Des dauphins heureux dans le Bosphore ?

Publié le 12 mars 2021

Tutku, Beril, Emre, Irem, Nazli et Defne se demandent s’il existe un lien entre le coronavirus, le confinement et la baisse de la pollution. Les globe-reporters du Lycée Saint-Benoît d’Istanbul aimeraient connaître l’impact de la crise sanitaire sur l’environnement. Entretien avec Bayram ÖZTÜRK biologiste marin et président de la Fondation turque de la recherche marine (TÜDAV).

Environnement et transition énergétique

Trouver le bon interlocuteur pour ce sujet est une tâche complexe. En effet, seul un scientifique de bon niveau pourra donner des informations précises sur les niveaux de pollution et leur évolution durant la période de confinement liée à la pandémie. Or ce genre de scientifiques sont en général spécialisés : un expert en biologie marine ne pourra pas parler de pollution de l’air, et vice-versa. 

A l’inverse, il existe bien des généralistes, les associations de défense de l’environnement, mais elles n’ont probablement pas le bagage technique pour répondre aux questions des globe-reporters et préfèrent communiquer sur leurs propres campagnes de sensibilisation. Dans un premier temps, l’envoyé spécial des globe-reporters, Nicolas CHEVIRON, prend contact avec deux personnes, l’urbaniste Jean-François PEROUSE, spécialistes des transformations urbaines à Istanbul, et la journaliste Nevin SUNGUR, qui a travaillé pendant plusieurs années à un poste de direction au sein de l’organisation de défense de l’environnement Greenpeace. 

Jean-François se dit prêt à aider, mais avoue manquer de connaissances sur les questions de pollution. Quant à Nevin, elle déconseille à Nicolas d’approcher des organisations telles que Greenpeace ou le World Wildlife Fund (WWF), pas compétents selon elle pour traiter ce sujet. Elle lui donne le contact de militants de l’association Doga Dernegi. L’une des militantes, Dicle Tuba KILIC, se dit prête à aider, mais déplore l’absence de francophone dans son association. 

Finalement, Nicolas retrouve dans son carnet d’adresse les coordonnées d’un universitaire spécialiste de la biologie marine, le Pr Bayram ÖZTÜRK, président de la Fondation turque de la recherche marine (TÜDAV), qui parle français. Le chercheur ne pourra pas répondre à toutes les questions, et il faut modifier un peu le questionnaire envoyé par les globe-reporters pour l’adapter à cet interlocuteur, mais ces réponses seront certainement précises et de qualité. Pour les pollutions de l’air et sonores, les globe-reporters pourront se référer à un autre entretien (voir ci-contre), avec le directeur de la protection de l’environnement à la mairie d’Istanbul, Baysal BADEM. De son côté, le Pr ÖZTÜRK accepte immédiatement de rencontrer Nicolas et lui donne rendez-vous dans ses jardins, à Yaliköy, sur la rive asiatique du Bosphore. 

 

Un entretien réalisé le 12 février 2021.

Sources photographiques

Un long chemin attend l’envoyé special des globe-reporters, Nicolas CHEVIRON, pour rejoindre le biologist marin Bayram ÖZTÜRK. Il commence par un trajet en “dolmus”, un minibus qui ne se met en route que quand il est plein et s’arrête pour prendre les passagers à la demande, jusqu’à Istinye. © Globe Reporters
Un long chemin attend l’envoyé special des globe-reporters, Nicolas CHEVIRON, pour rejoindre le biologist marin Bayram ÖZTÜRK. Il commence par un trajet en “dolmus”, un minibus qui ne se met en route que quand il est plein et s’arrête pour prendre les passagers à la demande, jusqu’à Istinye. © Globe Reporters
Istinye est un ancient village grec, sur la rive européenne du Bosphore. Mais il a depuis longtemps été absorbé par la mégapole d’Istanbul. Ici, il faut patienter quelques minutes pour prendre le ferry-boat. © Globe Reporters
Istinye est un ancient village grec, sur la rive européenne du Bosphore. Mais il a depuis longtemps été absorbé par la mégapole d’Istanbul. Ici, il faut patienter quelques minutes pour prendre le ferry-boat. © Globe Reporters
Le ferry-boat relie Istinye à Cubuklu, sur la rive asiatique du Bosphore, en une dizaine de minutes. C’est un gain de temps formidable qui permet d’éviter les embouteillages, fréquents sur les ponts qui traversent le détroit. © Globe Reporters
Le ferry-boat relie Istinye à Cubuklu, sur la rive asiatique du Bosphore, en une dizaine de minutes. C’est un gain de temps formidable qui permet d’éviter les embouteillages, fréquents sur les ponts qui traversent le détroit. © Globe Reporters
Pour un passage sans véhicule, la traversée ne coûte pas plus cher qu’un trajet en bus ou en metro. © Globe Reporters
Pour un passage sans véhicule, la traversée ne coûte pas plus cher qu’un trajet en bus ou en metro. © Globe Reporters
Cubuklu est un petit quartier très très calme de la rive asiatique du Bosphore. Selon l’estimation de l’envoyé spécial des globe-reporters, on y compte plus de mouettes que d’habitants. © Globe Reporters
Cubuklu est un petit quartier très très calme de la rive asiatique du Bosphore. Selon l’estimation de l’envoyé spécial des globe-reporters, on y compte plus de mouettes que d’habitants. © Globe Reporters
De Cubuklu, il faut encore prendre un bus pour monter plus au nord, jusqu’à Yaliköy. © Globe Reporters
De Cubuklu, il faut encore prendre un bus pour monter plus au nord, jusqu’à Yaliköy. © Globe Reporters
Yaliköy, où habite Bayram ÖZTÜRK, est un petit village de pêcheurs, dans l’arrondissement de Beykoz. © Globe Reporters
Yaliköy, où habite Bayram ÖZTÜRK, est un petit village de pêcheurs, dans l’arrondissement de Beykoz. © Globe Reporters
Les petits bateaux de pêche y côtoient les gros porte-conteneurs qui traversent le Bosphore. © Globe Reporters
Les petits bateaux de pêche y côtoient les gros porte-conteneurs qui traversent le Bosphore. © Globe Reporters
De sa maison, sur une colline de Yaliköy, Bayram ÖZTÜRK peut voir passer les mastodontes du commerce maritime. Sur les collines qui lui font face, rive européenne, on distingue les gratte-ciels des quartiers d’affaires de Levent-I et de Maslak. © Globe Reporters
De sa maison, sur une colline de Yaliköy, Bayram ÖZTÜRK peut voir passer les mastodontes du commerce maritime. Sur les collines qui lui font face, rive européenne, on distingue les gratte-ciels des quartiers d’affaires de Levent-I et de Maslak. © Globe Reporters
La maison du biologiste marin est facilement identifiable… © Globe Reporters
La maison du biologiste marin est facilement identifiable… © Globe Reporters
Bayram ÖZTÜRK reçoit Nicolas dans son laboratoire en sous-sol. Ici, il stocke les ossements des animaux qu’il a autopsiés, de la tortue à la baleine. © Globe Reporters
Bayram ÖZTÜRK reçoit Nicolas dans son laboratoire en sous-sol. Ici, il stocke les ossements des animaux qu’il a autopsiés, de la tortue à la baleine. © Globe Reporters
Un os du crâne d’une baleine… © Globe Reporters
Un os du crâne d’une baleine… © Globe Reporters
Bayram explore les mers du globe depuis plusieurs dizaines d’années. © Globe Reporters
Bayram explore les mers du globe depuis plusieurs dizaines d’années. © Globe Reporters
BAYRAM ÖZTÜRK. © Globe Reporters
BAYRAM ÖZTÜRK. © Globe Reporters
Un long chemin attend l’envoyé special des globe-reporters, Nicolas CHEVIRON, pour rejoindre le biologist marin Bayram ÖZTÜRK. Il commence par un trajet en “dolmus”, un minibus qui ne se met en route que quand il est plein et s’arrête pour prendre les passagers à la demande, jusqu’à Istinye. © Globe Reporters
Istinye est un ancient village grec, sur la rive européenne du Bosphore. Mais il a depuis longtemps été absorbé par la mégapole d’Istanbul. Ici, il faut patienter quelques minutes pour prendre le ferry-boat. © Globe Reporters
Le ferry-boat relie Istinye à Cubuklu, sur la rive asiatique du Bosphore, en une dizaine de minutes. C’est un gain de temps formidable qui permet d’éviter les embouteillages, fréquents sur les ponts qui traversent le détroit. © Globe Reporters
Pour un passage sans véhicule, la traversée ne coûte pas plus cher qu’un trajet en bus ou en metro. © Globe Reporters
Cubuklu est un petit quartier très très calme de la rive asiatique du Bosphore. Selon l’estimation de l’envoyé spécial des globe-reporters, on y compte plus de mouettes que d’habitants. © Globe Reporters
De Cubuklu, il faut encore prendre un bus pour monter plus au nord, jusqu’à Yaliköy. © Globe Reporters
Yaliköy, où habite Bayram ÖZTÜRK, est un petit village de pêcheurs, dans l’arrondissement de Beykoz. © Globe Reporters
Les petits bateaux de pêche y côtoient les gros porte-conteneurs qui traversent le Bosphore. © Globe Reporters
De sa maison, sur une colline de Yaliköy, Bayram ÖZTÜRK peut voir passer les mastodontes du commerce maritime. Sur les collines qui lui font face, rive européenne, on distingue les gratte-ciels des quartiers d’affaires de Levent-I et de Maslak. © Globe Reporters
La maison du biologiste marin est facilement identifiable… © Globe Reporters
Bayram ÖZTÜRK reçoit Nicolas dans son laboratoire en sous-sol. Ici, il stocke les ossements des animaux qu’il a autopsiés, de la tortue à la baleine. © Globe Reporters
Un os du crâne d’une baleine… © Globe Reporters
Bayram explore les mers du globe depuis plusieurs dizaines d’années. © Globe Reporters
BAYRAM ÖZTÜRK. © Globe Reporters

Sources sonores

  • De manière générale, peut-on dire que le Bosphore et la mer de Marmara sont très pollués ? Un peu pollués ? Expliquez…

  • Quelles sont les causes de cette pollution ?

  • Quelles sont les conséquences de cette pollution sur faune et la flore marine ?

  • Pendant la période du premier confinement, au printemps 2020, on a vu les dauphins approcher des quais d’Istanbul comme jamais on ne l’avait vu avant. Comment expliquez-vous ce changement de comportement ? Cette situation peut-elle être durable ?

  • Quelles sont les mesures prises par la ville d’Istanbul pour lutter contre cette pollution ? Sont-elles suffisantes ?

  • Quels changements avez-vous observé sur les milieux marins en 2020, en raison du confinement et des autres mesures de prévention contre le coronavirus ? 

  • L’eau des canaux à Venise, en Italie, a atteint un niveau rare de clarté pendant la période de la pandémie. Il est désormais possible d’y voir des poissons et des cygnes. Quelle est la raison de cette transformation ? 

  • Pouvez-vous nous dire dans quels pays ou dans quelles mers on a constaté les changements les plus remarquables en termes de pollution pendant la pandémie de coronavirus ?

  • Selon vous, que se passera-t-il quand les mesures restreignant l’activité économique auront été enlevées ?

  • Les changements survenus dans les niveaux de pollution en raison des mesures de protection contre le coronavirus nous ont montré à quel point l’activité humaine polluait la nature. Pensez-vous que ce constat va influencer les politiques environnementales ? 

  • Pensez-vous que cette prise de conscience, ainsi que les nouvelles habitudes prises par les gens pendant la pandémie en matière de transport et de travail, peuvent transformer de façon durable les mentalités et encourager des comportements plus respectueux de l’environnement ?

  • En 2011, une expérience réalisée par l’Université de Kyoto, au Japon, a montré que, quand l’autoroute était fermée, les conducteurs étaient obligés d’utiliser les transports en commun. Mais quand l’autoroute a été rouverte, ils ont continué à utiliser davantage les transports en commun. À partir de cette expérience, est-ce qu’on peut dire que, quand on change nos habitudes, ce changement peut être permanent ? Est-ce qu’on peut appliquer cette règle aux changements survenus avec le Covid-19 ? 

  • Avez-vous un message pour les globe-reporters ?

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