Depuis Douala, porte de l’Afrique

Publié le 4 février 2024

Le journaliste Raphaël KRAFFT, l’envoyé spécial au Cameroun de Globe Reporters, écrit à ses quelques 400 rédacteurs et rédactrices en chef qui lui ont commandé 45 reportages/interviews.

Carnet de route

Bonjour à toutes et à tous,

Le mail ci-dessous que je comptais vous envoyer mardi dernier n’a pas pu partir faute de réseau puis d’électricité avant mon départ pour le village d’Ebodjé qui était trop isolé pour communiquer avec le reste du monde. Veuillez m’en excuser.

Je vous écris depuis le bus qui m’emmène à Kribi sur la côte sud du Cameroun. J’y passerai la nuit et partirai demain pour le village d’Ebodjé connu pour protéger les tortues qui viennent pondre sur sa plage entre octobre et avril. J’espère en voir et vous envoyer quelques photos !

Arrivé à Douala le 9 janvier au soir, j’ai mis quelques jours à trouver mes marques dans cette très grande ville : où manger pour pas cher sans troubler mon estomac d’Européen ? Quels sont les tarifs des moto-taxis (1) ? Comment trouver la bonne carte SIM pour son téléphone ? Etc.

Fort heureusement, je me suis vite fait des amis, camerounais (2) et français, qui m’ont rendu bien des services pour m’aider à prendre pied dans ce nouveau pays.

Et puis, je dois vous l’avouer, j’ai toujours un peu le trac quand je commence un reportage : je ne veux pas, par exemple, brusquer les gens en sortant de suite mon appareil photo de peur de leur manquer de respect.

Avant de venir au Cameroun, beaucoup de gens m’avaient mis en garde sur l’insécurité. Je vous rassure, je ne me sens jamais menacé, même quand je marche seul dans la nuit.

Douala n’est pas différente des autres villes d’Afrique subsaharienne dans lesquelles j’ai eu la chance de séjourner : la misère la plus extrême côtoie une richesse ostentatoire, les routes sont en mauvais état et pas toujours goudronnées, tout le monde n’a pas accès à l’eau potable, les bidonvilles sont nombreux, etc. (3)

Facile à dire quand on n’est que de passage et que l’on vient d’Europe : je m’y sens bien malgré la poussière et la chaleur étouffante. J’ai la chance de me trouver en Afrique pendant la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui se tient cette année en Côte d’Ivoire (4, 5, 6). Sans être un fanatique, j’aime bien le football, d’autant plus dans un pays où ce sport est érigé en religion alors que son équipe joue dans une coupe continentale. Michel (7), un des 28 millions de sélectionneurs que compte le Cameroun m’a proposé une explication à cette ferveur : « le football est notre seul patrimoine, là où la parole est libre et où l’on peut s’exprimer sans recevoir le fouet. »

J’ai déjà réalisé plus d’une dizaine (une vingtaine depuis mon retour d’Ebodjé) des interviews que vous m’avez commandées : un vétérinaire spécialiste des primates, un protecteur des lamantins, un guitariste de jazz, une chanteuse (8), des pêcheurs victimes de la pollution du fleuve Wouri (9), un groupe de jeunes coiffeurs (10) et plein d’autres. Si certaines de ces interviews ne sont pas encore disponibles en ligne, elles le seront bientôt. Quant aux autres, il faut me laisser le temps de parcourir le Cameroun à la pêche aux reportages.

Je termine ce courrier au bord de la mer (11) dans laquelle je vais plonger avant de reprendre le travail : j’ai rendez-vous avec les océanographes du centre de recherche de Kribi pour regarder le match Cameroun-Gambie qui décidera de la qualification ou non des Lions indomptables pour les 8e de finale de la CAN. Et ensuite, je les interviewerai au sujet de l’érosion côtière.

N’hésitez pas à m’écrire, je vous répondrai avec plaisir !

Confraternellement,

Raphaël, votre envoyé spécial.

Janvier 2024

Sources photographiques

Moto-taxis près s du marché central de Douala © Globe Reporters
Moto-taxis près s du marché central de Douala © Globe Reporters
Adidja et son amie Cécile rencontrées dans le quartier de Congo à Douala © Globe Reporters
Adidja et son amie Cécile rencontrées dans le quartier de Congo à Douala © Globe Reporters
Décharge à ciel ouvert au milieu de la ville de Douala dans le quartier de Congo © Globe Reporters
Décharge à ciel ouvert au milieu de la ville de Douala dans le quartier de Congo © Globe Reporters
Solange, habitante de Douala, supportrice des Lions indomptables, l’équipe nationale de football du Cameroun © Globe Reporters
Solange, habitante de Douala, supportrice des Lions indomptables, l’équipe nationale de football du Cameroun © Globe Reporters
François, vendeur d’ananas à Douala, supporter des Lions indomptables, l’équipe nationale de football du Cameroun © Globe Reporters
François, vendeur d’ananas à Douala, supporter des Lions indomptables, l’équipe nationale de football du Cameroun © Globe Reporters
François, commerçant à Douala, supporter des Lions indomptables, l’équipe nationale de football du Cameroun © Globe Reporters
François, commerçant à Douala, supporter des Lions indomptables, l’équipe nationale de football du Cameroun © Globe Reporters
Michel, supporter des Lions indomptables © Globe Reporters
Michel, supporter des Lions indomptables © Globe Reporters
Nicaise Thoessock, chanteuse, accompagné par le guitariste de jazz Sami Nkuh pendant un concert à l’Institut français de Douala © Globe Reporters
Nicaise Thoessock, chanteuse, accompagné par le guitariste de jazz Sami Nkuh pendant un concert à l’Institut français de Douala © Globe Reporters
Pêcheurs du quartier de Bonabéry sur la rive droite du Wouri à Douala © Globe Reporters
Pêcheurs du quartier de Bonabéry sur la rive droite du Wouri à Douala © Globe Reporters
Rose, modèle et gérante d’un salon de coiffure dans le quartier d’Akwa à Douala, entourée de ses collègues
Rose, modèle et gérante d’un salon de coiffure dans le quartier d’Akwa à Douala, entourée de ses collègues
Plage à Kribi © Globe Reporters
Plage à Kribi © Globe Reporters
Moto-taxis près s du marché central de Douala © Globe Reporters
Adidja et son amie Cécile rencontrées dans le quartier de Congo à Douala © Globe Reporters
Décharge à ciel ouvert au milieu de la ville de Douala dans le quartier de Congo © Globe Reporters
Solange, habitante de Douala, supportrice des Lions indomptables, l’équipe nationale de football du Cameroun © Globe Reporters
François, vendeur d’ananas à Douala, supporter des Lions indomptables, l’équipe nationale de football du Cameroun © Globe Reporters
François, commerçant à Douala, supporter des Lions indomptables, l’équipe nationale de football du Cameroun © Globe Reporters
Michel, supporter des Lions indomptables © Globe Reporters
Nicaise Thoessock, chanteuse, accompagné par le guitariste de jazz Sami Nkuh pendant un concert à l’Institut français de Douala © Globe Reporters
Pêcheurs du quartier de Bonabéry sur la rive droite du Wouri à Douala © Globe Reporters
Rose, modèle et gérante d’un salon de coiffure dans le quartier d’Akwa à Douala, entourée de ses collègues
Plage à Kribi © Globe Reporters

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