Le vaudou au-delà des clichés

Publié le 25 mars 2024

Dominique, Karla, Lina, Grace, Annaëlle, et Eden, en 2nde GATL au lycée Saint-Exupéry de Créteil, s’intéressent au vaudou et à l’héritage de la célèbre prêtresse vaudou de La Nouvelle-Orléans : Marie Laveau. L’envoyée spéciale en Louisiane, Marine LEDUC, tend le micro à Grete VIDDAL, une chercheuse universitaire qui a beaucoup étudié le vaudou, notamment à Haïti.

Economie, histoire et politique

Quand on parle de vaudou, beaucoup d’images viennent à l’esprit : poupées piquées avec des aiguilles, magie noire, sortilèges, zombies, gris-gris et autres amulettes. Mais qu’en est-il réellement ? Les élèves de Créteil veulent déconstruire les préjugés et comprendre sans jugement ce que signifie le vaudou en Louisiane : un vrai travail de journaliste, en somme !

Pour cela, les globe-reporters et reportrices indiquent à leur envoyée spéciale Marine LEDUC d’aller au musée du vaudou à La Nouvelle-Orléans, situé dans le French Quarter, et d’y poser leurs questions. Arrivée sur place, Marine rencontre une prêtresse à l’accueil, qui est d’accord pour une interview un autre jour. Elle la laisse visiter le petit musée et y prendre des photos. Seulement, quelques jours plus tard, la prêtresse n’est pas présente à l’heure du rendez-vous et impossible de la joindre.

Mais être journaliste signifie avoir plus d’un tour dans son sac. Même si cela reste rare, il arrive en effet que certaines personnes refusent les interviews au dernier moment ou qu’un événement qui arrive dans leur vie les empêchent de venir. Il faut donc toujours avoir un plan B. Marine en a un pour le sujet sur le vaudou : en réalisant l’interview pour l’enseignante Élise BECKER sur les costumes de Mardi gras, elle rencontre sa voisine Grete VIDDAL. Élise lui précise alors que Grete est une ancienne enseignante-chercheuse à Tulane, spécialiste du vaudou à Haïti, où il est très important, mais aussi à La Nouvelle-Orléans. Sachant qu’il y avait plusieurs interviews sur le vaudou, elle a donc gardé le contact en tête.

Quand elle se rend compte au bout d’une demi-heure d’attente que la prêtresse ne viendra pas, elle envoie un message tout de suite à Élise, qui arrive à lui caler une rencontre avec Grete le lendemain, dans son appartement situé dans le quartier d’Uptown. L’entretien se déroule dans son salon, orné de « drapeaux vaudou », des étendards portés lors de cérémonies à Haïti. Tout son appartement conserve des souvenirs d’Haïti et de nombreux objets en lien avec le vaudou : des livres, des bouteilles vaudous pour honorer des esprits, des « paquets congo », qui sont des amulettes, et même des tasses de thé avec des illustrations vaudou. Grete partage aussi des chansons de La Nouvelle-Orléans, inspirées du vaudou, comme « Marie Laveau » de Papa Célestin. L’artiste emblématique de la ville décédé en 2019, Dr John, était aussi très inspiré par le vaudou : il appelle son style musical le « psychedelic voodoo » et s’habille parfois dans le style de Baron Samedi.

Finalement, Marine se dit que l’interview manquée avec la prêtresse a été une bonne chose, car Grete donne un point de vue d’experte, basé sur de nombreuses recherches, qui permet aussi de comparer les différences entre le vaudou d’Haïti et celui de La Nouvelle-Orléans. En effet, Grete précise que, contrairement aux idées reçues, le vaudou néo-orléanais n’est pas arrivé avec la migration d’Haïtiens – même s’ils ont apporté plus tard certaines influences – mais avec les esclaves africains dès le XVIème siècle, notamment venus du royaume de Dahomey (actuel Bénin), qui pratiquaient des rituels similaires. D’autres formes de religion et spiritualités africaines qui s’apparentent au vaudou se manifestent ailleurs aux États-Unis et sur le continent américain – puis se sont mêlées aux croyances chrétiennes - mais portent d’autres noms. Il est juste arrivé que « vaudou », « voodoo », ou « vodou » soit le même mot utilisé en Louisiane et à Haïti, un terme qui vient d’Afrique de l’ouest. L’envoyée spéciale a également réalisé une autre interview avec une prêtresse, qui peut donc compléter le reportage des globe-reporters et reportrices.

Un entretien réalisé en mars 2024
Notez que cette interview est en anglais. La classe-rédaction s’est engagée à partager au plus vite sa traduction.

Sources photographiques

Portrait de Grete dans son salon © Globe Reporters
Portrait de Grete dans son salon © Globe Reporters
Des
Des "drapeaux vaudous", étendards portés lors de cérémonies vaudous à Haïti, qui représentent des symboles ou des "loas", des esprits © Globe Reporters
Une bouteille vaudou d’Haïti, remplie d’un liquide utilisé lors de rituels pour honorer les esprits © Globe Reporters
Une bouteille vaudou d’Haïti, remplie d’un liquide utilisé lors de rituels pour honorer les esprits © Globe Reporters
D’autres bouteilles vaudous aux formes variées © Globe Reporters
D’autres bouteilles vaudous aux formes variées © Globe Reporters
Drapeau vaudou d’Haïti qui représente Baron Samedi et sa femme Maman Brigitte. Ce sont des esprits du vaudou haïtien présents aussi à La Nouvelle-Orléans. Baron Samedi est le
Drapeau vaudou d’Haïti qui représente Baron Samedi et sa femme Maman Brigitte. Ce sont des esprits du vaudou haïtien présents aussi à La Nouvelle-Orléans. Baron Samedi est le "loa" des morts, des ancêtres, du passé et de l’héritage © Globe Reporters
Drapeau vaudou d’Haïti qui représente Erzulie Balianne, un loa haïtien aussi présent en Louisiane. Différents
Drapeau vaudou d’Haïti qui représente Erzulie Balianne, un loa haïtien aussi présent en Louisiane. Différents "loas" portent le nom Erzulie, qui représentent les esprits de l’amour et la beauté © Globe Reporters
Des
Des "paquets congos", des amulettes utilisés par des prêtres et prêtresses à Haïti. Ils sont remplis d’herbes, végétaux, ou terre, pour "activer" des esprits © Globe Reporters
Grete conseille de lire ces livres sur le vaudou à La Nouvelle-Orléans © Globe Reporters
Grete conseille de lire ces livres sur le vaudou à La Nouvelle-Orléans © Globe Reporters
Une tasse, avec des représentations parfois stéréotypées du vaudou © Globe Reporters
Une tasse, avec des représentations parfois stéréotypées du vaudou © Globe Reporters
L’entrée du musée du vaudou © Globe Reporters
L’entrée du musée du vaudou © Globe Reporters
Au musée du vaudou : portrait de Melvina LATOUR, une prêtresse de La Nouvelle-Orléans © Globe Reporters
Au musée du vaudou : portrait de Melvina LATOUR, une prêtresse de La Nouvelle-Orléans © Globe Reporters
Au musée du vaudou :un autel vaudou © Globe Reporters
Au musée du vaudou :un autel vaudou © Globe Reporters
Au musée du vaudou : explications sur l’autel vaudou © Globe Reporters
Au musée du vaudou : explications sur l’autel vaudou © Globe Reporters
Au musée du vaudou : une représentation du
Au musée du vaudou : une représentation du "loa" Erzulie © Globe Reporters
Au musée du vaudou : explications sur le
Au musée du vaudou : explications sur le "loa" Erzulie © Globe Reporters
Au musée du vaudou : représentations de Marie Laveau © Globe Reporters
Au musée du vaudou : représentations de Marie Laveau © Globe Reporters
Au musée du vaudou : un dessin qui représenterait la maison de Marie Laveau © Globe Reporters
Au musée du vaudou : un dessin qui représenterait la maison de Marie Laveau © Globe Reporters
Au musée du vaudou : différents
Au musée du vaudou : différents "loas" vaudous, avec les saints équivalents dans la religion chrétienne © Globe Reporters
Au musée du vaudou : le
Au musée du vaudou : le "loa" Obatala est associé au "Christ noir" © Globe Reporters
Au musée du vaudou : le
Au musée du vaudou : le "loa" Oya est associé à Sainte-Barbara © Globe Reporters
Au musée du vaudou : représentation du Baron Samedi et sa femme Maman Brigitte © Globe Reporters
Au musée du vaudou : représentation du Baron Samedi et sa femme Maman Brigitte © Globe Reporters
Au musée du vaudou : explications sur les gris-gris © Globe Reporters
Au musée du vaudou : explications sur les gris-gris © Globe Reporters
Au musée du vaudou : des poupées vaudous © Globe Reporters
Au musée du vaudou : des poupées vaudous © Globe Reporters
Au musée du vaudou : explications poupées © Globe Reporters
Au musée du vaudou : explications poupées © Globe Reporters
Au musée du vaudou : bouteilles vaudous © Globe Reporters
Au musée du vaudou : bouteilles vaudous © Globe Reporters
Dans l’interview, Grete parle de la commercialisation de l’image du vaudou à La Nouvelle-Orléans : un exemple dans un magasin de jouets de la ville © Globe Reporters
Dans l’interview, Grete parle de la commercialisation de l’image du vaudou à La Nouvelle-Orléans : un exemple dans un magasin de jouets de la ville © Globe Reporters
Portrait de Grete dans son salon © Globe Reporters
Des
Une bouteille vaudou d’Haïti, remplie d’un liquide utilisé lors de rituels pour honorer les esprits © Globe Reporters
D’autres bouteilles vaudous aux formes variées © Globe Reporters
Drapeau vaudou d’Haïti qui représente Baron Samedi et sa femme Maman Brigitte. Ce sont des esprits du vaudou haïtien présents aussi à La Nouvelle-Orléans. Baron Samedi est le
Drapeau vaudou d’Haïti qui représente Erzulie Balianne, un loa haïtien aussi présent en Louisiane. Différents
Des
Grete conseille de lire ces livres sur le vaudou à La Nouvelle-Orléans © Globe Reporters
Une tasse, avec des représentations parfois stéréotypées du vaudou © Globe Reporters
L’entrée du musée du vaudou © Globe Reporters
Au musée du vaudou : portrait de Melvina LATOUR, une prêtresse de La Nouvelle-Orléans © Globe Reporters
Au musée du vaudou :un autel vaudou © Globe Reporters
Au musée du vaudou : explications sur l’autel vaudou © Globe Reporters
Au musée du vaudou : une représentation du
Au musée du vaudou : explications sur le
Au musée du vaudou : représentations de Marie Laveau © Globe Reporters
Au musée du vaudou : un dessin qui représenterait la maison de Marie Laveau © Globe Reporters
Au musée du vaudou : différents
Au musée du vaudou : le
Au musée du vaudou : le
Au musée du vaudou : représentation du Baron Samedi et sa femme Maman Brigitte © Globe Reporters
Au musée du vaudou : explications sur les gris-gris © Globe Reporters
Au musée du vaudou : des poupées vaudous © Globe Reporters
Au musée du vaudou : explications poupées © Globe Reporters
Au musée du vaudou : bouteilles vaudous © Globe Reporters
Dans l’interview, Grete parle de la commercialisation de l’image du vaudou à La Nouvelle-Orléans : un exemple dans un magasin de jouets de la ville © Globe Reporters

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter ?

  • Qu’est-ce que le vaudou ?

  • Est-il en réalité différent des clichés vus dans les séries ou les films, utilisé seulement pour faire du mal aux autres ?

  • Quand et comment s’est implanté le vaudou en Louisiane ?

  • Question bonus : que signifie le mot vaudou ?

  • Combien compte-t-il d’adeptes aujourd’hui ?

  • Existe-t-il un chef religieux ou une prêtresse vaudou encore aujourd’hui à La Nouvelle-Orléans ?

  • L’héritage de Marie Laveau est-il encore visible en Louisiane ? De quelle manière ?

  • Quelles légendes entourent l’histoire de Marie Laveau ? Existe-t-il des mythes ou des idées fausses courantes sur Marie Laveau que vous aimeriez démystifier ?

  • Comment la communauté locale perçoit-elle l’héritage de Marie Laveau et du vaudou dans la Louisiane contemporaine ?

  • Comment le vaudou en Louisiane a-t-il survécu et évolué au fil des générations et quel rôle joue-t-il dans la vie culturelle actuelle de la région ?

  • Question bonus : y a-t-il des gens qui se convertissent au vaudou ?

  • Marie Laveau inspire-t-elle encore de nombreux artistes ?

  • Question bonus : y a-t-il des rassemblements vaudous à certaines périodes de l’année ?

  • Avez-vous un message pour les globe-reporters ?