Le miel est un produit magique

Publié le 30 mars 2023

La Grèce est un pays connu pour produire un excellent miel. Les globe-reporters de Koropi, près d’Athènes, se posent la question de ses usages non alimentaires dans un pays comme la Roumanie. Denis WALGRAFFE, apiculteur dans le village de Bârzava (Csíkborzsova en hongrois), répond à leurs questions.

Vie quotidienne

La rédaction en chef de Koropi souhaite découvrir les spécificités roumaines d’une activité rurale considérée comme un formidable indicateur de la biodiversité ; l’apiculture. Notre reporter en Roumanie, le journaliste Benjamin RIBOUT se déplace dans une région plutôt atypique en Roumanie : le pays sicule. La région est située à l’est de la Transylvanie, dans les montagnes des Carpates.

Les Sicules sont des populations de langue hongroise, présentes sur place depuis 1.000 ans. C’est tout près de la ville de Miercurea Ciuc, dans le village de Bârzava (Csíkborzsova en hongrois) que Benjamin rencontre un apiculteur sicule pas comme les autres, Denis WALGRAFFE.

Denis est liégeois d’origine. Né en Belgique, il y a près de 50 ans, il est venu faire sa vie en pays sicule où il est marié et a deux enfants. Denis vit à Csíkborzsova depuis 20 ans. Archéologue de formation, Denis s’occupe désormais de ses enfants et passe beaucoup de temps dehors, dans son potager ou à la taille des arbres. Un peu partout dans le village, il grimpe aux arbres ou sur les toits (Denis est également alpiniste).

Passionné d’abeilles de longue date, il a attrapé le virus par sa mère et par un ami espagnol, apiculteur professionnel en Cantabrie. Ce dernier l’a encouragé à installer des ruches dans sa Transylvanie d’adoption. Une fois que Denis a maîtrisé le hongrois (la langue parlée par la majorité des gens en pays sicule), il s’est alors inscrit à une formation de la société apicole locale où il a obtenu un diplôme.

Denis, qui possède aujourd’hui une trentaine de ruches, ne se considère pas comme professionnel. Il fait l’apiculteur par passion des abeilles. Il aime beaucoup le miel aussi bien sûr. Il est aussi sensibilisé à la protection des insectes.

Il nous explique tout ça dans cette interview réalisée au tout début de la fin de l’hiver. En pays sicule, les hivers sont d’ordinaire longs (la région est considérée comme la plus froide de Roumanie) mais, cette année, comme partout ailleurs, l’hiver a été comme raccourci. Changements climatiques, pollution, produits sains, agriculture raisonnée et à échelle locale, voici des notions qui jalonnent les propos de Denis.

Lui n’a pas ses ruches aux mêmes endroits, mais dans trois lieux différents, « c’est même déconseillé de les avoir au même endroit, pour se protéger en cas de coup dur », raconte-t-il dans la chaleur de sa maison traditionnelle sicule. « Certaines années j’ai pu perdre 80% de mes ruches ici au village », rajoute Denis.

Ce jour-là, il nous emmène à deux rues de chez lui, dans ce petit village où tout le monde se connaît, pour aller rendre visite aux abeilles de ses 13 ruches installées sur le terrain d’un voisin à Csíkborzsova.

Interview réalisée le 4 mars 2023

Sources photographiques

L’entrée du village de notre apiculteur. Le nom du village est d’abord écrit en roumain puis en hongrois en dessous © Globe Reporters
L’entrée du village de notre apiculteur. Le nom du village est d’abord écrit en roumain puis en hongrois en dessous © Globe Reporters
C’est autour de trois puits, encore utilisés aujourd’hui, que la communauté s’est formée ici © Globe Reporters
C’est autour de trois puits, encore utilisés aujourd’hui, que la communauté s’est formée ici © Globe Reporters
Chez les Sicules, le travail du bois est primordial. En attestent les portails en bois sculptés devant les maisons, fierté locale © Globe Reporters
Chez les Sicules, le travail du bois est primordial. En attestent les portails en bois sculptés devant les maisons, fierté locale © Globe Reporters
Le fils de Denis, Lukács, à droite et tout sourire sur la photo. Il montre son âne à ses copains du village © Globe Reporters
Le fils de Denis, Lukács, à droite et tout sourire sur la photo. Il montre son âne à ses copains du village © Globe Reporters
La plupart des maisons du village possèdent toujours les immenses granges servant à stocker le foin et les outils, comme ici dans la cour de Denis © Globe Reporters
La plupart des maisons du village possèdent toujours les immenses granges servant à stocker le foin et les outils, comme ici dans la cour de Denis © Globe Reporters
Au bout de la rue se trouve une chapelle de 1842 dont Denis a réparé la toiture, il y a quelques années © Globe Reporters
Au bout de la rue se trouve une chapelle de 1842 dont Denis a réparé la toiture, il y a quelques années © Globe Reporters
Pour se rendre aux ruches de Denis, il faut emprunter la rue derrière la chapelle © Globe Reporters
Pour se rendre aux ruches de Denis, il faut emprunter la rue derrière la chapelle © Globe Reporters
Les ruches occupent un bout de terrain chez un voisin © Globe Reporters
Les ruches occupent un bout de terrain chez un voisin © Globe Reporters
Les abeilles, bien tranquilles à l’intérieur de leurs ruches © Globe Reporters
Les abeilles, bien tranquilles à l’intérieur de leurs ruches © Globe Reporters
Denis enfile sa combinaison avant d’ouvrir une des ruches © Globe Reporters
Denis enfile sa combinaison avant d’ouvrir une des ruches © Globe Reporters
Denis en train d’ouvrir l’une de ses ruches © Globe Reporters
Denis en train d’ouvrir l’une de ses ruches © Globe Reporters
Un sachet avec de la nourriture à la droite des abeilles pour leur permettre de manger pendant la saison froide © Globe Reporters
Un sachet avec de la nourriture à la droite des abeilles pour leur permettre de manger pendant la saison froide © Globe Reporters
Les abeilles restent au chaud, groupées. La région où vit Denis est connue pour être la plus froide de Roumanie avec des températures pouvant atteindre -30 degrés © Globe Reporters
Les abeilles restent au chaud, groupées. La région où vit Denis est connue pour être la plus froide de Roumanie avec des températures pouvant atteindre -30 degrés © Globe Reporters
Denis pense augmenter petit à petit son activité d’apiculteur et acquérir de nouvelles ruches © Globe Reporters
Denis pense augmenter petit à petit son activité d’apiculteur et acquérir de nouvelles ruches © Globe Reporters
Denis nous montre un varroa mort dans sa ruche. Présent un peu partout il s’agit d’un parasite qui attaque l’abeille © Globe Reporters
Denis nous montre un varroa mort dans sa ruche. Présent un peu partout il s’agit d’un parasite qui attaque l’abeille © Globe Reporters
Le cadre de droite est composé de cellules en cire formées par les abeilles elles-mêmes. À gauche il s’agit de cire achetée que Denis ne veut plus mettre dans ses ruches. C’est plus écologique (la cire achetée concentre de nombreux polluants) et cela laisse plus de liberté à l’abeille © Globe Reporters
Le cadre de droite est composé de cellules en cire formées par les abeilles elles-mêmes. À gauche il s’agit de cire achetée que Denis ne veut plus mettre dans ses ruches. C’est plus écologique (la cire achetée concentre de nombreux polluants) et cela laisse plus de liberté à l’abeille © Globe Reporters
Denis dans sa maison juste avant l’interview © Globe Reporters
Denis dans sa maison juste avant l’interview © Globe Reporters
Denis et sa femme Angela dans leur salon près du pôle à bois. Originaire de la région, Angela est manager du centre culturel départemental © Globe Reporters
Denis et sa femme Angela dans leur salon près du pôle à bois. Originaire de la région, Angela est manager du centre culturel départemental © Globe Reporters
Tout apiculteur note consciencieusement ce qu’il observe dans chacune de ses ruches durant toute l’année © Globe Reporters
Tout apiculteur note consciencieusement ce qu’il observe dans chacune de ses ruches durant toute l’année © Globe Reporters
L’entrée du village de notre apiculteur. Le nom du village est d’abord écrit en roumain puis en hongrois en dessous © Globe Reporters
C’est autour de trois puits, encore utilisés aujourd’hui, que la communauté s’est formée ici © Globe Reporters
Chez les Sicules, le travail du bois est primordial. En attestent les portails en bois sculptés devant les maisons, fierté locale © Globe Reporters
Le fils de Denis, Lukács, à droite et tout sourire sur la photo. Il montre son âne à ses copains du village © Globe Reporters
La plupart des maisons du village possèdent toujours les immenses granges servant à stocker le foin et les outils, comme ici dans la cour de Denis © Globe Reporters
Au bout de la rue se trouve une chapelle de 1842 dont Denis a réparé la toiture, il y a quelques années © Globe Reporters
Pour se rendre aux ruches de Denis, il faut emprunter la rue derrière la chapelle © Globe Reporters
Les ruches occupent un bout de terrain chez un voisin © Globe Reporters
Les abeilles, bien tranquilles à l’intérieur de leurs ruches © Globe Reporters
Denis enfile sa combinaison avant d’ouvrir une des ruches © Globe Reporters
Denis en train d’ouvrir l’une de ses ruches © Globe Reporters
Un sachet avec de la nourriture à la droite des abeilles pour leur permettre de manger pendant la saison froide © Globe Reporters
Les abeilles restent au chaud, groupées. La région où vit Denis est connue pour être la plus froide de Roumanie avec des températures pouvant atteindre -30 degrés © Globe Reporters
Denis pense augmenter petit à petit son activité d’apiculteur et acquérir de nouvelles ruches © Globe Reporters
Denis nous montre un varroa mort dans sa ruche. Présent un peu partout il s’agit d’un parasite qui attaque l’abeille © Globe Reporters
Le cadre de droite est composé de cellules en cire formées par les abeilles elles-mêmes. À gauche il s’agit de cire achetée que Denis ne veut plus mettre dans ses ruches. C’est plus écologique (la cire achetée concentre de nombreux polluants) et cela laisse plus de liberté à l’abeille © Globe Reporters
Denis dans sa maison juste avant l’interview © Globe Reporters
Denis et sa femme Angela dans leur salon près du pôle à bois. Originaire de la région, Angela est manager du centre culturel départemental © Globe Reporters
Tout apiculteur note consciencieusement ce qu’il observe dans chacune de ses ruches durant toute l’année © Globe Reporters

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter ?

  • Combien de miel produisez-vous chaque année ?

  • Quels sont les lieux les mieux appropriés à la production de miel ?

  • Combien d’abeilles vivent dans une ruche ?

  • Combien d’abeilles faut-il pour produire 1kg de miel ?

  • Est-ce que les abeilles sont une espèce en danger ?

  • Quelles sont les différentes qualités et vertus du miel ?

  • Est-ce que le miel a aussi des défauts ?

  • Dans quels cas, peut-on utiliser le miel pour soigner ?

  • Est-ce qu’on peut trouver du miel dans les pharmacies ?

  • Est-ce que le miel a des propriétés contraceptives ?

  • Question bonus : Est-ce que votre expérience d’apiculteur en Roumanie est différente de celle en Belgique ?

  • Question bonus : Est-ce que les apiculteurs vivent de leur travail en Roumanie ?

  • Question bonus : Quel est le réseau de commercialisation du miel en Roumanie ?

  • Question bonus : Avez-vous un message pour les globe-reporters et globe-reportrices ?