend des photos avec son smartphone et dirige la chorale de l’église avec des chants en abénaki. Son père, qui fut chef, était abénaki, tandis que sa mère était allochtone. Son grand-oncle était herboriste et connaissait les plantes médicinales. Ses aînés connaissaient les danses et chants traditionnels, ainsi que des plats traditionnels comme la sagamité et le bannick, pain autochtone.

Elle que les blancs qu’elle croisait étant jeune appelaient « la Sauvagesse » a toujours été fière de ses origines autochtones. Aux non-autochtones, elle leur répondait « Pea soup ! » (soupe aux pois). C’est ainsi que les Anglais surnommaient les Français qui mangeaient beaucoup de ces soupes.

Elle a enseigné les danses traditionnelles aux enfants pour le premier Pow Wow d’Odanak en 1959, qui célébrait le 300ème anniversaire de la naissance d’Odanak. En juillet 2019, il s’agissait du 60ème Pow Wow. Quand elles voyaient ces danses petites, elle en avait peur. « On aurait dit des sorciers et sorcières », raconte-t-elle. Plus tard, elle découvre la richesse des danses et musiques abénakises et les apprend.

Certaines personnes de sa famille avaient honte d’être autochtones. Ils faisaient croire que leur nom « O’BOMSAWIN » était irlandais, car de nombreux noms irlandais commencent par « O’ ». Mais « O’BOMSAWIN » est un nom abénaki qui signifie « celui qui garde le feu et préserve la culture ».

Elle a été mariée pendant 71 ans à Stéphane GAUDET, décédé en janvier. Stéphane était un allochtone et vétéran de la guerre 39-45. Thérèse raconte que Stéphane préférait aller en Belgique plutôt qu’en France, car il comprenait mieux l’accent belge. En se mariant avec lui, elle a perdu son statut d’autochtone qu’elle a retrouvé en 1985. Ensemble ils ont adopté un garçon. Aujourd’hui, elle a aussi deux petits-enfants et un arrière-petit-fils.

Notre envoyée spéciale, Marine LEDUC, a son contact grâce à Florence BENEDICT, conseillère du Conseil d’Odanak et représentante locale des Femmes autochtones. Daniel NOLETT l’aide aussi à appeler chez elle.

Thérèse O’BOMSAWIN accueille notre envoyée spéciale dans sa maison. Puis elle lui propose d’aller au petit restaurant local situé sur le territoire de la communauté. Là-bas, elles mangent deux pizzas aux légumes et Thérèse lui raconte encore plus d’histoires sur sa jeunesse. Au moment du paiement, elle précise qu’elle paie sans taxes, car avec « le statut d’indien », elle ne paie pas de taxes sur le territoire d’une réserve.

Thérèse est ravie de chanter les chants abénakis pour les globe-reporters. Elle apprend aussi à Marine de jouer du tambour autochtone. Une expérience complète que vit notre envoyée spéciale !

Sources photographiques

Plan de la région d’Odanak.
Plan de la région d’Odanak.
Thérèse O’BOMSAWIN dans sa maison.
Thérèse O’BOMSAWIN dans sa maison.
Photo des parents de Thérèse O’BOMSAWIN.
Photo des parents de Thérèse O’BOMSAWIN.
Photo de son mari et son arrière-petit-fils.
Photo de son mari et son arrière-petit-fils.
Bracelet aux couleurs de la roue de médecine, symbole autochtone.
Bracelet aux couleurs de la roue de médecine, symbole autochtone.
Image d’une sainte autochtone, Sainte Kateri Tekakwitha.
Image d’une sainte autochtone, Sainte Kateri Tekakwitha.
Statuette de Sainte Katerie Tekakwitha.
Statuette de Sainte Katerie Tekakwitha.
Thérèse O’BOMSAWIN au restaurant local.
Thérèse O’BOMSAWIN au restaurant local.
Thérèse O’BOMSAWIN montre son tambour en peau de chevreuil qu’elle a fabriqué elle-même.
Thérèse O’BOMSAWIN montre son tambour en peau de chevreuil qu’elle a fabriqué elle-même.
Photo de Thérèse à ses 20 ans.
Photo de Thérèse à ses 20 ans.
Image de ses parents et de sa grande-sœur Évelyne dans les années 20.
Image de ses parents et de sa grande-sœur Évelyne dans les années 20.
Vieille carte postale qui représente des danses traditionnelles.
Vieille carte postale qui représente des danses traditionnelles.
Plan de la région d’Odanak.
Thérèse O’BOMSAWIN dans sa maison.
Photo des parents de Thérèse O’BOMSAWIN.
Photo de son mari et son arrière-petit-fils.
Bracelet aux couleurs de la roue de médecine, symbole autochtone.
Image d’une sainte autochtone, Sainte Kateri Tekakwitha.
Statuette de Sainte Katerie Tekakwitha.
Thérèse O’BOMSAWIN au restaurant local.
Thérèse O’BOMSAWIN montre son tambour en peau de chevreuil qu’elle a fabriqué elle-même.
Photo de Thérèse à ses 20 ans.
Image de ses parents et de sa grande-sœur Évelyne dans les années 20.
Vieille carte postale qui représente des danses traditionnelles.

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter ?

  • Pour vous, que signifie être Abénakise ?

  • Qu’est-ce que vous avez hérité de vos parents, de vos ancêtres ?

  • Qu’est-ce qui a changé depuis votre jeunesse ?

  • Est-ce que vous vous sentez intégrée dans la société québécoise ?

  • Quelle langue parlez-vous ? Parlez-vous abenaki ?

  • Quelles sont les activités dans votre communauté ?

  • Quelles sont vos croyances ? Quelle religion pratiquez-vous ?

  • Avez-vous une recette typique de la communauté ?

  • Sortez-vous souvent de votre village ?

  • Y a-t-il des mariages mixtes ? Accepteriez-vous que vos enfants se marient avec des Québécois ? Est-ce déjà le cas ?

  • Quelle école avez-vous fréquentée quand vous étiez jeune ? Avez-vous été en pensionnat ?

  • Pouvez-vous nous chanter des chants en abénaki ?

  • Thérèse O’BOMSAWIN nous fait découvrir des chants en abénaki.