Les reportages, ce sont avant tout des rencontres passionnées et passionnantes

Publié le 31 décembre 2019

L’envoyée spéciale des globe-reporters au Québec, la journaliste Marine LEDUC est rentrée en France après six semaines de reportages. Petit retour sur ses expériences et les coulisses de toutes ces aventures.

CARNET DE ROUTE

Chers globe-reporters,

Je vous écris ce dernier carnet de route pour vous féliciter de vos belles idées de reportage qui m’ont permis de découvrir le Québec sous diverses facettes.

Me voici de retour en France depuis presque deux semaines. Il m’a fallu une bonne semaine pour me remettre du décalage horaire et de l’accumulation de fatigue. À mon arrivée, j’ai dormi 16 heures d’affilée ! Cela m’était arrivé une fois, il y a quelques années, après une semaine de reportage intense où j’avais fait quelques nuits blanches. Mon corps et mon cerveau doivent traiter toutes les informations de la soixantaine d’interviews que nous avons réalisés ensemble. Je fais plein de rêves étranges, avec des caribous qui gambadent dans un cirque ou des maisons en bois enneigées qui jouent au hockey sur le fleuve Saint-Laurent gelé.

D’ailleurs, la neige me manque et je crois que je suis devenue accro à ces magnifiques paysages. C’est triste un Noël sans la neige ! J’ai hâte de retrouver la campagne roumaine et ses montagnes couvertes d’un doux manteau blanc.

Pendant ces six semaines, j’ai rencontré tellement de nouvelles personnes, passionnées et passionnantes. Toutes celles que j’ai interviewées ont été accueillantes et d’une extrême gentillesse. Sans oublier les familles de Marie-Laure JOSSELIN et Pascale GUÉRICOLAS, deux journalistes incroyables, qui m’ont raconté leurs expériences et voyages les plus fous. J’ai participé à leurs vies de famille, été voir le concert de trompette de Madani (fils de Marie-Laure) et un spectacle d’improvisation de Juliette (fille de Pascale).

J’ai aussi rencontré Patrick et Marco, les deux frères de Trois-Rivières, qui m’ont bien aidée pour me conduire hors de la ville. D’ailleurs, Patrick me racontait sa vie dans le Nunavut, avec les Inuits. Il devait y rester un an. Il a tellement aimé qu’il y est resté quatre années.

J’ai aussi fait la connaissance de quelques animaux attachants : des chiens de traîneaux, Boudjou le chat, Pépin le lapin et Henry et Harry, les cochons d’Inde de Patrick et Marco. La dernière semaine à Montréal, j’aurais même pu rencontrer un alligator domestique qui se baladait dans les rues de la ville. Il s’était échappé du véhicule d’une entreprise qui présente des reptiles dans des écoles.

J’ai aussi retrouvé des amis à Montréal, dont certains que je n’avais pas vus depuis mon stage en 2012. Il y a Yvain, un ami de lycée, interviewé pour Globe Reporters. Et Hélène, une journaliste, correspondante à Budapest, qui était de passage à Montréal. J’ai aussi revu Florence, une Québécoise qui avait sous-loué mon appartement parisien en 2011 pendant que j’étais en stage à Berlin. Récemment, elle a travaillé plusieurs mois dans une école d’accueil pour les enfants d’immigrants. Ces écoles sont mentionnées dans l’interview sur l’immigration. L’expérience de Florence m’a permis de mieux comprendre le travail de ces écoles. Et il y a Luis, un Péruvien qui vit à Montréal depuis 2011 et qui m’a conduit jusqu’à une interview hors de la ville. Il se sent bien au Québec et a réussi à apprivoiser l’hiver !

C’est aussi le cas de David, un Mexicain qui m’avait hébergée au Mexique en 2018. À ce moment-là, il m’avait déjà dit qu’il comptait partir pendant un an au Québec où de la main-d’œuvre est toujours recherchée. Il travaille avec d’autres personnes d’Amérique centrale dans une chaîne de restauration rapide. Il compte rester plus longtemps que prévu pour obtenir la citoyenneté canadienne. Son rêve est de retourner au Mexique et de construire une maison avec un beau jardin pour sa famille. Lui aussi est un autochtone du Mexique, un Chinanteco. Pour son master, il a réalisé un dictionnaire de sa langue maternelle chinantèque, traduit en anglais.

Enfin, je suis retournée dans mon ancien appartement, où mon colocataire habite toujours. Je me sens vraiment chez moi quand j’y remets les pieds. J’y habitais avec lui, « Maëlstrom » de son surnom, et avec « Nemo », un étudiant d’origine roumaine qui jouait du quidditch ! Cela m’a d’ailleurs inspiré pour une question dans une interview sur les sports au Québec. Ayant tous des noms ou surnoms dans le thème marin, nous avions surnommé notre habitation « Le Sous-marin jaune », nom encore officiel des lieux.

Je vous raconte tout ça, non seulement pour vous montrer que même après tant d’années, il est toujours possible de retrouver des personnes sur son chemin, mais aussi parce que l’expérience de ces personnes peuvent enrichir notre connaissance du pays, de ses joies et difficultés. Chacun a des histoires de vie à raconter, toutes aussi uniques les unes que les autres.

Concernant vos interviews, vous avez pu voir que certains interlocuteurs demandés n’ont pas été interviewés. Il est arrivé que ceux-ci ne répondent pas ou ne soient pas disponibles. J’ai donc trouvé d’autres personnes qui ont raconté des choses aussi intéressantes pour le sujet.

Deux interviews n’ont pas pu être réalisées au moment où je vous écris : celle pour le directeur de la Fédération de Hockey sur glace et celle destinée aux Youtubeurs Carl is Cooking et Huby. Pour la première, j’ai relancé plusieurs fois la Fédération, mais le directeur était indisponible et en tournée aux quatre coins du Québec. Les questions sont difficilement transposables pour une autre personne, donc nous attendons de voir s’il peut nous répondre par mail.

Pour la deuxième, j’ai contacté les Youtubeurs en question. Malheureusement, ils n’étaient pas disponibles et partaient ensuite en voyage. J’ai alors écrit à d’autres Youtubeurs, comme Arnaud Soly, Thomas Gauthier, Kévin Marquis, etc. J’en ai relancé via Facebook ou Instagram. Mais soit ils n’étaient pas disponibles, soit ils n’ont pas répondu. Je retente le coup en France, car j’attends une réponse de la Youtubeuse de la chaîne « Solange Te Parle », une Québécoise d’origine roumaine qui vit en France. De quoi faire une belle conclusion avant mon retour à Bucarest.

Si nous ne les avons pas, ne soyez pas déçus, cela arrive plus d’une fois que les journalistes ne réalisent pas le sujet initialement souhaité. Mais il ne faut pas désespérer, car l’occasion peut se représenter plus tard.

Sur ce, je vous souhaite une merveilleuse année 2020, toute pleine de belles histoires à raconter et à écouter.

Votre envoyée spéciale,

Marine Leduc

31 décembre 2019

Sources photographiques

Première tempête de neige de l’hiver à Montréal. Vous pouvez distinguer au fond un aventureux en short.
Première tempête de neige de l’hiver à Montréal. Vous pouvez distinguer au fond un aventureux en short.
Vue du train sur le Saint-Laurent, à côté de Québec.
Vue du train sur le Saint-Laurent, à côté de Québec.
Les voies ferrées qui traversent le Saint-Laurent.
Les voies ferrées qui traversent le Saint-Laurent.
Une rivière de glace.
Une rivière de glace.
Le couloir coloré de mon ancien appartement.
Le couloir coloré de mon ancien appartement.
Sculptures dans la salle de bain de mon ancien appartement.
Sculptures dans la salle de bain de mon ancien appartement.
Un dessin offert par Juliette, la fille de Pascale.
Un dessin offert par Juliette, la fille de Pascale.
Première tempête de neige de l’hiver à Montréal. Vous pouvez distinguer au fond un aventureux en short.
Vue du train sur le Saint-Laurent, à côté de Québec.
Les voies ferrées qui traversent le Saint-Laurent.
Une rivière de glace.
Le couloir coloré de mon ancien appartement.
Sculptures dans la salle de bain de mon ancien appartement.
Un dessin offert par Juliette, la fille de Pascale.