Philippe MATHEUS est le directeur d’une compagnie d’exploitation aurifère. Il répond aux questions des globe-reporters de la 6ème médias du collège Roland DORGELES, à Paris.
ECONOMIE, HISTOIRE ET POLITIQUE
La Guyane est une terre convoitée depuis le XIX siècle pour son or. Aujourd’hui une vingtaine de compagnies d’exploitation minière détiennent des concessions d’exploitation sur le territoire. D’une durée de 25 ans, elles sont renouvelables auprès des services de l’État.
Les compagnies doivent suivre les règles très strictes du code minier, de l’office national des forêts en matière de reforestation et des normes environnementales.
Leur manière de faire n’est pas celle de l’orpailleur tel que le définit le dictionnaire Larousse : « Un orpailleur selon l’étymologie signifie « saisir » et « or ». C’est donc l’artisan qui lave les alluvions aurifères pour en retirer les paillettes d’or, pour cela il doit savoir où se trouve l’or ».
En dehors de l’industrie minière officielle, la Guyane est victime d’une ruée incontrôlée d’orpailleurs illégaux qui n’ont pas toujours bonne presse. De fait, le monde de l’orpaillage est frileux et préfère rester discret.
Peu avant l’arrivée de notre envoyée spéciale en Guyane, Anne PASTOR, le site CMB Cacao de la Compagnie minière de Boulanger (CMB) a été victime d’un braquage. 3,5 kilos d’or ont été volés ce qui représente un butin d’environ 150 000 euros.
Philippe MATHEUS travaille justement pour la CMB et il accepte de recevoir Anne. Philippe MATHEUS est un passionné de longue date. Géologue de formation, il milite pour la transparence du monde de l’orpaillage. Il est l’un des rares à penser que la taxe de l’état français sur l’or – d’environ 600 euros par kilo d’or - n’est pas assez élevée.
Pour décrocher un rendez-vous, notre envoyée spéciale se fait recommander par le Parc amazonien et le Fonds Mondial pour la Nature (WWF). Anne se rend à son bureau situé dans la banlieue de Cayenne. Elle a du mal à le trouver, car rien n’est indiqué sur la porte d’entrée. Quand on vous dit que le monde de l’or est un monde discret.
En recevant Anne, Philippe MATHEUS explique qu’ils sont deux à travailler dans ce bureau : lui et sa collaboratrice. Il précise qu’il se rend sur le terrain au moins deux fois par semaine.
Malheureusement pour des raisons de sécurité, Anne ne peut pas se rendre à la mine cacao, située à 70 km de Cayenne. M MATHEUS lui fournit donc des documents et des images du site qui sont à télécharger.
Une interview réalisée en janvier 2020.
Sources photographiques
Le bureau de la CMB se fait discret dans la banlieue de Cayenne.
Le bureau de Philippe MATHEUS.
Philippe MATHEUS lors de l’interview.
Planning de travail.
Collection personnelle de Philippe MATHEUS.
L’emplacement de la mine cacao sur la carte.
Sources sonores
Pouvez-vous vous présenter ?
La mine est-elle à ciel ouvert ou souterraine ? Est-elle éloignée des populations ?
Combien êtes-vous à travailler dans cette mine ?
Quand tout l’or a été exploité, changez-vous de mine ou agrandissez-vous l’espace de la mine ?
Combien de temps travaillez-vous chaque jour dans la mine ? Comment s’organise la journée ?
Sous quelle forme se présente l’or quand il est extrait ? Quelle quantité d’or exploitez-vous chaque jour dans la mine ?
Quelles sont les différentes tâches qu’exerce un orpailleur ?
Avec quelles techniques exploitez-vous l’or ?
Que devient l’or une fois qu’il a été extrait ?
Comment sécurisez-vous le site ?
Quel est le salaire moyen d’un orpailleur légal ?
Aimez-vous votre métier ? Quelles sont les qualités principales pour exercer votre métier ?
Comment êtes-vous devenu orpailleur ?
Est-ce difficile de trouver de l’or ?
Quelle est la qualité de l’or extrait ?
Quelles sont les conséquences de l’orpaillage sur l’environnement, les populations et les animaux ?
Question bonus : Est-ce que toutes les exploitations minières ont cette politique de transparence et de compensation écologique ?
Question bonus : Comment cela se passe pour exploiter une mine vis-à-vis de l’état ? Payez-vous une concession ?
