Comment ne pas faire une enquête blanche sur le mariage blanc en France ?

Publié le 20 avril 2018

Comment faire quand les globe-reporters de l’école préparatoire Habib Thameur du Bardo demandent à leur envoyée spéciale une enquête très délicate ?

DROITS HUMAINS ET SOLIDARITES

- Pourquoi vous êtes-vous mariée avec un étranger ?
- Est-ce que vous tirez des bénéfices de ce mariage blanc ?
- Pensez-vous avoir réussi votre vie conjugale ? Pourquoi ?
- Connaissez-vous des femmes qui regrettent leur mariage blanc avec un étranger ? Pourquoi ?
- Comment votre décision de mariage a été acceptée par votre famille ? vos amis ?
- Est-ce que ce mariage a permis à cette personne en difficulté de sortir de cette situation ?
- Quelle est la nationalité de vos enfants ?

Voici la liste des questions envoyées par les rédacteurs en chef du Bardo à Nadia, leur envoyée spéciale en France, avec la mission de trouver une Française qui puisse y répondre. Une idée intéressante, une interview pertinente, mais un sujet difficile à traiter. C’est ce qu’on appelle du journalisme d’investigation et ce type d’enquête peut prendre des mois.

Tout ce qui touche aux marges de la légalité demande aux journalistes beaucoup de travail. Donc beaucoup de temps. Si certains journalistes sont prêts à " bidonner ", c’est-à-dire inventer une interview imaginaire, pour satisfaire la demande d’un rédacteur en chef, à Globe Reporters Tunisie, pas question de ne pas respecter la déontologie des journalistes. C’est notamment là que se situe la différence entre une information qui circule sur les réseaux sociaux et celle signée par des journalistes. Dans le second cas, l’information est fiable, car documentée et vérifiée. Dans le premier cas, la véracité n’est pas garantie.

Alors qu’est-ce que notre envoyée spéciale peut faire pour ne pas rentrer bredouille en Tunisie ? Trouver des témoins, gagner leur confiance, être sûr que leurs propos sont véridiques, tout cela un travail de longue haleine difficile à réaliser en quelques jours.

Une première piste est de faire le tour des collègues journalistes. C’est ainsi que Nadia reprend contact avec Thibault Cavaillès, un ex-correspondant à Tunis de Radio France, la radio publique française. Il vit aujourd’hui à Paris. Mais à la demande de notre envoyé spécial, il sèche comme d’autres personnes contactées.

La situation semble désespérée quand la chance pointe son nez. Lors de la visite au musée de l’histoire de l’immigration à Paris dans le cadre d’un autre reportage, Nadia tombe sur une série de panneaux qui illustrent justement le thème du mariage blanc. Le temps de demander si prendre des photos au sein du musée est permis et de sortir l’appareil photo et hop le tour est joué. Ne dit-on pas qu’un bon dessin vaut mieux qu’un long discours (ou qu’une longue interview).

Les photos de cet articles ont été réalisées au musée de l’histoire de l’immigration.

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