En Louisiane aujourd’hui, les discriminations sont surtout économiques

Publié le 13 mars 2024

Les 4ème 4 du collège Jean-François OEBEN à Paris (12ème) enquêtent sur le racisme et les discriminations en Louisiane. L’envoyée spéciale en Louisiane tend le micro à Lawson OTA, professeur de français et guide touristique d’origine afro-créole.

DROITS HUMAINS ET SOLIDARITE

Les élèves parisiens souhaitent que leur envoyée spéciale Marine LEDUC rencontre une personne derrière le mouvement Take’Em Down NOLA, qui luttait pour supprimer tout monument et nom de rues en lien avec des propriétaires d’esclaves ou de généraux de la Confédération. Ces généraux ont, pendant la guerre de Sécession, défendu les Etats sudistes et pro-esclavage. Marine prend donc contacts avec Take’Em Down NOLA via leurs réseaux sociaux et adresse email fournies sur ces réseaux. Elle se rend toutefois compte que leurs pages ne sont plus utilisées depuis quelques années et que l’organisation n’existe plus vraiment car leurs demandes ont été un succès : les statues des Confédérés ont été supprimées et des rues renommées.

Comme elle ne reçoit pas de réponse, Marine décide de trouver un francophone sur les questions de racisme, discriminations et d’inégalités raciales en Louisiane. L’envoyée spéciale de Globe Reporters demande conseil à l’Alliance française de La Nouvelle-Orléans, qui a un bon réseau de locuteurs de français dans la région. Effectivement, elle reçoit immédiatement le contact de Lawson OTA, professeur de français en lycée et de créole louisianais à l’Alliance, ainsi que guide touristique pour son entreprise, Tours by Marguerite. Il est aussi d’origine afro-créole et a bien étudié les questions raciales dans cet Etat du sud, dont l’économie s’est construite sur l’esclavage de populations africaines.

Marine envoie un mail à Lawson, mais après quelques jours sans réponse, elle préfère l’appeler car il est parfois plus simple de programmer une interview par téléphone. Lawson répond tout de suite au téléphone et est d’accord pour répondre aux questions des élèves. L’interview est programmée quelques jours plus tard dans un lieu emblématique, le parc Louis-Armstrong, dans le quartier de Tremé. Ce quartier est considéré comme le premier quartier afro-américain et surtout afro-créole des États-Unis, où vivaient des personnes de couleur libres. C’est aussi au parc Louis-Armstrong que se trouve le Congo square, la place où les esclaves se retrouvaient les dimanches et étaient autorisés à danser et jouer du tambour. Cette place est considérée comme le lieu de naissance du jazz.

Un entretien réalisé en février 2024

Sources photographiques

L’entrée du parc Louis-Armstrong à La Nouvelle-Orléans, qui borde le quartier de Tremé © Globe Reporters
L’entrée du parc Louis-Armstrong à La Nouvelle-Orléans, qui borde le quartier de Tremé © Globe Reporters
Portrait de Lawson dans le parc © Globe Reporters
Portrait de Lawson dans le parc © Globe Reporters
Le parc Louis-Armstrong célèbre les culture afro-américaines et afro-créole de La Nouvelle-Orléans. Ici, une statue vue de dos d’un Black Masking Indian, Big chief “Tootie” Montana. Les Black Masking Indians rendent hommage à leurs origines africaines et autochtones © Globe Reporters
Le parc Louis-Armstrong célèbre les culture afro-américaines et afro-créole de La Nouvelle-Orléans. Ici, une statue vue de dos d’un Black Masking Indian, Big chief “Tootie” Montana. Les Black Masking Indians rendent hommage à leurs origines africaines et autochtones © Globe Reporters
Le parc Louis-Armstrong célèbre les culture afro-américaines et afro-créole de La Nouvelle-Orléans. Ici, une sculpture à Congo square, représentant des esclaves qui dansent et jouent des instruments africains comme les tambours et le banjo. © Globe Reporters
Le parc Louis-Armstrong célèbre les culture afro-américaines et afro-créole de La Nouvelle-Orléans. Ici, une sculpture à Congo square, représentant des esclaves qui dansent et jouent des instruments africains comme les tambours et le banjo. © Globe Reporters
Le parc Louis-Armstrong célèbre les culture afro-américaines et afro-créole de La Nouvelle-Orléans. Ici, une sculpture à Congo square, représentant des esclaves qui dansent et jouent des instruments africains comme les tambours et le banjo. Une femme autochtone est aussi représentée, car les autochtones faisaient aussi partie de la vie de La Nouvelle-Orléans et y ont apporté leurs influences culturelles et musicales © Globe Reporters
Le parc Louis-Armstrong célèbre les culture afro-américaines et afro-créole de La Nouvelle-Orléans. Ici, une sculpture à Congo square, représentant des esclaves qui dansent et jouent des instruments africains comme les tambours et le banjo. Une femme autochtone est aussi représentée, car les autochtones faisaient aussi partie de la vie de La Nouvelle-Orléans et y ont apporté leurs influences culturelles et musicales © Globe Reporters
L’écriteau sous la sculpture à Congo square © Globe Reporters
L’écriteau sous la sculpture à Congo square © Globe Reporters
La sculpture à Congo square montrent des Africains qui dansent librement et jouent du tambour, mais des chaînes sont représentées pour ne pas faire oublier leur statut d’esclave © Globe Reporters
La sculpture à Congo square montrent des Africains qui dansent librement et jouent du tambour, mais des chaînes sont représentées pour ne pas faire oublier leur statut d’esclave © Globe Reporters
Le parc Louis-Armstrong célèbre les culture afro-américaines et afro-créole de La Nouvelle-Orléans. Ici, une sculpture représente une Second line, ces fanfares de jazz afro-américaines à la base présentent lors de funérailles, qui ont désormais lieu lors de mariages et tous les dimanches pour récolter des fonds pour des organisations sociales et parfois commémorer une personne décédée © Globe Reporters
Le parc Louis-Armstrong célèbre les culture afro-américaines et afro-créole de La Nouvelle-Orléans. Ici, une sculpture représente une Second line, ces fanfares de jazz afro-américaines à la base présentent lors de funérailles, qui ont désormais lieu lors de mariages et tous les dimanches pour récolter des fonds pour des organisations sociales et parfois commémorer une personne décédée © Globe Reporters
Pour Lawson, il est important de donner de la visibilité aux cultures afro-américaines et créoles de Louisiane. Le musée Backstreet Cultural Museum à Tremé en est un exemple © Globe Reporters
Pour Lawson, il est important de donner de la visibilité aux cultures afro-américaines et créoles de Louisiane. Le musée Backstreet Cultural Museum à Tremé en est un exemple © Globe Reporters
L’avenue Charles-Caffin, ancien propriétaire d’esclaves, a été renommée avenue Fats Domino en 2022. Fats Domino est un musicien noir célèbre dans le monde entier, qui a beaucoup influencé le rock’n’roll. Il est né dans une famille afro-créole et sa langue maternelle était le français louisianais  © Globe Reporters
L’avenue Charles-Caffin, ancien propriétaire d’esclaves, a été renommée avenue Fats Domino en 2022. Fats Domino est un musicien noir célèbre dans le monde entier, qui a beaucoup influencé le rock’n’roll. Il est né dans une famille afro-créole et sa langue maternelle était le français louisianais © Globe Reporters
L’entrée du parc Louis-Armstrong à La Nouvelle-Orléans, qui borde le quartier de Tremé © Globe Reporters
Portrait de Lawson dans le parc © Globe Reporters
Le parc Louis-Armstrong célèbre les culture afro-américaines et afro-créole de La Nouvelle-Orléans. Ici, une statue vue de dos d’un Black Masking Indian, Big chief “Tootie” Montana. Les Black Masking Indians rendent hommage à leurs origines africaines et autochtones © Globe Reporters
Le parc Louis-Armstrong célèbre les culture afro-américaines et afro-créole de La Nouvelle-Orléans. Ici, une sculpture à Congo square, représentant des esclaves qui dansent et jouent des instruments africains comme les tambours et le banjo. © Globe Reporters
Le parc Louis-Armstrong célèbre les culture afro-américaines et afro-créole de La Nouvelle-Orléans. Ici, une sculpture à Congo square, représentant des esclaves qui dansent et jouent des instruments africains comme les tambours et le banjo. Une femme autochtone est aussi représentée, car les autochtones faisaient aussi partie de la vie de La Nouvelle-Orléans et y ont apporté leurs influences culturelles et musicales © Globe Reporters
L’écriteau sous la sculpture à Congo square © Globe Reporters
La sculpture à Congo square montrent des Africains qui dansent librement et jouent du tambour, mais des chaînes sont représentées pour ne pas faire oublier leur statut d’esclave © Globe Reporters
Le parc Louis-Armstrong célèbre les culture afro-américaines et afro-créole de La Nouvelle-Orléans. Ici, une sculpture représente une Second line, ces fanfares de jazz afro-américaines à la base présentent lors de funérailles, qui ont désormais lieu lors de mariages et tous les dimanches pour récolter des fonds pour des organisations sociales et parfois commémorer une personne décédée © Globe Reporters
Pour Lawson, il est important de donner de la visibilité aux cultures afro-américaines et créoles de Louisiane. Le musée Backstreet Cultural Museum à Tremé en est un exemple © Globe Reporters
L’avenue Charles-Caffin, ancien propriétaire d’esclaves, a été renommée avenue Fats Domino en 2022. Fats Domino est un musicien noir célèbre dans le monde entier, qui a beaucoup influencé le rock’n’roll. Il est né dans une famille afro-créole et sa langue maternelle était le français louisianais  © Globe Reporters

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter ?

  • Pensez-vous que la Louisiane fasse partie des Etats où il y a le plus de racisme aux Etats-Unis ? Si oui, comment l’expliquer ? Quels sont les autres Etats très concernés par le racisme ?

  • Faites-vous des actions de sensibilisation auprès de la population ? Sous quelles formes ?

  • Question bonus : qu’est-ce que la créolité en Louisiane ?

  • Diriez-vous qu’il y a de plus en plus de citoyens qui se mobilisent contre le racisme et qui s’organisent ? Pouvez-vous donner un exemple et expliquer comment ils interviennent ?

  • Est-ce qu’il y a dans les écoles de la Louisiane des plans de lutte contre le racisme ? Comment cela se passe concrètement ? Les jeunes sont-ils sensibles à la question ?

  • Pensez-vous que le racisme est encore trop banalisé en Louisiane ?

  • Comment défendez-vous votre cause ?

  • Avez-vous été victime, à titre personnel ou dans le cadre de votre action, de racisme ? Pouvez-vous nous dire comment cela se traduit ?

  • Pouvez-vous nous expliquer pourquoi c’est important d’exiger que des statues de personnages historiques soit retirées ou des noms de rue soient changés ? Comment cela va aider à faire avancer la cause des afro-américains ?

  • Quels sont les freins à l’avancée de l’égalité entre les communautés ?

  • Diriez-vous quand même que les choses avancent positivement ?

  • Avez-vous un message pour les globe-reporters ?

  • Question bonus : pouvez-vous dire quelque chose en créole louisianais ?