La tata somba, bien plus qu’un logis

Publié le 16 mars 2018

Visite privée d’une tata somba du nord du Bénin.

CULTURE ET FRANCOPHONIE

S’il y a quelque chose qui est propre au peuple Otammari du nord du Bénin, ce sont les tata somba. Ces constructions en forme de forteresses surgissent à l’approche de la ville de Natitingou. Et plus on se rapproche de la ville de Boukombé, plus elles se multiplient. Ces bâtisses étranges ne sont pas nées de l’esprit d’un architecte un peu fou.

À l’époque où les différents royaumes du Bénin actuel ne cessaient de se faire la guerre, ces maisons-château fort servaient à se protéger des attaques armées et du vol de bétail. Dans cette région, l’habitat est dispersé. Villages et maisons sont espacés. En l’absence de voisins proches, cette architecture constituait une protection.

Elle sert encore à se protéger de l’Harmattan, le vent du Sahara. Ou de la chaleur étouffante de la saison sèche, puisque les pièces obscures et leurs petites portes sont des espaces de fraîcheur.

Les tata somba ne sont pas de simples lieux d’habitation. Elles racontent la culture du peuple Otammari, elles ont une dimension culturelle, sociale, économique et défensive. Les tata somba ont l’entrée toujours orientée vers l’ouest, le côté des vivants, et tournent le dos à l’est, le côté de mauvais esprits, des vents froids et des pluies.

Chaque pièce et chaque espace de la tata somba a une fonction précise. Et si aujourd’hui, de moins en moins nombreux sont ceux à habiter une tata somba, " toutes les familles qui peuvent se le permettre construisent leur tata somba pour garder les animaux et y loger de temps en temps. C’est aussi un lieu pour fêter les moments importants de la vie ", affirme Jean Kubeti, propriétaire du tata somba que notre envoyée spéciale visite. Jean Kubeti habite encore sa tata somba avec certains de ses enfants et y garde toujours son bétail.

Joséphine Koubeti, la sœur de Jean, est la fondatrice de l’Association art culture tourisme. Elle précise ce qui signifie la tata somba pour la culture du peuple Otammari.

Sources photographiques

La forme des tata somba est celle d’une forteresse miniature. Une fois la porte d’accès close, il est difficile d’y pénétrer. À droite sur la photo, les fétiches qui protègent la maison et à la famille.
La forme des tata somba est celle d’une forteresse miniature. Une fois la porte d’accès close, il est difficile d’y pénétrer. À droite sur la photo, les fétiches qui protègent la maison et à la famille.
Entrée d’une tata somba. Les portes sont petites et étroites. Le rez-de-chaussée est l’espace où dorment les animaux et le chef de famille.
Entrée d’une tata somba. Les portes sont petites et étroites. Le rez-de-chaussée est l’espace où dorment les animaux et le chef de famille.
Rez de chaussée destinée aux animaux et à l’homme qui dort avec son bétail, pour prendre soin de toute la famille.
Rez de chaussée destinée aux animaux et à l’homme qui dort avec son bétail, pour prendre soin de toute la famille.
Au fond des tata somba, toujours au rez-de-chaussée, se trouve la cuisine.
Au fond des tata somba, toujours au rez-de-chaussée, se trouve la cuisine.
Des calebasses qui servent d’ustensiles de cuisine.
Des calebasses qui servent d’ustensiles de cuisine.
Depuis la cuisine, on accède par cette petite porte en hauteur à un deuxième niveau de la maison.
Depuis la cuisine, on accède par cette petite porte en hauteur à un deuxième niveau de la maison.
L’étage est réservé aux activités de la vie quotidienne. Les enfants et la femme dorment.
L’étage est réservé aux activités de la vie quotidienne. Les enfants et la femme dorment.
La chambre des enfants.
La chambre des enfants.
Les greniers sont au troisième niveau de la maison et on y accède par des échelles en bois. Sur la photo, nous voyons le grenier de l’homme.
Les greniers sont au troisième niveau de la maison et on y accède par des échelles en bois. Sur la photo, nous voyons le grenier de l’homme.
Jean Koubeti grimpe l’escalier pour accéder à son grenier.
Jean Koubeti grimpe l’escalier pour accéder à son grenier.
Les greniers des tata somba sont aménagés.
Les greniers des tata somba sont aménagés.
Un système de fermeture assure la protection de ce qui est entreposé.
Un système de fermeture assure la protection de ce qui est entreposé.
Joséphine KOUBETI, fondatrice de l’Association art culture tourisme, défend la culture et le patrimoine du nord du Bénin, dont les tata somba qu’elle définit comme étant des constructions propres à cette culture et sacrées.
Joséphine KOUBETI, fondatrice de l’Association art culture tourisme, défend la culture et le patrimoine du nord du Bénin, dont les tata somba qu’elle définit comme étant des constructions propres à cette culture et sacrées.
La forme des tata somba est celle d’une forteresse miniature. Une fois la porte d’accès close, il est difficile d’y pénétrer. À droite sur la photo, les fétiches qui protègent la maison et à la famille.
Entrée d’une tata somba. Les portes sont petites et étroites. Le rez-de-chaussée est l’espace où dorment les animaux et le chef de famille.
Rez de chaussée destinée aux animaux et à l’homme qui dort avec son bétail, pour prendre soin de toute la famille.
Au fond des tata somba, toujours au rez-de-chaussée, se trouve la cuisine.
Des calebasses qui servent d’ustensiles de cuisine.
Depuis la cuisine, on accède par cette petite porte en hauteur à un deuxième niveau de la maison.
L’étage est réservé aux activités de la vie quotidienne. Les enfants et la femme dorment.
La chambre des enfants.
Les greniers sont au troisième niveau de la maison et on y accède par des échelles en bois. Sur la photo, nous voyons le grenier de l’homme.
Jean Koubeti grimpe l’escalier pour accéder à son grenier.
Les greniers des tata somba sont aménagés.
Un système de fermeture assure la protection de ce qui est entreposé.
Joséphine KOUBETI, fondatrice de l’Association art culture tourisme, défend la culture et le patrimoine du nord du Bénin, dont les tata somba qu’elle définit comme étant des constructions propres à cette culture et sacrées.

Sources sonores

  • Joséphine KOUBETI, fondatrice de l’Association art culture tourisme