Le rebétiko, le « blues grec »

Publié le 29 mai 2023

Alexia, Nicholas, Teodora, Valentina de Brasov, en Roumanie, s’intéressent à un festival grec pas comme les autres. On y vient pour écouter du rebétiko, le « blues grec ». Antonis MARAGOS est le directeur artistique de ce festival.

Sciences, cultures et patrimoine

Incarnation de la chanson populaire grecque, le rebétiko résonne jusqu’en Roumanie ! Mélomanes et curieux, les globe-reporters du collège Unirea de Brasov se demandent en effet comment s’organise, en Grèce, un festival de rebétiko. Les collégiens chargent alors notre correspondant en Grèce, le journaliste Joël Bronner d’interviewer le responsable de l’un de ces évènements musicaux.

Que ce soit à Athènes, la capitale grecque, ou au Pirée, le port voisin, il n’est pas difficile de débusquer une taverne qui propose du rebétiko à partir de 22h00 jusque tard dans la nuit. Face à un public restreint, ce type de concerts traditionnels, donnés par une petite poignée de musiciens, offre alors un mariage entre musique et chants d’un côté, et mezzés et boissons alcoolisées de l’autre.

Les festivals, eux, sont une denrée nettement plus rare. Un festival existe depuis 2018 sur l’île de Skopelos dans les Sporades et un autre, depuis 2016, sur l’île de Syros, dans l’archipel des Cyclades. Ce dernier dispose d’une page dédiée sur le réseau social Facebook et c’est ainsi que Joël contacte les organisateurs. Personne n’est cependant disponible pour une rencontre à Athènes. Un mois plus tard, à un moment où l’actualité est calme, Joël prend alors le bateau au port du Pirée pour un trajet en ferry d’environ 4 heures jusqu’à Syros.

Passionné de rebétiko, Antonis MARAGOS, est le directeur artistique de ce festival. Antonis et Joël se donnent rendez-vous en début de soirée à Ermoupoli, la capitale de l’île de Syros. Sur la vespa jaune du directeur artistique, ils filent ensuite vers Ano Syros, qui domine la ville. Ils s’installent alors sur le balcon d’un petit café, qui offre une très belle vue sur Ermoupoli et son port.

Pourquoi organiser un festival de rebétiko à Syros ? Antonis, les yeux qui pétillent, le résume malicieusement en deux mots : « Markos VAMVAKARIS ». Le chanteur et musicien, surnommé le « patriarche du rebétiko », est en effet une figure de cette île de Syros, où il est né en 1905. Rue Markos VAMVAKARIS, statues à son effigie, etc. L’île de Syros n’oublie pas l’enfant du pays mort en 1972.

En bref, le rebétiko se développe en Grèce à partir des années 1920, après l’exode de centaines de milliers de migrants chassés d’Asie Mineure, l’actuelle Turquie. Cette musique populaire s’accompagne au départ d’une réputation sulfureuse, car on l’associe notamment à l’apologie des prostituées et du hachich. Avec le temps, le rebétiko gagne pourtant ses lettres de noblesse, au point de faire aujourd’hui partie intégrante du folklore grec.

L’interview se termine, il fait nuit sur Syros. Sur son portable, Antonis montre à présent les photos d’un bouzouki, cet instrument traditionnel typique du rebétiko, qu’il fabrique lui-même. Puis le responsable du festival se met à raconter des histoires. L’une d’elles, pleine d’aventures et de péripéties, démarre sur un bateau et le mène dans le sud de la France. Pour une autre histoire, celle du festival de rebétiko de Syros, voici venue l’heure d’écouter Antonis MARAGOS.

Un entretien réalisé en mai 2023

L’entretien est réalisé en grec. Une traduction en français et une transcription en grec sont téléchargeables en pied d’article.

Sources photographiques

Fenêtre décorée avec un musicien qui joue du rebétiko avec un bouzouki sur l’île de Syros © Globe Reporters
Fenêtre décorée avec un musicien qui joue du rebétiko avec un bouzouki sur l’île de Syros © Globe Reporters
Statue consacrée à Markos VAMVAKARIS, le « patriarche du rebétiko », à Ano Syros © Globe Reporters
Statue consacrée à Markos VAMVAKARIS, le « patriarche du rebétiko », à Ano Syros © Globe Reporters
Un bouzouki, instrument traditionnel, trône sous la statue de Markos VAMVAKARIS © Globe Reporters
Un bouzouki, instrument traditionnel, trône sous la statue de Markos VAMVAKARIS © Globe Reporters
La maison où habitait Markos  VAMVAKARIS, à Syros, a été transformée en musée © Globe Reporters
La maison où habitait Markos VAMVAKARIS, à Syros, a été transformée en musée © Globe Reporters
Dans les ruelles d’Ano Syros, les références au rebétiko sont nombreuses © Globe Reporters
Dans les ruelles d’Ano Syros, les références au rebétiko sont nombreuses © Globe Reporters
Arrivée à Ano Syros avec à la vespa jaune d’Antonis MARAGOS, peu avant l’interview © Globe Reporters
Arrivée à Ano Syros avec à la vespa jaune d’Antonis MARAGOS, peu avant l’interview © Globe Reporters
Antonis MARAGOS, directeur artistique du festival de rebétiko de Syros, devant le café où s’est déroulée l’interview © Globe Reporters
Antonis MARAGOS, directeur artistique du festival de rebétiko de Syros, devant le café où s’est déroulée l’interview © Globe Reporters
Antonis avec, à la main, une affiche du festival de 2018 © Globe Reporters
Antonis avec, à la main, une affiche du festival de 2018 © Globe Reporters
Les tracts des trois précédentes éditions du festival de rebétiko de Syros © Globe Reporters
Les tracts des trois précédentes éditions du festival de rebétiko de Syros © Globe Reporters
Vue sur Ermoupoli et son port depuis le balcon du café où se déroule l’interview © Globe Reporters
Vue sur Ermoupoli et son port depuis le balcon du café où se déroule l’interview © Globe Reporters
Statue à la mémoire de Markos VAMVAKARIS, « fondateur de la chanson populaire grecque », à Ermoupoli, capitale de l’île de Syros © Globe Reporters
Statue à la mémoire de Markos VAMVAKARIS, « fondateur de la chanson populaire grecque », à Ermoupoli, capitale de l’île de Syros © Globe Reporters
Rue Markos VAMVAKARIS, à Ano Syros © Globe Reporters
Rue Markos VAMVAKARIS, à Ano Syros © Globe Reporters
Fenêtre décorée avec un musicien qui joue du rebétiko avec un bouzouki sur l’île de Syros © Globe Reporters
Statue consacrée à Markos VAMVAKARIS, le « patriarche du rebétiko », à Ano Syros © Globe Reporters
Un bouzouki, instrument traditionnel, trône sous la statue de Markos VAMVAKARIS © Globe Reporters
La maison où habitait Markos  VAMVAKARIS, à Syros, a été transformée en musée © Globe Reporters
Dans les ruelles d’Ano Syros, les références au rebétiko sont nombreuses © Globe Reporters
Arrivée à Ano Syros avec à la vespa jaune d’Antonis MARAGOS, peu avant l’interview © Globe Reporters
Antonis MARAGOS, directeur artistique du festival de rebétiko de Syros, devant le café où s’est déroulée l’interview © Globe Reporters
Antonis avec, à la main, une affiche du festival de 2018 © Globe Reporters
Les tracts des trois précédentes éditions du festival de rebétiko de Syros © Globe Reporters
Vue sur Ermoupoli et son port depuis le balcon du café où se déroule l’interview © Globe Reporters
Statue à la mémoire de Markos VAMVAKARIS, « fondateur de la chanson populaire grecque », à Ermoupoli, capitale de l’île de Syros © Globe Reporters
Rue Markos VAMVAKARIS, à Ano Syros © Globe Reporters

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter vous et votre festival ?

  • Pourquoi organiser un festival autour du rebétiko ? Cette musique avait-elle un besoin particulier de visibilité à l’époque de la création de cet évènement ?

  • Avez-vous constaté un regain d’intérêt pour ce style musical ; de la part de qui ?

  • Que représente le rebétiko pour les Grecs ?

  • Considérez-vous que vous êtes un festival grand public ou bien vous adressez-vous plutôt à des connaisseurs ?

  • Comment le festival a-t-il évolué et comment êtes-vous parvenus à accroître sa popularité ?

  • Comment financez-vous le festival et comment se passe concrètement l’organisation ?

  • Est-ce une activité rentable d’organiser un festival ? Combien de personnes en vivent-elles ?

  • Est-ce difficile de promouvoir ce festival dans les médias ?

  • Est-ce difficile de respecter les normes en matière de sécurité ?

  • Comment choisissez-vous les partenaires du festival ? Quels sont les critères ?

  • Comment votre festival parvient-il à résister face à de gros festivals avec plus de moyens ?