Quand le Coronavirus perturbe tous mes plans

Publié le 19 mars 2020

Taieb KHOUNI, envoyé spécial des globe-reporters de Tunisie, raconte ses premiers jours à Bruxelles.

CARNET DE ROUTE

Chers globe-reporters,

Ça fait maintenant 3 jours que je suis à Bruxelles, j’essaie tant bien que mal d’entrer en contact avec mes interlocuteurs, alors que l’Europe se prépare à faire face au pic de l’épidémie.

Après un weekend à m’organiser (trouver une puce téléphone, me repérer dans Bruxelles, faire quelques courses, etc.), ce lundi 15 mars, devait marquer le début des rencontres et des interviews. Mais beaucoup de choses se passent depuis que je suis à Bruxelles. Le monde entier vit désormais au rythme de la pandémie Covid19, et quasiment tous les pays européens se préparent au pire.

Avec les multiples mesures préventives strictes prises par la France, l’Allemagne et bien d’autres pays, les déplacements deviennent problématiques et les mesures de confinement prévues ne facilitent pas le travail des journalistes. Ni de bien d’autres métiers. D’ailleurs, des millions de gens se retrouvent au chômage forcé et pour certains c’est déjà dramatique. Ce n’est pas mon cas.

On nous conseille vivement de rester chez nous, alors que mon travail m’impose une certaine mobilité. Je n’aime pas les interviews par téléphone, mais situation oblige, je suis contraint d’assurer mon travail à distance, renonçant ainsi aux entrevues que j’ai planifiées qui donnent à notre travail ce côté vivant et si gratifiant.

De plus, il y a toujours cette appréhension qui occupe mon esprit. Je suis un peu inquiet quant à la situation en Tunisie. À l’heure qu’il est, seuls 27 cas de contamination au Coronavirus ont été confirmés, mais l’épidémie paraît inévitable, surtout que les Tunisiens semblent ne pas vraiment mesurer la gravité de la situation.

Je pense également à quand et comment vais-je pouvoir rentrer ? Mon retour est prévu début avril, mais le président français vient d’annoncer la fermeture de l’espace Schengen aux pays non européens. Et, la plupart des compagnies aériennes suspendent leurs vols en provenance et à destination de l’Europe.

Hier, les rues bruxelloises étaient moins animées que d’habitude. Les restaurants et les bars sont fermés. Les musées aussi et bien d’autres lieux. Les pharmacies, les kiosques à journaux, les boulangeries et autres magasins d’alimentation restent par contre ouverts. Pour respecter les mesures de sécurité, le nombre de clients dans les boutiques ou magasins en même temps est limité. Alors les gens font la queue devant les supermarchés ou devant le marchand de tabac. Les rayons de pâtes, de farine ou de papier hygiénique sont vidés. Les Bruxellois les plus inquiets font des provisions au cas ou ?

Mais de mon côté pas question de me décourager et de renoncer à ma mission. S’adapter aux situations fait partie du métier et l’essentiel est d’assouvir la curiosité des globe-reporters. Il est possible que le résultat ne soit tout à fait à ce que j’ai imaginé. Les prochaines semaines le diront.

Je fais donc avec les moyens du bord. J’installe une application sur mon smartphone pour enregistrer les conversations téléphoniques avec la meilleure qualité sonore possible, et j’entame les prises de contact avec mes interlocuteurs.

J’espère que la situation s’améliorera dans les prochains jours. Je vous tiens informés, chers globe-reporters, de l’évolution de mes reportages.

Carnet de route réalisé en mars 2020

Sources photographiques

La place de l’Altitude cent, le point culminant de Bruxelles, dans le quartier de Forest où je loge. Au sol, on aperçoit les rails du tramway de la ligne 51.
La place de l’Altitude cent, le point culminant de Bruxelles, dans le quartier de Forest où je loge. Au sol, on aperçoit les rails du tramway de la ligne 51.
Le quartier est résidentiel. D’ordinaire ce n’est pas un quartier très animé, mais avec le Coronavirus c’est vraiment tranquille.
Le quartier est résidentiel. D’ordinaire ce n’est pas un quartier très animé, mais avec le Coronavirus c’est vraiment tranquille.
Les transports en commun comme les bus continuent de circuler, mais peu de monde à cet arrêt.
Les transports en commun comme les bus continuent de circuler, mais peu de monde à cet arrêt.
Pour éviter que le virus se transmette, le nombre de clients est limité dans les magasins et des queues se forment à l’extérieur d’un supermarché à Bruxelles.
Pour éviter que le virus se transmette, le nombre de clients est limité dans les magasins et des queues se forment à l’extérieur d’un supermarché à Bruxelles.
Rayons vidés, les habitants se préparent au confinement.
Rayons vidés, les habitants se préparent au confinement.
Un comportement pas très raisonné car les pouvoirs publics assurent qu’il n’y aura pas de prénurie..
Un comportement pas très raisonné car les pouvoirs publics assurent qu’il n’y aura pas de prénurie..
La place de l’Altitude cent, le point culminant de Bruxelles, dans le quartier de Forest où je loge. Au sol, on aperçoit les rails du tramway de la ligne 51.
Le quartier est résidentiel. D’ordinaire ce n’est pas un quartier très animé, mais avec le Coronavirus c’est vraiment tranquille.
Les transports en commun comme les bus continuent de circuler, mais peu de monde à cet arrêt.
Pour éviter que le virus se transmette, le nombre de clients est limité dans les magasins et des queues se forment à l’extérieur d’un supermarché à Bruxelles.
Rayons vidés, les habitants se préparent au confinement.
Un comportement pas très raisonné car les pouvoirs publics assurent qu’il n’y aura pas de prénurie..

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