Le chaman chez les Wayanas : un guérisseur pour les siens, une menace pour les autres

Publié le 20 mars 2020

Vincent HIRTZEL est chargé de recherche au CNRS en ethnologie. Il travaille sur deux communautés autochtones d’Amérique du Sud, dont les Wayanas de Guyane. Il répond aux questions des globe-reporters du collège Roland DORGELES de Paris et du collège Jean MACE de Suresnes.

ECONOMIE, HISTOIRE ET POLITIQUE

Selon cet extrait du livre Indiens de Guyane – Wayana et Wayampi de la forêt, le chaman traditionnel est « celui qui veille à l’harmonie entre le groupe visible et le groupe invisible des esprits avec lesquels il entre en contact. Le chaman est parfaitement intégré au groupe avec lequel il vit. Il y joue le même rôle que les non-initiés. Mais il est reconnu par sa communauté, comme celui qui communique avec le monde autre. C’est à lui qu’on s’adresse, quand il y a un désordre, par exemple climatique ou autre ».

En 2020, la situation évolue. L’arrivée des églises évangélistes dans les communautés wayanas bouscule les traditions. Les représentants de ces églises où l’on retrouve de nombreux charlatans jettent le discrédit sur les chamans qu’ils considèrent comme le diable. Ces églises rejettent également de nombreuses traditions séculaires.

En réaction, les derniers chamans n’ont pas initié les plus jeunes comme cela se faisait depuis des générations. À Taluen par exemple, le village où notre envoyée spéciale Anne PASTOR, passe quelques jours il n’en reste qu’un qui n’est pas présent le temps de son passage. Aurait-il accepté de répondre à nos questions s’il avait été présent ? Ce n’est pas sûr.

Heureusement, Vincent HIRTZEL, chargé de mission au CNRS se trouve à Taluen pour présenter sawa, un projet culturel dont il est question dans d’autres reportages. Ce spécialiste du chamanisme qui travaille aujourd’hui en Amazonie bolivienne a débuté son travail anthropologique à l’âge de 16 ans dans la communauté wayana. C’est l’interlocuteur idéal pour répondre à cette interview.

Anne et Vincent s’installent sous le tukusipan, le carbet communautaire pour réaliser l’interview. La nuit est tombée depuis un bon moment. On l’écoute comme le font les enfants wayanas lors des veillées, oreilles grandes ouvertes face aux anciens du village qui partagent leurs connaissances.

Une interview réalisée en janvier 2020

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter ? Comment devient-on chaman ? Y a-t-il une formation pour devenir chaman ? Si oui, laquelle ?

  • Quels sont les rôles du chaman dans le village ?

  • Quelle réputation a-t-il dans le village ? Comment les villageois le considèrent-ils ?

  • Quels liens a-t-il avec les autres villageois ?

  • Ont-ils le droit de se marier ? D’avoir des enfants ?

  • Quels sont les droits et les devoirs du chaman ?

  • Comment s’habillent-ils ? Quels sont les instruments qu’ils utilisent ?

  • Quels sont les animaux sacrés pour les Amérindiens ? Comment sont-ils vénérés ? Dans quel lieu vénère-t-on les animaux sacrés ? Pourquoi les vénère-t-on ?

  • Pouvez-vous nous raconter une légende avec des animaux sacrés ?

  • Les Amérindiens d’aujourd’hui respectent-ils encore les traditions et les rites ?

  • Quels sont les rituels à respecter pour les Amérindiens ?

  • Y a-t-il des rituels de sacrifice des animaux ?

  • Que représentent les animaux dans leurs croyances ?

  • Question bonus : Y a-t-il encore des chamans à Taluen ? Ou est-ce un sujet plutôt tabou ?

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