Lutter contre l’islamophobie qui vise les femmes musulmanes

Publié le 6 mars 2023

Alessia, Camelia, Diana et Lavinia du collège national Unirea de Brasov, en Roumanie, s’interrogent sur l’islamophobie en France. De quelles discriminations souffrent plus spécifiquement les femmes musulmanes et comment les combattre ? Hadjer BETTAYEB, ingénieure engagée sur ces questions avec l’association Lallab, leur répond.

Droits humains, solidarités et citoyenneté

En 2019, une étude menée par la Fondation Jean Jaurès met en lumière l’ampleur des discriminations que subissent les musulman·es en France, et plus particulièrement les femmes. Dans un article du quotidien Le Monde daté du 6 novembre 2019, Ismail Ferhat, membre de la même Fondation, estime d’ailleurs que « le constat est inquiétant » : « il signifie que les musulmanes cumulent discriminations genrées et religieuses, une logique cumulée qui prend probablement sa racine, au moins partiellement, dans les polémiques incessantes sur le foulard. » Selon cette enquête, 60% des femmes qui portent le voile disent, en effet, avoir déjà été victimes de discrimination - au moins une fois dans leur vie - tout comme 44% de celles qui ne le portent jamais.

Face à ce constat, les globes-reporters du Collège national Unirea, de Brasov, en Roumanie, ont choisi de s’emparer du sujet et de s’adresser directement à Lallab, une association féministe et antiraciste « dont le but est de faire entendre les voix et de défendre les droits des femmes musulmanes qui sont au coeur d’oppressions sexistes, racistes et islamophobes », peut-on lire sur leur site internet. Il se trouve que notre envoyée spéciale, Chloé DUBOIS, connaît l’association : elle a déjà eu l’occasion de les contacter dans le cadre de son travail et dispose donc déjà des numéros et adresses mails nécessaires pour envoyer très vite une demande d’interview. Elle écrit tout d’abord à Fatima BENT, la présidente de la structure. Celle-ci accepte l’idée d’une interview et propose de faire tourner sa proposition dans le réseau des militantes bénévoles de Lallab. Quelques jours plus tard, elle revient vers nous avec une volontaire : Hadjer BETTAYEB, vice-présidente de l’association et ingénieure de profession.

Un rendez-vous est fixé à la fin février. Le jour de l’entretien, Chloé se déplace comme prévu au domicile de la jeune femme. Autour d’un café, elles discutent un petit moment, micro fermé, de l’islamophobie en France et des expériences d’Hadjer BETTAYEB à cet égard. Puis, l’entretien commence. L’ingénieure répond à toutes les questions des globes-reportrices avec plaisir et revient notamment sur la loi du 24 août 2021 « confortant le respect des principes de la République », dite « loi contre le séparatisme ». Cette législation avait suscité une vague de contestation dans le secteur associatif français, et notamment l’opposition de Lallab qui, dès décembre 2020, dénonçait une « radicalisation islamophobe du gouvernement » face à ce que les militantes considèrent comme « une menace pour la démocratie et une entrave à de nombreuses libertés individuelles telles que la liberté d’expression, la liberté de culte ou d’association ».

Un entretien réalisé en février 2023
 

Sources photographiques

Portrait de Hadjer BETTAYEB © Globe Reporters
Portrait de Hadjer BETTAYEB © Globe Reporters
Notre reporter doit se rendre dans le 13ème arrondissement, où vit Hadjer BETTAYEB. Pour ce faire, elle utilise le tram © Globe Reporters
Notre reporter doit se rendre dans le 13ème arrondissement, où vit Hadjer BETTAYEB. Pour ce faire, elle utilise le tram © Globe Reporters
À Paris, il existe différentes lignes de trams qui entourent Paris et permet de relier les extérieurs de la capitale en transport en commun sans y entrer © Globe Reporters
À Paris, il existe différentes lignes de trams qui entourent Paris et permet de relier les extérieurs de la capitale en transport en commun sans y entrer © Globe Reporters
Après 40 minutes de trajet, notre journaliste arrive dans la rue de Hadjer BETTAYEB. Comme le rendez-vous est fixé au domicile personnel de la jeune femme © Globe Reporters
Après 40 minutes de trajet, notre journaliste arrive dans la rue de Hadjer BETTAYEB. Comme le rendez-vous est fixé au domicile personnel de la jeune femme © Globe Reporters
Devant son immeuble, Chloé contacte Hadjer par interphone et la rejoint au 6ème étage. Vu de son appartement, nous pouvons apercevoir tout un tas d’immeubles récents et très hauts © Globe Reporters
Devant son immeuble, Chloé contacte Hadjer par interphone et la rejoint au 6ème étage. Vu de son appartement, nous pouvons apercevoir tout un tas d’immeubles récents et très hauts © Globe Reporters
Il n’y a que dans la cour de l’immeuble que l’on peut voir un peu de végétation, comme ici, où l’on peut apercevoir un cerisier (tout juste) en fleur - malgré les températures très hivernales de ces derniers jours © Globe Reporters
Il n’y a que dans la cour de l’immeuble que l’on peut voir un peu de végétation, comme ici, où l’on peut apercevoir un cerisier (tout juste) en fleur - malgré les températures très hivernales de ces derniers jours © Globe Reporters
Portrait de Hadjer BETTAYEB © Globe Reporters
Portrait de Hadjer BETTAYEB © Globe Reporters
Portrait de Hadjer BETTAYEB © Globe Reporters
Notre reporter doit se rendre dans le 13ème arrondissement, où vit Hadjer BETTAYEB. Pour ce faire, elle utilise le tram © Globe Reporters
À Paris, il existe différentes lignes de trams qui entourent Paris et permet de relier les extérieurs de la capitale en transport en commun sans y entrer © Globe Reporters
Après 40 minutes de trajet, notre journaliste arrive dans la rue de Hadjer BETTAYEB. Comme le rendez-vous est fixé au domicile personnel de la jeune femme © Globe Reporters
Devant son immeuble, Chloé contacte Hadjer par interphone et la rejoint au 6ème étage. Vu de son appartement, nous pouvons apercevoir tout un tas d’immeubles récents et très hauts © Globe Reporters
Il n’y a que dans la cour de l’immeuble que l’on peut voir un peu de végétation, comme ici, où l’on peut apercevoir un cerisier (tout juste) en fleur - malgré les températures très hivernales de ces derniers jours © Globe Reporters
Portrait de Hadjer BETTAYEB © Globe Reporters

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter et nous et nous dire quelles sont les missions de Lallab ? 

  • Pourquoi avoir choisi de vous engager auprès de cette association ? 

  • Comment définissez-vous l’islamophobie ? 

  • La religion musulmane est-elle, selon vous, sur un pied d’égalité avec les autres religions en France ? Et sinon, pourquoi ?

  • Quels sont les obstacles spécifiques que peuvent rencontrer les femmes musulmanes dans leur vie quotidienne que d’autres femmes ne rencontrent pas ? 

  • Question bonus : Qu’en est il de ces discriminations dans le monde du travail ? 

  • Vous-même, avez-vous déjà été victime de propos ou d’actes islamophobes ?

  • À cause de cela, avez-vous déjà envisagé de changer de religion ?

  • L’État apporte-t-il une aide à la communauté musulmane ou met-il davantage d’obstacles sur son chemin ?

  • Question bonus : En 2020, Lallab dénonçait le projet de loi « confortant les principes républicains », qu’elle estimait être islamophobe. Pouvez-vous nous expliquer ? 

  • Que pensez-vous du fait que les femmes ne soient pas autorisées à porter le voile dans les institutions publiques ?

  • Question bonus : Que dites-vous aux personnes qui croient que l’on ne peut pas être musulmane et féministe ? 

  • Quels sont les lieux et espaces de socialisation des femmes de confession musulmane ? 

  • De quelle manière pouvons-nous, nous, lycéen.nes, soutenir votre cause et contribuer à faire reculer l’islamophobie ?

  • Avez-vous un message à adresser aux globes-reporters ?