Les défenseurs des droits humains camerounais continuent à se battre malgré l’oppression

Publié le 21 février 2024

La classe de seconde du lycée Auguste Renoir d’Asnières-sur-Seine souhaitent interviewer un ou une spécialiste des relations entre la France et le Cameroun. Philippe NANGA, défenseur des droits humains répond à leurs questions.

Droits humains et solidarité

Les globe-reporters de la classe de seconde du lycée Auguste Renoir d’Asnières-sur-Seine demandent à notre envoyé spécial au Cameroun, le journaliste Raphaël KRAFFT, de rencontrer une personne spécialiste des relations entre la France et le Cameroun.

Depuis le début de son séjour, Raphaël n’a de cesse de solliciter tous les contacts qu’il a pu établir sur place pour trouver la perle rare. Une première piste est trouvée, le rendez-vous est pris et sera annulé à la dernière minute pour raisons de santé. Un deuxième rendez-vous est organisé pour finalement constater un quiproquo au dernier moment : la personne vit à Yaoundé et non à Douala comme le pensait Raphaël. 

Notre envoyé spécial sollicite un ancien élève camerounais d’une école de journalisme dans laquelle il enseigne régulièrement le reportage. Réponse immédiate de l’élève puis du contact fourni. Puis, plus rien, disparu ! Les messages de Raphaël demeurent sans réponse. Inutile d’insister se dit Raphaël, laissons le hasard faire son œuvre ! 

Lorsqu’un journaliste se trouve dans un pays étranger, il multiplie les rencontres avec des personnes de la société civile, hommes ou femmes politiques, journalistes pour tenter de comprendre ce qui se dit entre les lignes de tout ce qu’il a pu lire sur le pays qu’il est parti couvrir, notamment dans un pays comme le Cameroun où la parole n’est pas libre.

L’une de ces personnes que Raphaël rencontre est un défenseur des droits humains. Il le retrouve le soir dans un bar où il a ses habitudes. La discussion commence et Raphaël sent que son interlocuteur est mal à l’aise, il ne cesse de regarder à droite à gauche. Il craint d’être filé par un ou des membres des services de sécurité comme c’est régulièrement le cas depuis toutes ces années où il défend les droits humains.

Chaque vendredi, Philippe NANGA et d’autres défenseurs des droits humains au Cameroun portent un vêtement noir, c’est l’opération Stand up for Cameroon. Chaque semaine un thème est choisi comme la hausse des prix, la libération des prisonniers politiques, la fin de la guerre dans l’ouest du pays, etc © Globe Reporters

Pendant la discussion, Raphaël essaye de comprendre la marge de manœuvre que peut avoir son interlocuteur dans la critique du gouvernement et de son président au pouvoir depuis près de 42 ans. À de nombreuses reprises, Philippe NANGA a été intimidé, menacé, arrêté. Pourtant, il continue son combat. Raphaël se demande quel soutien il reçoit des pays dits démocratiques, dont la France ? Accepte-t-il de répondre aux questions des globe-reporters sur ce qu’il pense des relations franco-camerounaises sous le prisme des droits humains ? Oui ! Rendez-vous est pris le lendemain dans un endroit plus calme et à l’abri des regards…

Un entretien réalisé le 9 février 2024

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter ?

  • Question bonus : Qu’est-ce que c’est d’être militant des droits de l’Homme dans un pays comme le Cameroun ?

  • Question bonus : Pourquoi parlez-vous de risque ?

  • Question bonus : Que risquez-vous ?

  • Quel est l’état des lieux de la situation géopolitique entre l’État camerounais et l’État français aujourd’hui ?

  • Comment ces relations sont-elles vouées à évoluer selon vous ?

  • Comment sont perçues par les Camerounais les actions militaires françaises en Afrique ?

  • Est-ce que le départ des troupes françaises de pays comme le Mali a été salué au Cameroun ? A-t-il été accueilli par des réactions de liesse dans les rues comme au Niger par exemple ?

  • Les relations diplomatiques avec la France sont-elles un sujet d’étude à l’Université ? Si oui, comment sont-elles abordées ?

  • Question bonus : La guerre d’indépendance du Cameroun, durant laquelle des dizaines de milliers de personnes ont été tuées majoritairement par la France, n’apparait pas dans les manuels d’Histoire ?

  • Avez-vous entendu parler d’une hausse des actes anti-français, ou hostiles à la France ces deniers mois, en raison du climat international ?

  • Question bonus : Comment se sent un militant des droits de l’Homme vis-à-vis de la France ?

  • Question bonus : Quel message voulez-vous adresser aux globe-reporters ?

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