Les aventures de Martine au Québec

Publié le 25 novembre 2019

Il se passe beaucoup de choses autour des reportages. Marine LEDUC, notre envoyée spéciale pendant 6 semaines au Québec raconte sa vie quotidienne.

CARNET DE ROUTE

Le prénom Marine n’est pas très courant au Québec. Il arrive que mes interlocuteurs m’appellent Myriam, Marianne, Marina ou Marie. Mais c’est « Martine » qui gagne la palme de mes appellations. Martine, comme l’héroïne de mes livres d’enfance : « Martine à la ferme », « Martine petit rat de l’opéra », etc. Je ne serais pas devenue danseuse étoile, mais au moins, je serais devenue Martine ! Celle qui vit plein d’aventures incroyables.

Au Québec, les rencontres et expériences sont toutes aussi intenses les unes que les autres. Et même la vie quotidienne offre plein de surprises. C’est la beauté des reportages de terrain qui accompagne le plaisir de découvrir que ce qui nous semble « normal » chez nous est en fait vu d’une autre façon ailleurs.

Prenons les habitations. Comme le Québec vit deux saisons extrêmement différentes, les maisons sont aménagées pour y faire face. Chaque bâtisse a un petit sas d’entrée fermé par deux portes pour éviter que l’air froid pénètre. Il faut bien fermer la première porte avant d’ouvrir la deuxième. L’hiver, l’intérieur de la maison est ainsi isolé de la grande froidure extérieure. Il est aussi nécessaire de vérifier que la ventilation et le chauffage fonctionnent bien.

Pour les transports, des détails font toute la différence. Par exemple, il faut faire une file indienne pour attendre les bus ou les métros. Et elles peuvent faire plusieurs mètres de long ! Il m’est arrivé d’attendre le bus à 20 mètres de l’arrêt. Certains bus sont encore équipés d’un petit fil jaune qui parcourt les parois dans leur longueur. En tirant sur le fil, un signal est émis qui signifie que l’on veut descendre au prochain arrêt. En 2012, lors de mon premier séjour au Québec, faute de le savoir et faute de trouver le bouton pour descendre, j’ai manqué mon arrêt. Ce n’est que plus tard que j’ai compris l’utilité des fils jaunes. En 2019, beaucoup ont disparu pour être remplacés par des boutons.

Les reportages demandent beaucoup d’énergie et je dois penser à bien m’alimenter. Je vais dans des petits cafés ou restaurants, et je cuisine aussi ce que j’achète au marché ou au supermarché. Je déguste aussi les bons petits plats préparés par Marie-Laure et son mari Izit qui cuisine des mets sénégalais à tomber par terre. C’est chez eux que je suis hébergé à Montréal.

Les supermarchés ne sont pas très différents de chez nous, si ce n’est qu’on y trouve surtout des marques typiques d’Amérique du Nord, comme les conserves Campbells. Ce qui est drôle, c’est qu’ici, « supermarché » se dit « épicerie », et « épicerie » se dit « dépanneur ». C’est vrai que ça dépanne !

Si je n’ai pas encore pris l’accent québécois, je dois m’adapter au vocabulaire. Par exemple, « interview » se dit « entrevue ». « Week-end » se dit « fin de semaine ». La fête c’est « la party » et mon travail, c’est « ma job ». Et puis, certains l’auront entendu dans une entrevue, un « casse-tête » cela veut dire « un puzzle ». Ce moment était assez drôle, car le colocataire de mon ami lui demande : « Eh, tu pourrais enlever le casse-tête qui prend toute la place sur la table ? » Sur le moment, je m’imagine un énorme casse-tête chinois sur leur table. Je rentre dans la pièce avec lui, et je ne vois rien, sauf un gros puzzle. C’est là que je réalise que le puzzle, ça casse vraiment la tête pour les Québécois.

Pendant les moments de pause, je joue aux cartes avec la famille de Marie-Laure, ou je regarde avec eux une émission québécoise qui s’appelle « Révolution ». Je ne regarde pas beaucoup la télévision habituellement, mais j’aime bien cette émission. C’est une compétition de danse et on peut y voir des moments magnifiques.
 
Et enfin, j’ai la chance de n’avoir pas encore connu de froid extrême. Un petit - 12, sans vent qui est tout à fait supportable. Normalement je ne devrais pas en connaître avant mon départ, mais je ne préfère pas m’avancer.

À bientôt pour de nouvelles aventures de Martine au Québec !

Novembre 2019

Sources photographiques

Le chat de mes hôtes à Montréal, Boudjou. Il adore la neige.
Le chat de mes hôtes à Montréal, Boudjou. Il adore la neige.
La carte Opus, qu’il faut recharger pour voyager partout dans Montréal.
La carte Opus, qu’il faut recharger pour voyager partout dans Montréal.
Une file de personnes qui attendent le bus.
Une file de personnes qui attendent le bus.
Le fil jaune dans le bus, qu’il faut tirer pour descendre.
Le fil jaune dans le bus, qu’il faut tirer pour descendre.
Les conserves dans un supermarché.
Les conserves dans un supermarché.
Un panneau banal à Montréal.
Un panneau banal à Montréal.
Un magnifique coucher de soleil à Montréal.
Un magnifique coucher de soleil à Montréal.
Une maison a sorti ses décorations de Noël, alors que d’autres ont encore gardé celles d’Halloween.
Une maison a sorti ses décorations de Noël, alors que d’autres ont encore gardé celles d’Halloween.
Le chat de mes hôtes à Montréal, Boudjou. Il adore la neige.
La carte Opus, qu’il faut recharger pour voyager partout dans Montréal.
Une file de personnes qui attendent le bus.
Le fil jaune dans le bus, qu’il faut tirer pour descendre.
Les conserves dans un supermarché.
Un panneau banal à Montréal.
Un magnifique coucher de soleil à Montréal.
Une maison a sorti ses décorations de Noël, alors que d’autres ont encore gardé celles d’Halloween.