Le Lynx, le Canard enchainé et "cinglé" de Guinée Conakry ou le rire comme moyen de résistance

Publié le 18 novembre 2018

Souleymane DIALLO dirige Le Lynx, le plus connu des hebdomadaires satiriques en Guinée. Il répond aux questions des globe-reporters Fabien, Nandha et Yanis.

Journalisme sans frontières

Si dans les textes, la liberté de la presse est garantie en Guinée, elle ne l’est pas toujours dans les faits comme nous le raconte Souleymane DIALLO, le directeur de l’hebdomadaire satirique Le Lynx.


Les dernières éditions du Lynx et de La Lance, l’autre hebdomadaire dirigé par Souleymane DIALLO © Globe Reporters

La Guinée occupe la 104e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans Frontières en 2018. Selon l’organisation de défense de la liberté de la presse, " le régime du président Alpha CONDÉ n’est pas tendre envers les médias. Nombre de journalistes ont dû fuir le pays à la suite d’articles controversés. Le gouvernement tente périodiquement de censurer les médias critiques sous des prétextes administratifs (suspension de radios en novembre 2017) ou juridiques (offenses contre les institutions, publications de " fausses nouvelles ") ou bien encore financiers (défaut de paiement des redevances dues à l’État). (…) "

Le jour même où notre envoyé spécial rencontre Souleymane DIALLO, Mouctar BAH, le correspondant guinéen de Radio France Internationale se fait retirer son accréditation par le gouvernement guinéen à la suite d’un article présentant les militaires guinéens comme responsables de la mort de deux hommes.


Souleymane Diallo dans son bureau. Un bureau qu’il laisse volontairement en désordre pour " compliquer la tâche de la police s’il devait être fouillé ", explique le directeur © Globe Reporters

À cela s’ajoute la grande précarité des journalistes guinéens très facilement corruptibles. Dans ce contexte, il a fallu trouver un interlocuteur indépendant et libre. Des confrères journalistes ont vivement recommandé à Raphaël KRAFFT de rencontrer M DIALLO qui le reçoit dans son bureau. Un bureau situé au 3ème étage d’un immeuble décrépi du centre-ville de Conakry.

Un entretien réalisé en novembre 2016 et actualisé en septembre 2021

Le siège de l’hebdomadaire situé à Kaloum, le centre-ville de Conakry © Globe Reporters

Sources sonores

  • Pouvez-vous présenter en quelques mots ?

  • Pourquoi êtes-vous devenu journaliste ?

  • Quelle est votre opinion sur la presse en Guinée ?

  • Question bonus : Les médias sont pauvres en Guinée. Est-ce que cela encourage la corruption des journalistes ?

  • Avez-vous déjà rencontré des difficultés pour écrire un article ? Si oui, lesquelles ?

  • Vous sentez-vous en sécurité ?

  • Subissez-vous des pressions ? Si oui, lesquelles ?

  • Pouvez-vous facilement quitter le pays pour faire des reportages à l’étranger ?

  • Avez-vous déjà subi des violences ?

  • Avez-vous des contacts avec des journalistes étrangers ?

  • La presse est-elle indépendante ?

  • L’accès à Internet et aux réseaux sociaux est-il libre en Guinée ?

  • Question bonus : Vous, journaliste expérimenté, avez-vous un message pour les globe-reporters ?

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