Au Québec, les producteurs bios n’ont pas peur du CETA

Publié le 23 novembre 2019

Paul SAINT-VINCENT est producteur de viandes biologiques au Québec, dans la ferme Saint-Vincent. Jérôme-Antoine BRUNELLE, est lui coordonnateur à la Table de développement de la production biologique. Ils répondent à Nathan et Erwan, globe-reporters de 4ème au collège Henry DUNANT, à Aumale.

ECONOMIE, HISTOIRE ET POLITIQUE

Pour trouver un agriculteur biologique, notre envoyée spéciale Marine LEDUC envoie un mail à la Table de Développement de la production biologique, située au sein de l’Union des Producteurs Agricoles. Le lendemain, Jérôme-Antoine BRUNELLE, le coordonnateur, l’appelle. Il lui conseille de contacter la ferme SAINT-VINCENT. Elle est souvent donnée comme référence pour la production de viandes bios.

Par chance, les producteurs sont régulièrement au marché Jean Talon de Montréal, dans leur boucherie. Marine a déjà une interview de programmée avec une fromagère de ce marché le lundi 18 novembre 2019. Autant profiter de ce déplacement pour faire d’une pierre, deux coups. Elle appelle la boucherie qui confirme que Paul SAINT-VINCENT sera disponible le même jour. C’est plutôt une aubaine pour un journaliste de pouvoir fixer deux interviews au même endroit le même jour. Cela permet d’économiser du temps de transport ! On oublie souvent qu’une interview, c’est parfois plusieurs heures de voyage aller-retour.

Notre envoyée spéciale rencontre Paul SAINT-VINCENT directement dans la boucherie. Il lui propose de réaliser l’entrevue dans une pièce fermée pour avoir un meilleur son, à côté du four à bacon.

Pour compléter cette interview sonore, Jérôme-Antoine BRUNELLE, de la Table de Développement de la production biologique, répond par mail à quelques questions des globe-reporters. Il rajoute quelques précisions sur les chiffres et les réglementations concernant les fermes biologiques.

- Y a-t-il beaucoup de fermes biologiques au Québec ?

Beaucoup, il y a 2 331 entreprises agricoles qui détiennent la certification biologique au Québec en novembre 2019.

- Les fermes bio sont-elles réputées ; les Québécois s’y rendent-ils régulièrement ?

Cela dépend. Certaines fermes sont en mesure et veulent accueillir des gens (activité d’agrotourisme, vente à la ferme, etc.) d’autres se concentrent sur la production et vendent à des acheteurs et transformateurs, donc moins enclins à recevoir des gens du grand public. Mais réputées, oui.

- Que mangent les animaux dans une ferme bio ?

La norme biologique 310 du Canada établit les spécificités pour chaque espèce, mais de manière générale, l’exploitant doit nourrir les animaux de son élevage avec des rations équilibrées d’aliments biologiques, répondant à leurs besoins nutritionnels (article 6.4.1). L’article 6.11 de la norme spécifie les exigences supplémentaires pour les bovins, les moutons et les chèvres.
6.11.1 : Les herbivores doivent avoir accès au pâturage pendant la saison de pâturage. En d’autres temps, ils doivent avoir accès à l’air libre ou à des aires d’exercice à l’extérieur si les conditions climatiques le permettent. Des exceptions à l’exigence relative aux pâturages sont admises :
a) pour les mâles reproducteurs ;
b) lors de la phase d’engraissement finale, quand les bovins sont confinés à l’extérieur. Les espaces extérieurs doivent fournir au moins 23 m2/animal (246 pi2) pour des finisseurs de 363 kg (800 lb) et augmenter à 46,5 m2/animal (500 pi2) pour des finisseurs de 545 kg (1 200 lb) ;
c) pour les jeunes animaux, quand il peut être démontré que leur santé et leur bien-être sont menacés.

- Faut-il une formation spéciale pour passer au bio ?

Non, pas selon les normes et règlements, mais c’est mettre toutes ses chances du bon côté que de se former. Non seulement avant, mais pendant et après la transition à l’agriculture biologique. La formation continue est un facteur de succès en agriculture en général.

- Quel engrais est autorisé dans la production bio ?

Tous engrais conformes à la norme établissant les listes de substances permises (311).

Interview réalisée en novembre 2019

Sources photographiques

Entrée du marché Jean TALON.
Entrée du marché Jean TALON.
Paul SAINT-VINCENT devant la boucherie.
Paul SAINT-VINCENT devant la boucherie.
Paul SAINT-VINCENT rajoute du bois dans le four où il fait cuire du bacon.
Paul SAINT-VINCENT rajoute du bois dans le four où il fait cuire du bacon.
Devanture de la boucherie Saint-Vincent.
Devanture de la boucherie Saint-Vincent.
Boucherie Saint-Vincent au marché Jean Talon.
Boucherie Saint-Vincent au marché Jean Talon.
Viandes à vendre dans la boucherie.
Viandes à vendre dans la boucherie.
Pancarte devant la boucherie.
Pancarte devant la boucherie.
Allée du marché Jean Talon.
Allée du marché Jean Talon.
Allée du marché Jean Talon.
Allée du marché Jean Talon.
Tables pour se restaurer au marché.
Tables pour se restaurer au marché.
Entrée du marché Jean TALON.
Paul SAINT-VINCENT devant la boucherie.
Paul SAINT-VINCENT rajoute du bois dans le four où il fait cuire du bacon.
Devanture de la boucherie Saint-Vincent.
Boucherie Saint-Vincent au marché Jean Talon.
Viandes à vendre dans la boucherie.
Pancarte devant la boucherie.
Allée du marché Jean Talon.
Allée du marché Jean Talon.
Tables pour se restaurer au marché.

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter ?

  • Les fermes bio sont-elles réputées ; les Québécois s’y rendent-ils régulièrement ?

  • Que mangent les animaux dans une ferme bio ?

  • Faut-il une formation spéciale pour passer au bio ?

  • Quel engrais est autorisé dans la production bio ?

  • Quel est votre rendement ? Comment préparez-vous vos terres ?

  • Est-ce facile de passer au bio au Canada ? Recevez-vous des aides ?

  • Le CETA a-t-il désavantagé la vente de vos bœufs ?

  • Question bonus : pourquoi avez-vous repris la ferme de votre père ?