Quand la guerre s’installe à nos frontières

Publié le 1er mars 2023

Théo, Killian, Mathéo, Melvyn et Tom, élèves de l’établissement Henry Dunant à Aumale en France, savent que la Roumanie est l’un des pays limitrophes de l’Ukraine et se posent la question du traitement du conflit dans les médias roumains ces douze derniers mois. Comment est ressenti la peur d’une extension du conflit ou encore la question de l’afflux de réfugiés lorsque vous êtes vraiment tout proche ? Ionuț IORDACHESCU, journaliste pour l’Agence France Presse à Bucarest, répond à leurs questions.

Economie, histoire et politique

Pour cette interview, le journaliste Benjamin RIBOUT, notre correspondant en Roumanie, pense d’abord à un responsable de quotidien roumain. Mais une évidence s’impose : qui de mieux qu’un journaliste reporter parti à plusieurs reprises sur le terrain en Ukraine pour parler de la relation entre les deux pays et en particulier de l’impact du conflit dans les médias roumains ? D’où le choix de Ionuț IORDACHESCU, journaliste pour l’Agence France Presse à Bucarest.

En l’espace d’une année, Ionuț a été envoyé à trois reprises en Ukraine. Au début du conflit, en février 2022. Puis durant l’été, puis la dernière fois en fin d’année au mois de décembre 2022. En tout, il a passé trois mois et demi sur la ligne de front à réaliser des reportages, à écrire sur la guerre et à filmer le conflit.

Il a travaillé au plus près des soldats ukrainiens, avec les multiples dangers que comportent un tel métier dans de telles conditions. Ionuț a 30 ans et on sent que la passion du journalisme est intacte chez ce jeune homme qui travaille depuis quelques années déjà pour l’Agence France Presse.

Appelée également l’AFP, celle-ci est une agence de presse généraliste française qui a pour but de collecter, vérifier et diffuser de l’information dans le monde entier. Le bureau de l’AFP à Bucarest se trouve rue Muzeul Zambaccian en plein centre-ville de la capitale, à deux pas de l’ambassade d’Ukraine en Roumanie !

Autre lieu emblématique tout proche du bureau de l’AFP : la place de la Victoire, une place où les plus grandes manifestations de ces dernières années ont eu lieu à Bucarest à chaque fois que la société civile a manifesté son immense colère contre les élites roumaines corrompues.

On retrouve Ionuț au bureau de l’AFP, ce lundi après-midi du 20 février 2023, deux jours avant qu’il ne prenne dix jours de vacances. Sa hantise à l’heure de partir souffler un peu : que quelque chose « d’immanquable » ne se passe en Ukraine durant son absence, car une partie de lui est rivée à ce qui se passe en Ukraine où il s’attend à devoir repartir très prochainement. En attendant, le journaliste a décidé d’apprendre l’ukrainien sur Duolinguo.

Joint par téléphone quelques jours seulement auparavant, il accepte immédiatement de répondre aux questions de Théo, Killian, Mathéo, Melvyn et Tom, dans un français agréable ponctué de sourires. Pour lui, s’il est fondamental de transmettre aux jeunes générations la passion du journalisme, plus que tout c’est la curiosité à l’égard du monde et des gens qu’il souhaite communiquer aux élèves impliqués dans le projet EMICE+. 

Son pays, qui partage 650 km de frontières avec le voisin ukrainien, a été touché de plein fouet par le conflit à tous les niveaux : politique, économique, humanitaire, médiatique, entre autres. Dans cet entretien Ionuț revient sur tous ces aspects ainsi que sur la manière dont les médias roumains ont traité et parlent toujours du conflit actuellement. 

Un entretien réalisé le 20 février 2023

Sources photographiques

Place de la Victoire à 2 km du bureau de l’AFP © Globe Reporters
Place de la Victoire à 2 km du bureau de l’AFP © Globe Reporters
En sortant du métro place de la Victoire © Globe Reporters
En sortant du métro place de la Victoire © Globe Reporters
Le quartier est connu pour abriter de belles maisons ; celle-ci appartient au patron du club de foot de Bucarest © Globe Reporters
Le quartier est connu pour abriter de belles maisons ; celle-ci appartient au patron du club de foot de Bucarest © Globe Reporters
L’ambassade d’Ukraine en Roumanie © Globe Reporters
L’ambassade d’Ukraine en Roumanie © Globe Reporters
La place des Aviateurs © Globe Reporters
La place des Aviateurs © Globe Reporters
Nous voilà parvenus dans la rue du musée Zambaccian, siège de l’AFP © Globe Reporters
Nous voilà parvenus dans la rue du musée Zambaccian, siège de l’AFP © Globe Reporters
Devant l’AFP © Globe Reporters
Devant l’AFP © Globe Reporters
Ionuț IORDACHESCU juste avant l’interview © Globe Reporters
Ionuț IORDACHESCU juste avant l’interview © Globe Reporters
Ionuț IORDACHESCU répondant aux questions des élèves de Globe Reporters © Globe Reporters
Ionuț IORDACHESCU répondant aux questions des élèves de Globe Reporters © Globe Reporters
Ionuț IORDACHESCU en train de dresser le paysage médiatique roumain © Globe Reporters
Ionuț IORDACHESCU en train de dresser le paysage médiatique roumain © Globe Reporters
Ionuț IORDACHESCU et Benjamin RIBOUT échangeant sur la manière dont les Roumains ont accueilli les réfugiés ukrainiens © Globe Reporters
Ionuț IORDACHESCU et Benjamin RIBOUT échangeant sur la manière dont les Roumains ont accueilli les réfugiés ukrainiens © Globe Reporters
Petite pause thé durant l’interview © Globe Reporters
Petite pause thé durant l’interview © Globe Reporters
Ionuț répondant aux questions de Benjamin sur la réalité du front ukrainien © Globe Reporters
Ionuț répondant aux questions de Benjamin sur la réalité du front ukrainien © Globe Reporters
Ionuț prodiguant son conseil aux jeunes générations © Globe Reporters
Ionuț prodiguant son conseil aux jeunes générations © Globe Reporters
Place de la Victoire à 2 km du bureau de l’AFP © Globe Reporters
En sortant du métro place de la Victoire © Globe Reporters
Le quartier est connu pour abriter de belles maisons ; celle-ci appartient au patron du club de foot de Bucarest © Globe Reporters
L’ambassade d’Ukraine en Roumanie © Globe Reporters
La place des Aviateurs © Globe Reporters
Nous voilà parvenus dans la rue du musée Zambaccian, siège de l’AFP © Globe Reporters
Devant l’AFP © Globe Reporters
Ionuț IORDACHESCU juste avant l’interview © Globe Reporters
Ionuț IORDACHESCU répondant aux questions des élèves de Globe Reporters © Globe Reporters
Ionuț IORDACHESCU en train de dresser le paysage médiatique roumain © Globe Reporters
Ionuț IORDACHESCU et Benjamin RIBOUT échangeant sur la manière dont les Roumains ont accueilli les réfugiés ukrainiens © Globe Reporters
Petite pause thé durant l’interview © Globe Reporters
Ionuț répondant aux questions de Benjamin sur la réalité du front ukrainien © Globe Reporters
Ionuț prodiguant son conseil aux jeunes générations © Globe Reporters

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter ?

  • Est-ce que la proximité avec l’Ukraine provoque des craintes chez les Roumains ?

  • Quelles sont les répercussions sur le pays ?

  • Est-ce que l’impact est différent en fonction des régions ?

  • Est-ce facile pour le pays de prendre position et pourquoi ?

  • Comment s’est organisé l’accueil des réfugiés ? Combien de réfugiés la Roumanie a-t-elle accueillis ? Y a-t-il eu des discours anti-réfugiés au sein de la population ?

  • Quels sont les médias les plus importants en Roumanie ?

  • Quelle place occupe le traitement de la guerre dans les médias roumains ? A-t-elle évolué ?

  • Pouvez-vous parler du conflit dans les médias sans crainte ?

  • Quel est le rôle des médias dans ce conflit ?

  • Comment les médias font-ils face à la désinformation qui circule sur les réseaux sociaux ?

  • Au sein de la population, des habitants ont-ils des discours prorusses ?

  • Question bonus : Vous avez passé 3 mois et demi en Ukraine au début du conflit. Comment cela s’est-il passé ?

  • Question bonus : Avez-vous un message pour nos rédactions ?